Les syndicats d'Airbus appellent à bloquer la production des avions

L'intersyndicale d'Airbus en France appelle à des blocages ciblés de la production des avions. La dernière séance de négociations entre la direction et les syndicats (FO, CGC, CFDT, CGT et CFTC) n'a pas été concluante pour ces derniers.

L'intersyndicale des salariés d' Airbus France a décidé ce lundi matin à Toulouse d'entamer une série de blocages ciblés de sites de production à partir de l'après-midi, apprend-on de source syndicale.  "Nous allons commencer par perturber le secteur C40 d' Airbus à Toulouse. Ce secteur concerne l'activité des appareils Beluga qui transitent à travers l'Europe pour acheminer vers les chaînes d'assemblage de Toulouse les tronçons d'appareils", a déclaré lundi à Reuters Gilbert Plo, délégué central CFTC au nom de l'intersyndicale CGT, FO, CFTC, CFDT, CGC-CFE.
 

Après une première manifestation vendredi sur les trois sites français d' Airbu s (Toulouse, Saint-Nazaire et Nantes), qui avait rassemblé près de 10.000 ouvriers selon les syndicats, les employés d' Airbus entendent ainsi dénoncer la politique salariale de leur direction et l'application du plan Power 8 de rigueur budgétaire.

Pourtant, Airbus a fini par proposer une hausse salariale de 1,9% alors que l?avionneur avait lancé les négociations sur la base de 1,5% lors de la deuxième réunion. La direction a laissé un délai de réflexion de dix jours aux organisations syndicales pour se prononcer.

Inacceptable, a estimé l?intersyndicale. "Il n?est pas question de signer cet accord en l?état", a expliqué Jean-Louis Suze de la CFDT. C?est la politique du "mépris", a regretté Jean-François Knepper de FO, premier syndicat d?Airbus France. Une colère décuplée par la proposition d?Airbus de n?accorder aux salariés dans le cadre de la politique de participation et d?intéressement que qu?environ 550 euros à chaque salarié. Peu par rapport à ce que vont toucher les salariés de certaines divisions du groupe EADS.

Après avoir organisé avec succès une démonstration de force vendredi dans trois sites d?Airbus (de 7.000 à 10.000 salariés à Toulouse avaient notamment répondu à l?appel à la grève entre 10h00 et 11h30, selon Jean-François Knepper), les syndicats, renforcés par cette mobilisation, se disaient désormais prêts à aller à l?épreuve de force pour "faire revenir la direction à la table des négociations. Tout est ouvert pour la poursuite du conflit", a souligné FO, qui "ne veut pas lâcher les salariés". Pour Jean-Louis Suze, les personnels "ne peuvent pas adhérer à cet accord au regard des efforts qu?ils ont fait pour livrer autant d?appareils en 2009".

Les syndicats sont rentrés dans "un processus conflictuel", selon FO. Jusqu?où iront-ils ? C?est la question que se pose la direction, qui s?efforcerait, selon les syndicats, de lézarder l?union syndicale, à l?image de ce qui s?était passé lors du conflit en 2007 qui portait sur le plan de restructuration Power 8. Pour les organisations syndicales, qui sont entrés en campagne en vue des élections des délégués et des comités d?entreprise, l?union fait la force. Et comme le rappelait un dirigeant d?EADS: "à quelques mois des élections, aucune organisation syndicale ne peut prendre le risque d'être moins agressive". On voit donc mal un syndicat claqué la porte de l?intersyndicale. Le conflit est donc en train de se durcir.

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Commentaires 2
à écrit le 26/04/2010 à 19:05
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OO7 je ne saisis pas votre logique Vade retro aux USA

à écrit le 26/04/2010 à 12:14
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Bravo! Les démolisseurs d'entreprises sont une fois de plus à l'?uvre !!!

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