
Nouveau succès à l'export pour l'industrie d'armement française et pour la ministre des Armées. Nouveaux contrats en Grèce et en Europe. Les planètes sont restées alignées jusqu'au bout pour Florence Parly. Le contrat est pratiquement dans la poche des deux industriels et gonflera les chiffres des exportations françaises en 2022, ce dont profitera le ou la successeur de la ministre. Tout était "balistique" depuis l'adoption le 15 février dernier par le Parlement grec de ses deux nouveaux contrats avec la France portant sur trois frégates de défense et d'intervention (FDI) et de six Rafale pour une valeur de 4 milliards d'euros.
La Grèce est désormais très, très proche de monter à bord des FDI (appelées Belhara à l'export) de Naval Group (trois navires pour trois milliards d'euros) et de s'offrir six nouveaux Rafale de Dassault Aviation (1 milliard). Après 13 heures de débat, le projet de loi du ministère de la Défense grec intitulé "Pour le renforcement du bouclier de défense du pays" avait obtenu le 15 février une large majorité au Parlement. La Grèce va ainsi conclure avec la France un nouvel accord majeur dans le domaine de l'armement.
24 Rafale au total ?
La Grèce, qui possède déjà 85 F-16 en cours de modernisation (version Viper), aura 24 Rafale dans sa flotte d'avions de combat une fois que les six appareils seront livrés en 2024 par Dassault Aviation. Soit plus qu'un escadron composé en général de 18 avions de combat. Athènes va-t-elle commander douze autres Rafale pour former un deuxième escadron ? A suivre. En tout cas, l'armée de l'air grecque veut également acquérir 40 appareils supplémentaires d'ici à 2035, selon le ministre de la Défense grec, Nikólaos Panayotópoulos. Athènes se dirige très probablement vers une commande toute ou partie de F-35 de Lockheed Martin sur ces 40 appareils.
En Grèce, Naval Group a beaucoup travaillé pour faire participer l'industrie grecque. Le groupe naval a sélectionné 50 sociétés grecques pour travailler sur le programme. Le montant du retour industriel en Grèce est évalué par le ministère grec à 400 millions d'euros. Elle seront équipées d'un lot de torpilles légères MU90 fabriquées par le consortium franco-italien EuroTorp (Naval Group, Thales et Leonardo). Ces frégates doivent être construites en France à Lorient pour être livrées à la marine grecque en 2025 et 2026.
Un contrat qui fait du bien à Naval Group et à Lorient
Le contrat grec arrive à point nommé. Car le plan de charge du site de Lorient était "assuré et dense jusqu'en 2022", avait expliqué Pierre Eric Pommellet dans une interview accordée à La Tribune. Pour Naval Group et surtout son site de Lorient, dont l'activité a toujours structurellement un équilibre entre la France et l'export, il fallait absolument conquérir des marchés à l'international pour avoir de la charge. Naval Group a également de l'activité de la part de la marine nationale, notamment sur la FDI. Naval Group compte sur le programme de guerre des mines du futur (SLAMF) pour construire des bâtiments d'une taille importante, qui pourraient être en partie réalisés à Lorient.
A l'export, le nouveau défi à court terme pour la France, le futur ministre des Armées et Naval Group est de réussir à vendre trois corvettes à la marine grecque (Gowind) et à lever l'option pour la quatrième FDI. La compétition sera très dure entre Naval Group et les constructeurs allemand (ThyssenKrupp Marine Systems), italien (Fincantieri) et néerlandais (Damen). Et puis Naval Group arrivera-t-il un jour à conclure le contrat de 1,2 milliard d'euros en Roumanie pour la fabrication de quatre corvettes Gowind construites localement ?
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