Au salon aéronautique de Farnborough, Boeing frappe un grand coup avec une commande de 100 B737 MAX-10 de Delta

La compagnie aérienne américaine Delta Air Lines a annoncé lundi une commande ferme de 100 modèles du 737 MAX-10, le moyen-courrier de l'avionneur américain Boeing, à l'occasion du salon aéronautique de Farnborough au Royaume-Uni.
(Crédits : ALY SONG)

Pour l'ouverture du salon aéronautique de Farnborough, près de Londres, Boeing vient de frapper un grand coup en annonçant avoir signé un contrat avec Delta dans lequel la compagnie américaine commande ferme 100 737 MAX. L'accord prévoit également une option pour l'achat de 30 appareils supplémentaires et les livraisons doivent débuter à partir de 2025. Au prix catalogue du MAX-10, les 100 commandes de Delta représentent un montant d'environ 13,5 milliards de dollars.

Le salon de la relance ?

L'avionneur américain qui cherche à se relancer après les multiples coups durs encaissés depuis 2018, notamment la suspension pendant 20 mois du 737 MAX après deux deux accidents mortels en octobre 2018 et en mars 2019, compte prouver que les déboires de son moyen-courrier sont derrière lui

« La plus difficile de nos crises est gérée efficacement. Ce n'est pas fini », mais le constructeur remet ses avions MAX « en service pour (ses) clients », indique le directeur général de Boeing, Dave Calhoun, dans un entretien au Financial Times paru lundi.

Depuis le retour dans le ciel du MAX, Boeing s'est efforcé de faire amende honorable auprès des autorités américaines et des régulateurs, reconnaissant partiellement sa responsabilité dans les accidents et versant plusieurs milliards de dollars pour solder des poursuites.

« Sur le MAX, on a passé le cap », résume Michel Merluzeau du cabinet spécialisé AIR qui estime toutefois qu'"il reste pas mal de questions à résoudre du côté des fournisseurs", liées aux problèmes de la chaîne d'approvisionnement mondiale, aux pénuries de personnel et à la crise ukrainienne.

Ces perturbations pourraient peser sur l'augmentation des cadences de production de Boeing.

« On sera limité par les problèmes d'approvisionnement pendant un moment », a reconnu dimanche Stan Deal, président de la division commerciale de Boeing.

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Quel avenir pour le MAX-10 ?

Le sort du MAX-10 est également entre les mains du Congrès américain, qui doit décider d'ici à fin décembre d'accorder ou non une exemption à une loi imposant de nouvelles normes pour le système d'alerte de l'équipage. Dave Calhoun a laissé entendre dans une récente interview à Aviation Week que l'entreprise pourrait renoncer au MAX-10 s'il n'obtenait pas de dérogation ou n'était pas certifié avant la fin de l'année. Une absence de certification impliquerait des formations supplémentaires pour les pilotes, rendant le modèle plus coûteux pour les compagnies, qui pourraient s'en détourner.

Sur le marché des gros porteurs, la plupart des livraisons du 787 Dreamliner sont gelées depuis que des vices de fabrication ont été découverts à l'été 2020. Quant à la future version du 777, le 777X, sa certification a de nouveau été repoussée à 2025 pour satisfaire à des exigences réglementaires.

« Quand on ne produit pas, c'est difficile d'obtenir des commandes », a souligné Stan Deal à propos du 787. Avec 51 avions livrés en juin (dont 43 MAX), Boeing a malgré tout réalisé son meilleur mois depuis mars 2019.

Reste la question du lancement d'un nouveau modèle pour combler le segment de marché entre le MAX et le 787 et rivaliser avec l'A321 d'Airbus, notamment sa version au très long rayon d'action. Dave Calhoun a enterré début 2020 le projet de NMA (New Midsize Aircraft) évoqué depuis des années, mais de nombreux observateurs pensent que Boeing pourrait le relancer sous peine d'abandonner trop de parts de marché à son concurrent européen.

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Gros bénéfices pour Delta

La crise est derrière pour Delta. La compagnie américaine est parvenue à dégager un profit au deuxième trimestre, la forte demande pour les voyages en avion permettant de compenser la hausse des coûts, en particulier du carburant. Le profit net du groupe a totalisé 735 millions de dollars au 2e trimestre pour un chiffre d'affaires 13,8 milliards de dollars (13,72 milliards d'euros. Mais les dépenses ont aussi grimpé, le coût du carburant s'affichant en hausse de 41% par rapport à 2019. Hors carburant, ses coûts par siège au kilomètre offert ont augmenté de 22%, la compagnie ayant réduit le nombre de vols, augmenté ses dépenses pour la vente et ses investissements pour réduire le nombre de retards et annulations. Le directeur général de la compagnie, Ed Bastian prévoit « une rentabilité significative sur l'ensemble de l'année ». Pour le troisième trimestre, les capacités seront inférieures de 15% à 17% à celles du troisième trimestre 2019 mais le chiffre d'affaires sera supérieur de 1% à 5% grâce aux prix plus élevés des billets d'avion.

Lire aussiL'incroyable come-back des compagnies aériennes américaines (American, Delta, United)

(avec AFP)

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