Crise du secteur automobile : Bruxelles refuse d'assouplir ses règles sur les aides de l'Etat

Les ministres européens se sont réuni ce vendredi à Bruxelles pour examiner la situation du secteur automobile et discuter des mesures existantes et futures. Mais la Commission a rejeté la demande de la France d'assouplir les règles sur les aides de l'Etat.

Avec une baisse de 7,8% des immatriculations de voitures neuves en 2008, le secteur automobile européen a nettement plongé dans la crise. Le repli s'est accéléré sur la fin de l'année, avec une chute de 25,8% des ventes en novembre et de 17,8% en décembre. Face à cette situation, les différents pays européens ont réagi de façon individuelle, mais une action coordonnée semble désormais indispensable.

Les ministres européens se sont réunis ce vendredi à Bruxelles pour examiner la situation du secteur et discuter des mesures existantes et futures. Christine Lagarde, ministre de l'Economie, a estimé avant d'entrer en réunion que "des souplesses sur les aides d'Etat susceptibles d'être apportées au secteur automobile sont à l'étude au niveau européen". Elle a été vertement désavouée par la Commission européenne, qui "n'envisage pas de changer les règles en matière d'aide des Etats et de compétition", selon le commissaire à l'Industrie, Günter Verheugen.

Le britannique Peter Mandelson, ministre des Entreprises, présent a Bruxelles, plaide de son côté pour une approche commune des pays européens s'agissant de l'aide à apporter au secteur.

Bruno Le Maire, secrétaire d'Etat aux Affaires européennes, réclame, avec l'Espagne, un plan européen de soutien à l'industrie automobile. Il estime que les constructeurs ont tous les mêmes besoins: des primes à la casse, des liquidités et des aides au crédit. Dans une interview aux "Echos", il affirme que "le futur plan européen doit intégrer et compléter les aides nationales" et qu'un moyen existe: les prêts de la banque européenne d'investissement.

Bruxelles a présenté une "initiative européenne" de 5 milliards d'euros pour produire des voitures plus "vertes", mais on est loin des 13,4 milliards de dollars débloqués par les Etats-Unis pour éviter la faillite des constructeurs américains.

L'institution européenne estime cependant qu'elle a déjà assoupli temporairement ses règles sur les aides d'Etat, notamment en permettant aux pays européens d'accorder des prêts à des conditions préférentielles pour des produits verts, comme des technologies qui rendent les voitures moins polluante.

L'Allemagne pourrait ne pas adhérer au projet de plan européen. Mardi dernier, la chancelière Angela Merkel a critiqué les aides apportées à l'industrie américaine, estimant qu'elles constituent des "inconvénients pour la compétitivité". Dans les colonnes des "Echos", Bruno Le Maire rappelle tout de même qu'Angela Merkel et le président Sarkozy ont défendu cette semaine une proposition de plan européen de soutien à l'industrie automobile.

D'un point de vue individuel, la France est sur le point de détailler un plan de relance pour l'automobile la semaine prochaine. Un plan qui nécessite un assouplissement des règles européennes.

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Commentaire 1
à écrit le 09/10/2009 à 13:41
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L'industrie automobile doit fournir des voitures permettant de se passer du pétrole. Les belles et grossesvoitures allemandes notamment sont promises au déclin. La civilisation automobile ne se maintiendra pas avec des subventions.

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