La Grèce signe cinq contrats d'armement d'une valeur de 4 milliards d'euros avec la France

La Grèce a signé cinq contrats d'acquisition avec Naval Group, Dassault Aviation et le missilier MBDA d'un montant de 4 milliards d'euros au total. Soit trois frégates FDI et six Rafale armés.
Michel Cabirol
Trois frégates FDI accostent en Grèce. Une quatrième en option est également attendue.
Trois frégates FDI accostent en Grèce. Une quatrième en option est également attendue. (Crédits : Naval Group)

Dans le cadre de l'accord de défense ratifié en octobre dernier entre la Grèce et la France, Athènes a signé ce jeudi plusieurs contrats d'acquisition avec les industriels de l'armement français d'un montant de 4 milliards d'euros au total en présence de Florence Parly, ministre des Armées, et de Nikos Panagiotopoulos, ministre grec de la Défense. a marine grecque a acheté à Naval Group trois frégates de défense et d'intervention (FDI) de 4.500 tonnes (122 mètres de long), plus une en option, ainsi que leur maintien en condition opérationnelle sur une durée de trois ans. Soit deux contrats d'une valeur d'environ 2,4 milliards d'euros (hors option). Dassault Aviation a signé un contrat de vente de six Rafale supplémentaires (1 milliard d'euros). Enfin, MBDA signé deux contrats, l'un pour armer les FDI (600 millions environ), l'autre les six Rafale.

Le ministre de la défense grec Nikos Panagiotopoulos avait expliqué en octobre 2021 que la Grèce avait lancé un plan stratégique 2020-2025 "pour combler de nombreuses années de lacunes" afin de renouveler et moderniser les équipements de défense de l'armée grecque et, surtout in fine, de renforcer le "pouvoir dissuasif des forces armées". La Grèce met en musique cette ambition.

"L'acquisition de ces systèmes contribuera à renforcer davantage la capacité de combat et le pouvoir de dissuasion de la marine et de l'armée de l'air et, en général, des forces armées de la patrie, dont la mission principale est de défendre l'intégrité territoriale et la souveraineté de la Grèce. Avec l'acquisition de nouvelles frégates et de nouveaux avions de combat, la puissance de feu de la marine grecque et de l'armée de l'air hellénique sera démultipliée. Les spécificités des Rafale et des frégates Belh@rra", avec leurs systèmes électroniques de pointe alliés à leurs armements stratégiques, font de ces programmes d'armement un important facteur de supériorité aérienne et navale", a estimé le ministre de la défense grec.

Des frégates à l'état de l'art

Sur la partie armement des frégates, le missilier MBDA fournira à la marine grecque 32 missiles de défense aérienne Aster 30 B1 et huit missiles anti-navires Exocet MM40 Block3C. Les frégates seront armées également par le missile américain sol-air léger fabriqué par Raytheon. Naval Group fournira quant à lui des torpilles MU90 et quatre tubes lance-torpilles ainsi que contre-mesures CANTO développées par le groupe naval. "La Grèce fait le choix de frégates de dernière génération qui rassemblent le meilleur du savoir-faire naval français, au service des capacités de la marine hellénique", a souligné le PDG de Naval Group, Pierre Eric Pommellet cité dans le communiqué. Les deux FDI HN (Hellenic Navy) seront livrées dès 2025, puis la troisième en 2026.

"Ce programme constitue la première étape d'une collaboration durable entre la marine hellénique et Naval Group et contribuera au développement des relations entre nos pays, nos marines et nos industries pour les décennies à venir", a précisé le PDG de Naval Group.

La FDI HN dispose de capacités dans tous les domaines de lutte : anti-navire, anti-aérien, anti-sous-marin et projection de forces spéciales. Ses défenses air et surface sont assurées au moyen des senseurs les plus modernes, parmi lesquels le Sea Fire de Thales, premier radar tout numérique multifonctions à antenne active et à panneaux fixes. La FDI HN est dotée d'une mâture intégrée unique rassemblant l'intégralité des capteurs aériens, permettant une surveillance permanente à 360°. Première frégate du marché nativement protégée contre la menace cyber, la FDI HN est équipée de deux data centers hébergeant la quasi-totalité des applications du navire.

Athènes s'offre six Rafale supplémentaires

Dassault Aviation a signé un contrat pour l'acquisition de six Rafale neufs additionnels. Ce nouveau contrat, qui fait suite à l'acquisition par la Grèce de 18 Rafale en janvier 2021, portera à 24 le nombre de Rafale en service dans l'armée de l'air grecque. Après l'arrivée le 19 janvier 2022 des six premiers Rafale sur la base aérienne de Tanagra, les 18 premiers avions de combat tricolore seront entièrement déployés en Grèce d'ici à l'été 2023. Les six Rafale additionnels seront ensuite livrés à la Grèce peu de temps après, à partir de l'été 2024.

MBDA fournira les armements des six Rafale supplémentaires. Ce contrat fait suite à celui signé en janvier 2021 pour l'armement de 18 premiers avions commandés. Les six appareils supplémentaires seront équipés du même ensemble d'armes : missile air-air Meteor, missile de croisière SCALP, missile air-air multi-missions MICA e missile anti-navire AM39 Exocet. "Ces nouvelles signatures prolongent notre relation de longue date avec la Grèce", qui a été le "premier client" du missile Exocet en 1968, a rappelé le PDG de MBDA, Eric Béranger.

Un retour industriel pour la Grèce

En outre, le partenariat stratégique entre la France et la Grèce marque également la volonté d'engager un partenariat industriel entre les deux pays. "Naval Group sera associé à un chantier naval local afin de contribuer au développement de la base industrielle grecque", a expliqué la ministre des Armées, Florence Parly, qui a invité Nikos Panagiotopoulos à monter sur le porte-avions Charles de Gaulle, qui fait escale dans le port du Pirée. Le montant du retour industriel en Grèce est évalué par le ministère grec à 400 millions d'euros sur les FDI de Naval Group, qui a déjà sélectionné 50 sociétés grecques pour travailler sur le programme. Des entreprises grecques seront également impliquées dans la réalisation des contrats passés à MBDA, ainsi que dans la phase de maintien en condition opérationnelle des missiles vendus.

Michel Cabirol

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Commentaires 6
à écrit le 25/03/2022 à 10:54
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Il est étonnant d'apprendre à la lecture des articles sur ces FDI commandées par la Grèce que les versions qui seront livrées à cet Etat seront plus puissamment armés que celles livrées à la Marine Nationale ! Un comble lorsque l'on sait par ailleurs...

le 25/03/2022 à 14:57
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Ce n'est pas la première fois que la France vend à l'étranger des équipements militaires plus performants que ceux possédés par sa propre armée. il faut bien entretenir une autre armée celle de nos près de dix millions de fonctionnaires nationaux, te...

à écrit le 25/03/2022 à 8:50
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ce qu'il y a de formidable et on le constate actuellement on parle beaucoup de l'armement vendu a l'etranger mais peu du manque de moyen de l'armee francaise ( peu de bateau ,d'avions) mais a quoi servent les milliards engloutis par la defense !!!! ...

à écrit le 24/03/2022 à 22:03
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La capacité de la France à faire des affaires complexes est incroyable. Prendre en considération tous les éléments.

à écrit le 24/03/2022 à 19:39
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que la france explique qu'elle offre ce materiel......la grece etait en faillite y a pas si lontemps le haircut a coute 170 milliards, ils vont mieux, mais bon c'est pas non plus la joie, alors on ne voit pas comment ils peuvent se financer, sauf si ...

le 25/03/2022 à 12:37
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Oui, ils vont mieux sauf que eux ils ont leur priorité, contrairement à la France, ils n'ont pas une politique sociale, généreuse et ruineuse car les grecs se débrouillent . Donc du coup, ils mettent l'argent dans la défense

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