DCNS a commencé les transferts de technologies vers le Brésil

Dans le cadre du contrat signé en 2009 avec Brasilia, le groupe naval, qui a inauguré jeudi une école franco-brésilienne de conception de sous-marins, lance le début des transferts de technologies vers le Brésil. Pour autant, DCNS affirme qu'elle a réussi à maîtriser cette opération et donc de préserver son avenir.

Avec l'inauguration jeudi à Lorient d'une école franco-brésilienne de conception de sous-marins, c'est le début des transferts de technologies promis par Paris à Brasilia au moment de la signature du mégacontrat qui portait sur la vente de quatre sous-marins dérivés du Scorpène (pour 3,57 milliards d'euros), du design de la coque du sous-marin nucléaire (1,25 milliard) ainsi que la maîtrise d'ouvrage du chantier naval et de la base sous-marine (1,87 milliard). Mis en vigueur au premier trimestre, ce contrat doit rapporter 4,1 milliards d'euros à DCNS sur un total de 6,7 milliards.

Sur les sous-marins conventionnels, les transferts de technologies portent principalement sur la construction et l'intégration des bateaux. En revanche, l'ensemble des équipements, dont le système d'armes, seront fournis par DCNS de façon classique. Sur les sous-marins nucléaires, la coopération avec les Brésiliens portent sur toute la partie non nucléaire des bateaux. C'est dans ce cadre que l'école de conception de sous-marins de DCNS à Lorient a été créée. Une trentaine d'ingénieurs et techniciens de la Marine brésilienne ont déjà intégré l'école. Au cours des 18 prochains mois, les stagiaires brésiliens seront formés par des collaborateurs de DCNS, spécialistes de la conception de sous-marins. Le transfert de technologie se poursuivra ensuite au Brésil.

Selon DCNS, elle a "pour objectif de fournir au Brésil l'assistance pour la conception de la partie non-nucléaire du premier sous-marin brésilien à propulsion nucléaire". S'agissant de la chaufferie nucléaire, les Brésiliens ont déjà un prototype qu'ils ont expérimenté à terre, puis validé. L'entrée en service du premier sous-marin nucléaire brésilien est prévue en 2025. "Nous ne occupons pas de la chaufferie nucléaire", a confirmé le directeur de la division sous-marins de DCNS, Pierre Quinchon. DCNS a toutefois besoin d'une présentation détaillée de cette chaufferie afin d'affiner les interfaces entre elle et le design du sous-marin.

D'une façon générale, explique Pierre Quinchon, "ce programme confirme la capacité de DCNS à mettre en œuvre des partenariats innovants au service de ses clients internationaux dans le cadre de transferts de technologie maîtrisés". Le groupe naval est l'un pionnier des transferts de technologies comme en témoigne la vente en 1994 de trois sous-marins Agosta au Pakistan, dont les deux derniers ont été assemblés surplace. Un succès renouvelé avec le contrat signé avec l'Inde quelques années plus tard pour la vente de six sous-marins de type Scorpène.

Interrogé lors d'une conférence de presse pour savoir comment DCNS maîtrisait le risque lié aux transferts de technologies, Pierre Quinchon explique que dans ce type d'opération, "il ne faut pas en faire trop et surtout ne pas transférer des technologies futures auxquelles le groupe réfléchit". Plus de quinze ans plus tard, le Pakistan n'est effectivement toujours pas capable de développer et de produire seul des sous-marins sans l'assistance d'un maître d'oeuvre. Car ces derniers, pour se protéger, mettent des verrous technologiques auxquels n'ont pas accès leurs clients. Et sans les clés pour ouvrir ces verrous, les pays, qui affichent leur volonté politique de développer une industrie navale, ont très peu de chance de pouvoir développer et produire un sous-marin. "Ce système est accepté par tous, y compris par le client", explique-t-on à La Tribune.
 

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