Chrysler trouve un accord avec ses principaux créanciers

Le département du Trésor américain est parvenu à un accord avec les principaux créanciers du troisième constructeur automobile américain. Ces derniers acceptent d'effacer une forte proportion de la dette que leur doit le groupe. Mais d'autres investisseurs doivent encore accepter.

Nouveau pas décisif vers la survie de Chrysler. A la veille de l'ultimatum fixé par l'administration américaine pour présenter une nouvelle mouture du plan de restructuration, les principaux créanciers du troisième constructeur automobile américain, en discussion pour un mariage avec l'italien Fiat (qui prendrait 35% du capital), ont en effet accepté d'effacer une forte proportion (71%) des sommes qui leur sont dues. Mais d'autres investisseurs, dont l'accord est indispensable, doivent encore accepter.

"Le département du Trésor a confirmé avoir conclu un accord préliminaire avec nos plus grands détenteurs de dette garantie pour effacer les 6,9 milliards de dollars dus par le groupe en échange de 2 milliards de dollars en numéraire", a expliqué le PDG de Chrysler Robert Nardelli dans une note à ses salariés. Il confirme ainsi une information publée mardi par le Washington Post. De son côté, le Wall Street Journal avançait que les créanciers pourraient obtenir 10% du capital du groupe issu de la fusion avec Fiat.

"Si cela se confirmait, cela nous ferait franchir un obstacle important dans sur route vers la réussite à long terme, mais l'accord proposé doit toujours être approuvé par l'ensemble des créanciers de la dette garantie", poursuit-il. Selon le New York Times, JPMorgan Chase, Citigroup, Morgan Stanley et Goldman Sachs, qui possèdent à eux quatre 70% de la dette, se sont ralliés à la proposition du Trésor. Mais des banques plus petites et des fonds d'investissements refusent encore le sacrifice demandé par l'Etat. Ce dernier réclame un accord unanime des créanciers de Chrysler avant jeudi soir.

Chrysler "devait environ 6,9 milliards de dollars à un groupe de 45 banques, fonds spéculatifs ou autres sociétés. Ces créditeurs ont accepté de réduire cette dette à deux milliards de dollars", expliquait le Washington Post, citant des sources proches du dossier. Mardi matin, l'ex maison mère du groupe, le constructeur allemand Daimler, avait annoncé qu'il renonçait lui aussi au remboursement de la dette de son ancienne filiale, en même temps qu'à sa participation de 19,9% dans le capital.

Cet accord "pourrait permettre au constructeur automobile d'éviter de déposer son bilan," indiquait le quotidien américain. Cette hypothèse n'a cessé de se renforcer ces derniers jours alors que le groupe peinait à trouver les accords réclamés par les autorités américaines, avec les créanciers mais aussi avec les syndicats. Une source citée par l'agence Reuters incite cependant à plus de prudence, expliquant qu'un placement sous la protection du Chapitre 11 de la loi américaine sur les faillites (équivalent du dépôt de bilan) n'était toujours pas exclu.

Le groupe de Detroit est également parvenu à un accord avec le syndicat United Auto Workers (UAW), qui détiendrait 55% du capital du groupe issu d'une fusion avec l'italien Fiat. Selon le Wall Street Journal, cet accord prévoit une suspension des ajustements de salaires suivant l'inflation et que les heures supplémentaires ne seront plus qu'à partir de 40 heures par semaine. Le jour férié dont les ouvriers bénéficient pour Pâques sera supprimé en 2010 et 2011. Le syndicat prendrait en charge l'assurance maladie des ouvriers à la retraite de Chrysler via un fonds, appelé VEBA, qui sera doté de 4,6 milliards de dollars.

Sujets les + lus

|

Sujets les + commentés

Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.