Ce qui devait arriver arriva. Sans surprise, l'armée allemande s'est vue imposer le F-35 par les Etats-Unis. Elle compte acheter jusqu'à 35 avions de combat au constructeur américain Lockheed Martin, pour remplacer sa flotte de Tornado destinée à assurer sa mission nucléaire au profit de l'OTAN, ainsi que 15 Eurofighter pour d'autres missions, a indiqué à l'AFP. Lockheed Martin doit jubiler du bon tour joué aux tenants de la défense européenne. Il est "correct" que Berlin a l'intention d'acquérir jusqu'à 35 avions F-35 et 15 Eurofighter, a indiqué cette source à l'AFP, sous couvert de l'anonymat, confirmant des informations de médias allemands. Une session extraordinaire de la Commission pour les affaires de Défense de la chambre nationale des députés est prévue en fin d'après-midi sur le sujet.
Les F-35 doivent principalement servir à transporter la bombe atomique américaine dans le cadre des opérations de dissuasion de l'OTAN tandis que les Eurofighter doivent prendre en charge surtout des opérations de brouillage électronique de systèmes de défense anti-aérien. Cette commande est-elle un mauvais signal pour le projet franco-germano-espagnol SCAF (Système de combat aérien du futur) qui doit remplacer à l'horizon 2040 les avions de combat Rafale français et les Eurofighter allemands et espagnol ? Le chancelier allemand Olaf Scholz a voulu écarter ces craintes fin février, estimant qu'à long terme, le projet d'avion européen était une "priorité absolue".
"Il est important pour moi (...) que nous construisions la prochaine génération d'avions de combat et de chars d'assaut en collaboration avec des partenaires européens", a-t-il affirmé. Mais l'armée allemande se devait de remplacer à court terme ses Tornado devenus "obsolètes", selon Olaf Scholz.
La guerre en Ukraine semble avoir rebattu les cartes en Europe, donnant un nouveau souffle au projet de défense commune. Berlin a d'ailleurs réalisé une volte-face historique fin février, en annonçant dégager une enveloppe exceptionnelle de 100 milliards d'euros pour moderniser son armée et vouloir désormais dépenser chaque année au moins 2% de son PIB dans la défense.
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