Le CNES confie le futur système Argos à Thales

La filiale du CNES, CLS a sélectionné Thales Alenia Space pour lancer le nouveau système Argos. Allié à Nexeya, Thales va développer, construire et mettre en service une constellation de 20 nano-satellites à partir de 2021.
Michel Cabirol
Créé en 1978, le système Argos, indépendant du GPS américain, connecte des objets mobiles partout sur la planète
Créé en 1978, le système Argos, indépendant du GPS américain, connecte des objets mobiles partout sur la planète (Crédits : CNRS-SEBC/SEaOS)

Et Thales gagna l'appel d'offres à l'issue d'une compétition à couteaux tirés avec Airbus, qui proposait la constellation OneWeb, pour développer le nouveau système Argos Neo connu par les fameuses balises Argos. Elles permettent notamment de suivre à la trace les animaux (oiseaux, cétacés, tortues....). L'opérateur de systèmes satellitaires CLS (Collecte Localisation Satellites), filiale du CNES, a préféré Thales Alenia Space (TAS), allié à la PME Nexeya, pour développer, construire et mettre en service à partir de 2021 la toute première constellation mondiale de 20 nano-satellites multifonctions (25 kg environ) en orbite basse en vue de remplacer le système actuel à bout de souffle, selon des sources concordantes. A l'heure actuelle, sept satellites ont à leur bord des instruments Argos.

Cette constellation de 20 nano-satellites proposera un temps de revisite et de mise à disposition des données le plus faible possible, proche du temps réel, ou du moins inférieur à 10 minutes quelle que soit la position de l'objet sur le globe. Créé en 1978, le système Argos, indépendant du GPS américain, connecte des objets mobiles partout sur la planète : animaux, bouées dérivantes, stations hydrologiques, plateformes météos, bateaux de pêche, etc...

Une constellation évaluée à 80 millions d'euros environ

Estimée autour de 80 millions d'euros, la constellation sera composée de 20 nano-satellites d'une durée de vie de huit ans qui communiqueront avec 25 stations sol, baptisées Meolut (Mean Earth Orbit Local User Terminal). Thales s'appuiera sur la technologie de Nexeya, qui a développé sa propre gamme de nano-satellitesEutelsat tout comme Inmarsat se sont intéressés à Argos 4 sans pour autant avoir franchi le pas, vraisemblablement pour des raisons de rentabilité du système. Toutefois, CLS  qui devrait officialiser le contrat à Thales et Nexeya le mois prochain, a pris ,elle, ce risque. La PME a même accéléré le lancement d'Argos 4 (2021 au lieu de 2023) pour être sûre d'être la première sur les marchés visés et donc prendre un temps d'avance sur la concurrence.

Au niveau technologique, le système capitalisera sur les efforts de miniaturisation de la charge utile Argos, via l'instrument Argos-Neo, déjà confié à Thales. Ceux-ci réduiront de manière significative la taille, la masse et la consommation de l'instrument, mais aussi son coût (gain d'un facteur 10 par rapport aux générations précédentes). Argos-Neo volera en tant que démonstrateur sur le nano-satellite Angels fin 2019.

Surveillance des flottes de navires commerciaux

Confronté à un important manque de moyens, CLS, avec l'appui du CNES, a dû faire preuve de beaucoup d'ingéniosité en vue de lancer ce nouveau programme, d'autant que les Etats-Unis (NASA et NOAA, l'agence américaine d'étude de l'atmosphère et de l'océan), devrait se retirer, selon nos informations. Pour rendre le système lucratif et donc attractif à de nouveaux investisseurs, CLS a souhaité proposer des outils modernes adaptés aux futures générations, en quête permanente de connexion rapide et performante. "On change de monde avec le nouveau système", explique un observateur.

Le programme propose donc une architecture bord et sol qui réponde aux contraintes du monde de l'internet des objets (protocoles de communication simple, temps réduit de mise à disposition des données, terminaux petits et bon marché). L'objectif est également de rechercher de nouveaux partenariats via une mutualisation des coûts et des infrastructures par exemple. Ainsi, la constellation pourra intégrer, en plus de la mission classique Argos (scientifique et de sauvetage en mer), des missions de télécoms ou d'observation propres à chaque partenaire. Le nouveau système proposera des applications pour le monde maritime, notamment à destination des armateurs afin qu'ils puissent suivre en temps réel leurs flottes. En outre, il proposera des applications pour l'internet des objets (IoT), voire des applications sécuritaires. Et éventuellement militaires à condition de coder le signal.

Michel Cabirol

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Commentaires 5
à écrit le 14/05/2018 à 18:07
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Il serait intéressant de savoir pourquoi NASA et NOAA sont sortis de ce programme qui a l'air d'être très intéressant. Possèdent-ils une technologie alternative ? Cordialement PS: belle photo !

à écrit le 14/05/2018 à 18:04
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Il serait intéressant de savoir pourquoi NASA et NOAA sont sortis de ce programme qui a l'air d'être très intéressant. Possèdent-ils une technologie alternative ? Cordialement PS: belle photo !

le 15/06/2018 à 11:44
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NASA et NOAA ne sont pas sortis de ce programme et prévois l'emport d'un instrument Argos sur le satellite CDARS . Le Senat à débloqué 21M$ pour ce programme : https://spacepolicyonline.com/news/noaas-polar-follow-on-program-gets-boost-in-final-fy201...

à écrit le 14/05/2018 à 13:55
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Ca m'étonne pas, tous le monde le savait, c'est un phoque Thales!

à écrit le 14/05/2018 à 8:52
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Ouf ! Ça on l'a pas confié aux chinois !

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