"Le système laitier dérégulé est catastrophique" (Fnil)

Les industriels du lait (Fnil) se sont félicités mercredi que l'Europe ait pris conscience de la crise "sans précédent" que traverse le secteur laitier, mais ont souligné la nécessité d'une "réelle politique agricole commune".
Les industriels français sont "très sceptiques" sur la portée des mesures de régulation, proposées lundi par le commissaire européen Phil Hogan. (Photo: l'heure de la traite, dans une ferme de Rouans, dans l'ouest, le 24 février 2016)

"L'Europe a enfin pris conscience de la crise sans précédent que traverse le secteur laitier", indique mercredi la Fnil dans un communiqué. Sauf que... "les mesures annoncées [...] ne constituent en rien une réelle politique agricole commune".

Une réaction cinglante qui fait suite à la réunion, lundi 14 mars, des 28 ministres de l'agriculture à Bruxelles, réunion organisée pour trouver et prendre des mesures d'urgence face à la crise du lait. A cette occasion, le commissaire européen Phil Hogan s'était dit "prêt à proposer" l'activation d'une mesure, spécifique du marché commun, qui permet aux producteurs de déroger au droit de la concurrence et de se mettre d'accord pour baisser la production.

Mais, pour la Fnil, "quelles que soient les transcriptions nationales des dispositifs communautaires, les entreprises françaises doivent pouvoir accéder à la ressource laitière dans les mêmes conditions de marché et de réglementation que leurs concurrents européens", a expliqué son président Olivier Picot lors d'une conférence de presse.

"Se couper un bras au bénéfice des producteurs du nord de l'Europe"

"Le système laitier dérégulé est catastrophique", a-t-il affirmé. Les industriels français sont également "très sceptiques" sur la portée de ces mesures de régulation concertée de la production "en l'absence de contreparties financières", a-t-il ajouté.

De plus, "pour qu'un tel accord ait lieu, il faudrait que l'ensemble des organisations de producteurs français acceptent que ce soit un accord franco-français", et donc qu'ils "acceptent de se couper un bras au bénéfice des producteurs du nord de l'Europe", a-t-il souligné.

Selon lui, les grands groupes laitiers européens tels Friesland (Pays-Bas) ou Arla (Danemark) "souhaitent garder la main sur leur politique commerciale" et ont "le sentiment d'être suffisamment compétitifs et résilients pour passer la crise". Ils ne voient donc pas forcément d'un bon œil l'arrivée "d'une puissance publique qui leur dit ce qu'ils doivent faire".

Le ministre de l'Agriculture, Stéphane Le Foll, a assuré pour sa part mercredi à l'Assemblée nationale à propos des mesures de régulation de la production qu'"il ne s'agit pas de le(s) faire en France, mais, effectivement, de s'engager à l'échelle européenne".

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Commentaires 4
à écrit le 16/03/2016 à 21:42
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Il n'y a que les banquiers et les spéculateurs oublieux (ou qui négligent) l'histoire et ignorent les réalités de toute structure commerciale et pour croire qu'il vaut mieux des cours qui varient au cours d'une journée plutôt que des cours fondés sur...

à écrit le 16/03/2016 à 19:43
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Pourquoi ne peut-on pas voir les autres commentaires..?? Je m'excuse d'avance de vous demander pardon de vouloir connaître des avis qui peuvent être intéressants.

à écrit le 16/03/2016 à 19:25
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@ BONSOIR : tout le monde parle d'HOLLANDE ....... MAISI QUI EST CE ..... CE HOLLANCE ....CELUI QUI A RUINE L'AGRICUTURE ET L'ELEVAGE FRANCAIS AU PROFIT DE SES AMIS AMERICAINS ???? AGRICULTEURS ... ELEVEURS MANIFESTEZ CONTRE CELUI QU...

à écrit le 16/03/2016 à 18:45
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tant qu'il n'y a pas de mesures contraignantes , il n'y aura pas de quotas volontaires ! les industriels achèteront le lait où c'est le moins cher et si les français ne s'alignent pas sur les prix , ils continueront à ne pas vendre ! il n'y a que Le ...

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