Affaire Hermès-LVMH : Colette Neuville met l'AMF sous pression

La représentante des petits actionnaires d'Hermès envoie une troisième lettre à l'autorité des marchés financiers l'enjoignant de ne pas accorder à la famille propriétaire du groupe de luxe une dérogation d'OPA dans l'affaire qui l'oppose à LVMH.
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La présidente de l'ANAM (association de défense des actionnaires minoritaires) prépare son recours auprès de l'autorité des marchés financiers. "Plus il y aura de lettres, plus l'AMF devra argumenter sa décision pour répondre à toutes mes questions au risque sinon de m'offrir plus d'arguments pour mon recours", confie-t-elle à la Tribune.

Les 16 membre du collège de l'autorité doivent se réunir ce jeudi pour statuer sur cette demande. Ils pourront aussi demander davantage d'expertise, ce qui entraînerait un report de quinze jours de la réunion du collège.

Cette troisième lettre apporte donc des arguments supplémentaires pour contraindre Hermès à une offre publique d'achat sur son propre groupe. Après la décision début décembre par les trois branches de la famille Hermès de constituer une holding non cotée rassemblant plus de 50 % du capital, Colette Neuville, mandatée par plusieurs actionnaires minoritaires du groupe de luxe, avait aussitôt réagi en rappelant que le franchissement du tiers du capital d'une entreprise nécessitait de lancer une offre publique d'achat sur la totalité de celle-ci pour permettre aux petits actionnaires de sortir.

Les avantages d'une OPA

Hermès de son côté parle de reclassement de titre au sein de la famille et demande une dérogation à l'AMF. "Maintenant que les actionnaires minoritaires représentent à peine 7% du capital, une OPA ne leur couterait pas trop cher mais Hermès semble avoir peur que des membres de la famille puissent eux aussi vouloir apporter leurs titres", dénonce Colette Neuville. Une OPA entrainerait surtout la possibilité pour LVMH de faire une contre OPA, plus avantageuse, et même à d'autres groupes de se lancer dans la course.

Dans cette troisième lettre, Colette Neuville explique que le reclassement des titres invoqués par les actionnaires familiaux d'Hermès équivaudrait à une offre privée d'échange entre membre de la famille, ce qu'elle juge impossible pour un groupe coté en bourse. Selon elle, l'analyse d'Hermès ne respecte pas les "intérêts" des actionnaires minoritaires comme "la transparence de l'information, le repect du contrat d'investissement et l'égalité de traitement des actionnaires. Elle rappelle également que "la filialisation de la société cotée risque d?avoir des conséquences préjudiciables à l?intérêt social et à celui des minoritaires."
 

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