Mégacontrat de 1,7 milliard d'euros pour les Chantiers de l'Atlantique et Naval Group

L'Organisation conjointe de coopération en matière d'armement a notifié pour le compte de la France un contrat de 1,7 milliard d'euros à Naval Group et au Chantier de l'Atlantique pour la fourniture de quatre pétroliers ravitailleurs destinés à la marine nationale.
Michel Cabirol
La France a sélectionné le design italien de Fincantieri pour équiper en pétroliers ravitailleurs la marine nationale
La France a sélectionné le design italien de Fincantieri pour équiper en pétroliers ravitailleurs la marine nationale (Crédits : Naval Group)

L'année commence très bien pour les Chantiers de l'Atlantique et Naval Group. Avec six ans de retard sur le planning initial, les deux groupes empochent un mégacontrat de 1,7 milliard d'euros pour la construction de quatre navires pétroliers ravitailleurs de 194 mètres de longueur dans le cadre du programme FLOTLOG (flotte logistique). Thales fait également partie du programme. Dans le cadre de la coopération entre Naval Group et le chantier naval italien Fincantieri, la France a rejoint le programme Logistic Support Ship (LSS), dont l'Italie a confié la gestion à l'Organisation conjointe de coopération en matière d'armement (OCCAR).

De la charge pour Fincantieri

C'est donc l'OCCAR qui a notifié le 30 janvier aux deux industriels le contrat de soutien logistique (LSS), qui permettra à la Marine nationale de mettre en service quatre navires flambant neufs, dont les deux premiers seront livrés à partir de 2022 (contre 2017 à 2020). Les six premières années de maintien en condition opérationnelle (MCO) font également partie du contrat signé par les deux industriels. La livraison des quatre navires permettra le déclassement de la flotte actuelle à simple coque, qui est entrée en service actif dans les années 1970 et 80.

Les LSS commandés pour la marine française seront basés sur la conception du LSS Vulcano commandé pour la marine italienne, dans le cadre d'une coopération italo-française gérée par l'OCCAR. "Afin de promouvoir l'efficacité industrielle, Fincantieri, concepteur du LSS Vulcano, fournira une assistance technique et érigera certaines parties de la coque", a précisé l'OCCAR dans un communiqué. des modifications seront nécessaires pour s'adapter au soutien du groupe aéronaval constitué autour du porte-avions Charles de Gaulle. Par ailleurs, Naval Group sera en charge de fournir le système de combat des navires.

Garantir la posture de dissuasion

Cette commande a pour objectif de fournir à la Marine nationale les moyens navals pour déployer simultanément un groupe aéronaval et un ou deux groupes navals (groupe amphibie ou groupe de protection du trafic maritime) tout en garantissant la posture de dissuasion. Les moyens FLOTLOG doivent donner à ces groupes la capacité de durer jusqu'à 60 jours à la mer (15.000 km) par un flux logistique régulier, y compris lorsqu'ils sont déployés loin de la métropole ou d'un point d'appui logistique et pour une longue durée, de jour comme de nuit et quelles que soient les conditions météorologiques. Ils accueilleront des équipages de 130 marins et pourront héberger au total 190 personnes à bord.

Les quatre navires doivent également participer au ravitaillement des forces maritimes alliées déployées, notamment dans le cadre des accords de défense. Enfin, ils sont en mesure de concourir, en complément d'autres moyens, au soutien logistique de tous types d'opérations interarmées. Les navires seront dotés d'une double coque conforme à la réglementation anti-pollution et permettront une optimisation de la protection des munitions stockées contre les attaques extérieures. Ils auront quatre mâts de ravitaillement polyvalents pour un soutien simultané de deux navires (dont le porte-avions). Enfin, la plate-forme et le hangar aviation de grandes dimensions pourront accueillir des hélicoptères et drones.

Une commande de 14 engins de débarquement amphibie

Le ministère des Armées a annoncé jeudi avoir commandé 14 engins de débarquement amphibie pour un montant de 65 millions d'euros en vue d'équiper les navires porte-hélicoptères (BPC). Plus précisément la direction générale de l'armement (DGA) a notifié le 16 janvier à CNIM la conception et la fabrication de 14 nouveaux engins de débarquement amphibie standard (EDA-S) ainsi que cinq ans de soutien. Ces nouveaux chalands remplaceront plusieurs types de navire actuellement en service. Huit EDA-S sont destinés à la flottille amphibie de Toulon tandis que les six autres EDA-S seront déployés outre-mer pour remplacer divers chalands logistiques à Djibouti, Mayotte, en Nouvelle-Calédonie, aux Antilles et en Guyane.

D'une longueur de 28 mètres, ces monocoques en acier, avec quatre membres d'équipage, pourront transporter la plupart des véhicules de l'armée de Terre, y compris les plus lourds tels le char Leclerc. La livraison des EDA-S s'effectuera à partir de 2020. La production sera réalisée par le chantier naval Socarenam, sous-traitant de CNIM pour ce projet. Cette commande permettra de conforter près de 200 emplois chez CNIM, Socarenam et leurs sous-traitants.

Michel Cabirol

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Commentaires 6
à écrit le 02/02/2019 à 7:36
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Le marché du siècle des sous marins vendus par naval group à l’Australie ce n’est pas un contrat à l’export ?!!!

à écrit le 01/02/2019 à 18:25
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Encore une commande publique , ils y a un vrais probleme avec ses entreprises, çar elle ne sont pas capable de dégoté un bon contrat à l'export.... Une bonne remise en question me semble souhaitablent, sur la qualitées des produits le prix á l'expor...

le 02/02/2019 à 9:23
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J'avoue que ca frôle parfois le mystère lorsque l'état communique sur la France titulaire de la seconde surface maritime et qu'elle n'est pas capable de faire émerger une vraie industrie navale.

le 02/02/2019 à 15:02
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Pour répondre à Raoul. Je suis d'accord ! Quand des ingénieurs seront aux postes de pouvoir, à la place d'énarques totalement incompétents, on pourra enfin définir des stratégies de long terme pour tout le domaine industriel, énergétique, de défense...

à écrit le 31/01/2019 à 20:22
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Il est prévu une petite rétribution pour Carlos Ghosn j'espère ? il a sauvé Nissan ça compte!

à écrit le 31/01/2019 à 19:37
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Hà bon ! c'est pour la Fr si c'est pour l'export, impossible, l'Italie a tout bloqué-torpillé avec les clients de la FR : Naval Group et St Nazaire ne survivront pas au seul marché intérieur. J'étais surprise avant de lire.

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