Cette startup bretonne qui se rêve en géant de la santé animale connectée

Medria prévoit de multiplier son chiffre d'affaires par dix en 5 ans dans la surveillance d'animaux à distance en se développant à l'international. Mais la concurrence est prolifique...
Jean-Yves Paillé
Medria propose notamment le Feedphone. L'appareil mesure l'ingestion et la rumination pour déceler les déséquilibres alimentaires et prévenir les maladies que les ruminants pourraient développer.

Medria nourrit de très grandes ambitions. Cette entreprise bretonne, spécialisée dans le monitoring animal (surveillance d'animaux à distance), a été créée en 2004. Trois ans plus tard, elle réalisait 80.000 euros de chiffre d'affaires, pour atteindre 4 millions d'euros en 2014. Désormais, elle compte  passer à un chiffre d'affaires de 30 millions d'euros en 2020. Et ce, en misant sur de nouveaux marchés. Medria réalise aujourd'hui le plus gros de son chiffre d'affaires en France. Mais dans 5 ans, l'Hexagone ne représentera plus que 20% de ses revenus, selon ses projections, quand l'Europe constituera 30% de son chiffre d'affaires et l'international 50%.

Pour atteindre ses objectifs, Medria s'appuie sur des objets connectés dédiés à la santé des bovins. Leur rôle est d'optimiser l'élevage des troupeaux et de permettre aux éleveurs de réaliser des économies importantes.

Concrètement, Medria propose notamment le Feedphone qui enregistre des données sur l'ingestion et la rumination afin de déceler les déséquilibres alimentaires et prévenir les maladies que les ruminants pourraient développer. Egalement, le Vel'Phone est utilisé pour détecter le moment où la vache va mettre bas. Avec cet objet connecté, l'éleveur est prévenu par SMS lorsque la bête s'apprête à mettre bas, pour intervenir rapidement et baisser ainsi les taux de mortalité des veaux.

Medria s'appuie sur une technologie de réseau bas débit

Pour atteindre ses objectifs, Medria va utiliser en outre un système de réseau bas débit dès la fin de l'année : la technologie Lora. Elle va permettre aux appareils connectés de la startup de multiplier les communications de données: plusieurs signaux pourront être transmis dans un canal, sans interférence. Ce réseau bas débit, doté d'une longue portée, permet en outre de réduire la consommation d'énergie.

En clair, grâce à cette technologie, Medria pourra faire face à des cheptels plus importants aux Etats-Unis et en Amérique latine, explique Jean-Pierre Lemonnier, PDG de la société. Ces marchés impliquent "un tissu de communication plus grand et un plus grand nombre d'informations à remonter". 

La concurrence se développe

Mais la startup bretonne n'est pas seule dans le domaine des solutions connectées en monitoring animal. La jeune pousse normande Biopic s'apprête à faire son entrée sur le marché français cette année, proposant notamment des puces connectées implantées directement dans les organismes des ruminants. L'entreprise britannique eCow a, quant à elle, déjà sorti un système similaire sur le marché.

Et le temps presse car d'autres acteurs sont déjà présents dans des régions que Medria souhaite absolument conquérir. Ainsi, la startup brésilienne Bovcontrol a déjà implanté son système de monitoring pour prévoir les naissances, suivre le poids des bêtes dans plus de 3.000 fermes comptant des centaines de milliers de bêtes aux Etats-Unis, en Afrique du Sud, entre autres. Elle s'apprête à développer de nouvelles technologies pour suivre le régime des bovins comme le fait le feedphone de Medria.

Ce secteur de plus en plus concurrentiel propose toutefois des opportunités. Les économies qu'apporteront les objets connectés risquent d'être de plus en plus importantes les années passant. En outre, d'ici à 2050, la production de nourriture augmentera de 70% pour nourrir 2,3 milliards de personnes supplémentaires.

Jean-Yves Paillé

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Commentaire 1
à écrit le 20/08/2015 à 7:49
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