Emirats Arabes Unis : et un nouveau contrat important à l'export pour Naval Group

Par Michel Cabirol  |   |  656  mots
(Crédits : Naval Group)
Naval Group a décroché un nouveau contrat à l'exportation aux Emirats Arabes Unis, qui ont acheté deux corvettes Gowind pour environ 750 millions d'euros.

Selon des sources concordantes, qui confirment les informations publiées dans la lettre "Intelligence Online", les Emirats arabes unis (EAU) ont finalisé l'acquisition de deux corvettes Gowind de 2.700 tonnes, construites à Lorient par Naval Group. Estimé autour de 750 millions d'euros, le contrat avait été signé très discrètement le 25 mars par Abu Dhabi, selon ces mêmes sources. Dotées du système de gestion de combat (CMS) de Naval Group le SETIS, ces corvettes seront en outre armées par le missile américain anti-aérien à guidage radar (ESSM) de Raytheon et par le missile mer-mer Exocet de MBDA. Ce contrat est susceptible d'être bloqué par l'Allemagne, qui a prolongé fin mars son embargo sur les ventes d'armes vers l'Arabie Saoudite mais aussi les EAU, les corvettes Gowind étant propulsées par des moteurs MTU. Interrogé par La Tribune, Naval Group n'a souhaité faire aucun commentaire.

Après un passage décisif du PDG de Naval Group Hervé Guillou le 12 décembre aux EAU pour relancer les discussions qui semblaient être alors dans une impasse, les négociations se sont accélérées au moment du salon de l'armement terrestre et naval IDEX à Abu Dhabi (17-21 février) à tel point qu'une signature était alors évoquée avant la fin du salon. Si les deux parties avait finalement bien convergé à l'issue d'IDEX, les Emiratis ont pris leur temps avant de parapher le contrat. Pour Naval Group, ce nouveau coup à l'exportation est excellent. D'autant que groupe naval décroche un contrat dans un nouveau pays client, les Emirats.

Macron en super vendeur

C'était au dernier jour de sa visite présidentielle en novembre 2017 aux Emirats Arabes Unis, que le Chef de l'Etat Emmanuel Macron avait indiqué lors d'une conférence de presse, la volonté d'Abu Dhabi d'acquérir deux corvettes françaises assorties de deux options. Une annonce qui intervenait après une série d'entretiens avec le prince héritier d'Abu Dhabi et commandant en chef adjoint des forces armées des Emirats, Mohammed ben Zayed al-Nahyane. Emmanuel Macron n'a alors donné aucun détail sur l'accord conclu avec les EAU pour la fourniture de ces navires de surveillance.

Avant la visite d'Emmanuel Macron, on savait que Naval Group tenait la corde face à trois de ses concurrents les plus dangereux, le français CMN, le néerlandais Damen, et l'italien Fincantieri. Les corvettes Gowind sont des navires de haute mer destinés à mener des missions de surveillance, mais aussi de lutte contre les sous-marins ou la piraterie.

Une belle année commerciale pour Naval Group en perspective

Pour Naval Group, l'année 2019 est déjà excellente sur le plan commercial en dépit de l'échec au Brésil où son rival allemand ThyssenKrupp marine Systems (TKMS) a été sélectionné pour la construction de quatre corvettes. Depuis le début de l'année, Naval Group a engrangé des commandes de 17 navires de guerre neufs, qui seront construits en Bretagne : trois patrouilleurs Gowind (+ L'Adroit) pour l'Argentine comptabilisés dans le carnet de commandes 2018 (319 millions d'euros), 12 chasseurs de mines pour la Belgique et les Pays-Bas pour plus de 2 milliards d'euros, et, enfin, deux corvettes de combat pour les EAU.

En outre, Naval Group a signé en février un contrat évalué à 1,450 milliard d'euros d'une durée de quatre ans portant sur le design des futurs sous-marins de l'Australie. Entrée en vigueur, la première des trois tranches de ce contrat est évaluée à 300 millions d'euros. Enfin, les Chantiers de l'Atlantique et Naval Group ont empoché fin janvier un mégacontrat de 1,7 milliard d'euros pour la construction de quatre navires pétroliers ravitailleurs de 194 mètres de longueur dans le cadre du programme FLOTLOG (flotte logistique). La part de Naval Group s'élève à 300 millions d'euros environ. Et la moisson du groupe naval, qui ne semble finalement pas avoir besoin de Fincantieri pour gagner des contrats à l'export, n'est peut-être pas encore terminée...