Les résultats du premier trimestre reflètent, conformément aux attentes, l'ampleur de la crise que traverse l'industrie automobile mondiale. Le chiffre d'affaires de la division Automobile à fin mars s'inscrit en repli de 23 % à 8,678 milliards d'euros. Cette baisse s'explique essentiellement par le recul des volumes lié à la faiblesse des marchés et par l'impact de la politique de réduction des stocks dans les réseaux. Le chiffre d'affaires généré par les ventes de véhicules neufs recule de 27,4 %, sous l'effet conjugué d'une baisse des volumes (-24,9 %), d'une évolution du mix en faveur de véhicules plus petits (-2,5 %), d'un taux de change défavorable (-2,2 %) partiellement compensé par un mix pays favorable (+1,1%).

Dans un communiqué publié ce mercredi, PSA Peugeot Citroën indique que "l'hypothèse faite par le groupe d'un repli de 20 % des marchés automobiles européens en 2009 reste inchangée. Si les différents programmes de relance européens ont eu un impact positif sur les ventes, notamment en France et en Allemagne, les perspectives demeurent dans l'ensemble incertaines, avec une visibilité encore limitée à ce stade de l'année". 

Par zone géographique, les tendances baissières se sont poursuivies sur l'ensemble des marchés au premier trimestre. En Europe de l'ouest, les marchés ont chuté de 18,5 %, malgré l'apport des primes à la casse introduites par les gouvernements de plusieurs pays. En France, le plan de relance automobile a permis de limiter à 7,3 % le repli du marché. Tous les autres pays ont enregistré une nette régression. "Dans ce contexte, le groupe a bénéficié de sa position de leader du segment des petites voitures à faible consommation et à faibles émissions de CO2: sa part de marché a progressé de 5,7% à 6% en Allemagne et de 32,6% à 33,3% en France. Au Royaume-Uni, soucieux d'atténuer l'effet de change négatif sur ses ventes, le groupe a enregistré un recul de ses immatriculations de 35,7 %" précise le communiqué. 

Au total, PSA Peugeot Citroën a maintenu sa part de marché à 13,8 % en Europe de l'ouest, comme pour l'ensemble de l'année 2008. Le groupe a aussi continué à bénéficier de son leadership sur les véhicules utilitaires légers et vu sa part de marché progresser de trois points à 22,4 %.

Dans les autres zones, les évolutions sont contrastées: en Europe centrale et orientale, le groupe a gagné 1,2 points de part de marché à 8,2%, en particulier au travers d'une amélioration de sa position en Turquie. En Russie, le marché s'est effondré de 40,3 % au premier trimestre. La poursuite du développement du groupe dans ce pays a permis une progression de ses immatriculations de 26,6 % et un plus que doublement de sa part de marché à 3,4% grâce à une pénétration accrue de la marque Peugeot et à l'implantation d'une filiale Citroën. En Amérique latine, la région a connu une évolution contrastée au premier trimestre, avec un marché en baisse de 11 %. Point positif : le marché brésilien a progressé de 3,9 %. La situation s'est toutefois dégradée partout ailleurs, notamment en Argentine (-13 %) et au Mexique (-23 %). Dans l'ensemble, les immatriculations du groupe reflètent les tendances du marché ; la part de PSA Peugeot Citroën ressort à 5,6 %. Enfin en Chine, si le marché a renoué avec la croissance au premier trimestre (+14,5 %), le groupe n'arrive pas à s'imposer face à une âpre concurrence, d'où une baisse de 3,5 % de ses immatriculations.

La réduction des stocks reste une priorité absolue; dans ce contexte, le plan d'actions lancé au dernier trimestre 2008 a été poursuivi au premier trimestre 2009. Suite au ralentissement de la production au premier trimestre (-39 %), les stocks ont baissé de 17 % par rapport à leur niveau de fin décembre, et de 21,4 % par rapport au premier trimestre 2008, pour s'établir à 523 000 unités. Le groupe a poursuivi sa stratégie de réduction des stocks du réseau indépendant, avec une baisse de 16 % par rapport à fin décembre, à 219.000 unités.

S'agiisant des prévisions, le groupe qui vient de changer de patron - Christian Streiff ayant été remercié par la famille Peugeot pour être remplacé par Philippe Varin, ex-patron de Corus- anticipe toujours une année de perte et un cash flow libre négatif en 2009. "La modification des délais de paiement fournisseurs a eu un impact négatif sur le cash flow libre, toutefois partiellement compensé par les mesures de déstockage déployées dans le cadre du programme "CASH 2009". Dans ce contexte, "CAP 2010 et CASH 2009" demeurent des priorités, et de nouvelles réductions de stocks interviendront au deuxième trimestre" précise encore le communiqué.

La Bourse n'apprécie pas ces chiffres. L'action dérape ce mercredi de 1,17% à 17,31 euros dans un marché en nette hausse.