Les titres automobiles toujours recherchés, les marchés parient sur des aides

Les titres Renault et Peugeot ont gagné ce jeudi plus de 1% à la Bourse de Paris. Sur une semaine, ils se sont appréciés de plus de 20%. Mais depuis le début de l'année, leur baisse reste très sévère.

Comme la veille, les valeurs du secteur automobile sont bien orientées ce jeudi. Peugeot a gagné 1,24% à 15,10 euros, Renault 1,12% à 18,08 euros. Du côté des équipementiers, Valeo s'est apprécié de 2,88% à 10,35 euros et Faurecia de 3,09% à 11,01 euros. Enfin, le fabricant de pneumatique Michelin s'apprécie de 2,31% à 37,62 euros.

Le secteur automobile est celui qui a subi le plus fort recul sur le marché parisien depuis le début de l'année. Si les titres des constructeurs se portent mieux depuis quelques jours ( ils ont en moyenne repris 20% sur une semaine), il n'empêche, depuis le début de l'année,  ils accusent encore des replis sensibles: -80% pour Renault, -70% pour Peugeot et -50% pour Michelin. 

Les marchés croient de plus en plus à des aides à venir pour le secteur. L'automobile emploie en France, directement ou indirectement via ses sous-traitants et ses fournisseurs, 10% de la population active, soit près de 2,5 millions de personnes.

Les ventes de voitures particulières neuves en France ont chuté de 7,3% en octobre, un recul toutefois plus prononcé chez Renault (-9,8%) que chez PSA Peugeot Citroën (-4,7%), selon le Comité des constructeurs français d'automobiles.

Face à cette baisse, les deux groupes ont décidé de réduire leurs stocks, en procédant à des fermetures temporaires d'usines. Renault a annoncé une réduction de sa production de 20% au quatrième trimestre et prévoit de fermer ponctuellement cinq de ses sites en France et en Europe d'ici la fin de l'année. En juillet, le constructeur avait annoncé un plan social touchant 2.000 emplois dans ses filiales européennes, dont 900 en France, et 4.000 départs sur les sites français du groupe.

Son concurrent PSA prévoit une baisse de production de 30% au quatrième trimestre. Il a annoncé toute une série de fermetures partielles, de quelques journées à quelques semaines, sur la quasi-totalité de ses sites de production européens. Le 20 novembre, il a rendu public un plan de réduction de ses effectifs concernant 3.550 emplois en France par des départs "volontaires", dont 850 pour le seul site de Rennes. La baisse des commandes dans l'automobile touche aussi par ricochet d'autres secteurs. Le numéro un mondial de l'acier ArcelorMittal a ainsi annoncé fin octobre l'arrêt, pour au moins six mois, de hauts-fourneaux sur "une douzaine" de ses sites européens, dont trois en France.

Mais la France n'est pas le seul pays a être touché par la crise. A Bruxelles, le secteur automobile européen, un des premiers employeurs privés du continent, est regardé avec beaucoup d'attention. Il est confronté à la plus forte baisse des ventes depuis quinze ans. La situation est "très critique", a jugé mardi José-Manuel  Barroso, président de la Commission européenne.

Bruxelles préconise d'inclure un abaissement des taxes d'immatriculation et de circulation pour les voitures peu polluantes, et des efforts pour mettre à la casse les vieux modèles. L'Association européenne des fabricants automobiles (ACEA), qui demandait des prêts d'un montant total de 40 milliards d'euros, a salué l'initiative comme "un premier pas bienvenu". "Les gouvernements et les institutions de l'UE doivent agir (...) Le cadre proposé doit se traduire rapidement par des mesures concrètes et efficaces pour aider l'industrie en grand danger", a prévenu son président Christian Streiff, qui dirige aussi le groupe PSA Peugeot Citroën, parlant d'"urgence".

Allemagne, France et Espagne - les trois principaux pays producteurs de l'UE - prévoient toutes des plans d'aide au secteur.
Berlin a déjà annoncé l'annulation pendant un an de la vignette payée à l'achat d'un véhicule neuf. Après des aides à la recherche pour des voitures propres, Paris a promis des "mesures très ambitieuses" afin de relancer son secteur automobile sinistré, en particulier fiscales (TVA). Madrid a indiqué qu'elle ferait "tout ce qu'il est possible de faire légalement".

Aux Etats-Unis, où les trois grands constructeurs (General Motors, Ford et Chrysler) risquent la faillite, une enveloppe de 25 milliards de dollars de prêts a été engagée pour le secteur en septembre. Une nouvelle tranche de 25 milliards est en discussion au Congrès. Certains démocrates plaident pour une aide liée elle aussi à des véhicules innovants, mais d'autres veulent un plan de soutien généralisé, critiqué d'avance en Europe pour entorse à la concurrence. "Nous regarderons de près les autres annonces faites dans d'autres parties du monde, car certaines nous apparaissent complètement contradictoires avec les règles de l'OMC (Organisation mondiale du commerce) et en claire violation des règles du commerce", a toutefois prévenu José Maunel Barroso.

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Commentaires 3
à écrit le 09/10/2009 à 13:41
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J'avais cru comprendre que les ''aides'' étaient prévues pour soutenir les ventes et donc maintenir l'emploi, mais non pour appâter les actionnaires. Me serais-je trompé ?...

à écrit le 09/10/2009 à 13:41
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Enfoirés

à écrit le 09/10/2009 à 13:41
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Il faut bien des financiers pour financer la nouvelle ère automobile non " naif " ? Et pour l'heure il ne s' agit pas de les appater, mais plutot de les...retenir... Ils ont sérieusement bû la tasse en écoutant le guignol de ghosn

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