PPR pourrait enfin céder sa filiale Redcats

François-Henri Pinault discute avec des fonds d'investissements. Redcats est en vente depuis novembre 2010. La crise et la dégradation de sa rentabilité laminent sa valeur et le groupe ne peut plus en espérer les 2 milliards d'euros prévus.
Copyright Reuters

PPR a déjà tourné la page. Le groupe français, qui, grâce à ses seules marques de luxe et de sport, a l'ambition de doubler son chiffre d'affaires à 24 milliards d'euros en 2020, a dores et déjà classé Redcats parmi ses activités non-poursuivies. Voilà deux ans, le groupe a décidé de se séparer de cette filiale qui rassemble La Redoute, Ellos et Brylane. C'est officiel depuis novembre 2010. Mais, depuis, PPR peine à trouver preneur. Il a déployé les grands moyens pour aider de potentiels acquéreurs. « A l'été 2011, nous avons travaillé avec des banques pour trouver un financement », a raconté jeudi Jean-François Palus, directeur général délégué de PPR, lors de la présentation de ses résultats annuels. Peine perdue. La crise des dettes souveraines a anéanti ce montage. Depuis, le groupe « discute avec des fonds d'investissements capables de trouver leur propre mode de financement pour apporter une offre avec le chèque qui va bien», a avancé Jean-François Palus. « La méthode peut surprendre. Mais elle est rendue possible par de nouvelles normes comptables IFRS5», note un analyste financier. Elle pourrait choquer les prés de 14.000 salariés qui travaillent pour ses enseignes. Dans le Nord, fief de La Redoute où les plans de départs volontaires se succèdent depuis la suppression de 1.800 emplois en 2008, cet abandon risque notamment de faire grand bruit.

Les analystes financiers s'interrogent maintenant sur la valorisation de cette filiale. Son modèle de catalogue est mis à mal par l'explosion des ventes en ligne. En 2011, les ventes de Redcats ont reculé de 2,5%, pour atteindre 3,04 milliards d'euros. Son résultat opérationnel a chuté de prés de 35% l'an dernier. Dès lors, PPR ne pourra pas en espérer les 2 milliards d'euros attendus. « Un fonds d'investissement en mettra jamais ce prix. D'autant que contrairement à un acquéreur opérationnel il ne pourra pas en dégager de synergies », explique un analyste financier. Les multiples applicables au secteur de la distribution seraient alors de l'ordre de 10 à 12. « Si PPR en obtient entre 1 et 1,5 milliard d'euros, ce sera un bon prix», estime un analyste financier.
 

Sujets les + lus

|

Sujets les + commentés

Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.