Fiat confirme ses vues sur Opel et Saab après son alliance avec Chrysler

Sergio Marchionne, l'administrateur délégué de Fiat tout juste auréolé de son succès dans l'alliance avec l'américain Chrysler, a confirmé être en négociations avec General Motors pour acquérir Opel et Saab.

Fiat est-il atteint de boulimie? Sergio Marchionne, l'administrateur délégué du constructeur automobile italien tout juste auréolé de son succès dans l'alliance avec l'américain Chrysler, a indiqué qu'il allait maintenant se concentrer sur le dossier Opel. 

Dans un communiqué publié dimanche soir, Fiat a indiqué que son PDG Sergio Marchionne étudierait au cours des prochaines semaines "la viabilité d'une fusion des activités de Fiat Group Automobiles (y compris l'intérêt dans Chrysler) et de General Motors Europe dans une nouvelle société". L'objectif de ces discussions est de former un nouveau groupe qui comprendrait donc Chrysler, dont Fiat a acquis cette semaine une partie du capital, les filiales européennes de GM (Opel, Saab et Vauxhall en Grande-Bretagne), et les marques du groupe Fiat (Fiat, Alfa Roméo et Ferrari), a précisé Fiat dans ce communiqué.

Tout au long de ce grand week end, Sergio Marchionne n'a cessé de déclarer que désormais toute son attention allait sur ce dossier. D'abord dans le quotidien turinois La Stampa, puis ce lundi dans le Financial Times.

Sergio Marchionne s'entretiendra ce lundi à Berlin avec deux ministres allemands: Karl-Theodor zu Guttenberg, ministre de l'Economie et Frank-Walter Steinmeier, ministre des Affaires étrangères, pour discuter de la reprise éventuelle d'Opel, en graves difficultés. "D'un point de vue technique et industriel, c'est un mariage parfait", a-t-il déclaré au FT, ajoutant qu'une union de fiat et d'Opel permettrait une économie d'un milliard d'euros par an.

Sergio Marchionne, qui a évoqué à plusieurs reprises la nécessaire consolidation de l'industrie automobile au niveau mondial, assure qu'il reste attaché à la présence du groupe en Italie. "Avec les syndicats et le gouvernement, nous devons tâcher de résoudre les problèmes structurels de façon responsable, en respectant nos engagements vis-à-vis des salariés", ajoute-t-il. "Mais on ne peut ignorer la chute de la demande. Il faut nous inspirer du président américain Barack Obama qui parle de maintenir et de renforcer l'industrie automobile des Etats-Unis tout en prenant en compte les réalités des choses".

Le dynamique patron de Fiat estime que son groupe doit produire entre 5,5 et 6 millions de véhicules par an, un seuil qu'il juge crucial pour espérer survivre à la crise sans précédent qui touche l'ensemble du secteur dans le monde. L'accord conclu jeudi avec Chrysler permet à Fiat de se rapprocher de cet objectif: ensemble, les deux groupes deviendront le cinquième constructeur mondial, avec des ventes atteignant 4,2 millions d'unités par an, ce qui les place au niveau du sud-coréen Hyundai mais derrière Toyota, General Motors, Volkswagen AG et Ford. Un accord avec Opel permettrait à Fiat d'atteindre le seuil défini par Marchionne en plaçant les deux groupes juste derrière le numéro un européen Volkswagen en terme de ventes. Mais à la différence de l'accord signé avec Chrysler, l'alliance avec Opel n'ouvrirait pas de nouveaux débouchés à Fiat. Et en terme de suppression d'emplois, la facture pourrait être très lourde. Le Financial Times évoquant la perte de 9.000 postes.  

Le 24 avril dernier, Fiat a pourtant démenti avoir fait une offre de reprise d'Opel plombée par les difficultés de sa maison-mère, l'américaine General Motors (GM). "En relation avec les commentaires (parus) dans la presse et à la demande de la Consob (l'quivalent de l'autorité boursière italienne), Fiat souhaite clarifier, qu'à l'exception de ce qui a déjà été annoncé en relation avec l'alliance stratégique avec Chrysler, aucune offre n'a été faite pour acquérir un intérêt dans Opel", avait alors indiqué le groupe dans un communiqué.

Fiat précisait cependant que "dans le contexte actuel", il "examine fréquemment, comme le font d'autres groupes dans le secteur, des opportunités d'accords de types variés qui pourraient offrir des synergies opérationnelles et l'accès à de nouveaux marchés". Mais plusieurs responsables politiques et des syndicalistes avaient admis en Allemagne que des discussions avaient lieu avec Fiat pour une reprise d'Opel. Sergio Marchionne n'avait cependant pas exclu de regarder le dossier: "si l'opportunité apparaît, nous regarderons de près, mais je ne pense pas que nous en soyons là aujourd'hui", avait-il affirmé la semaine dernière.

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Commentaires 5
à écrit le 09/10/2009 à 13:41
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Monsieur Marchionne semble avoir les yeux plus grand que son ventre. je ne vais pas juger de ses visés "stratégiques", par contre en tant que client et surtout consommateur européen je lui lance un ferme avertissement. C'est le client qui décidera au...

à écrit le 09/10/2009 à 13:41
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Oui, je suis assez circonspect sur la strategie actuelle de Fiat qui, il n'y apas si longtemps etait au bord de la faillite. Chrysler a toujours porte la guigne à ses actionnaires industriels / Daimler Benz en sait quelque chose.. De plus le marche a...

à écrit le 09/10/2009 à 13:41
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Fiat qui, il n'y a pas si longtemps etait au bord de la faillite magouille magouille hihi !!!!

à écrit le 09/10/2009 à 13:41
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fiat dans ces diverses marques a subit pas mal d'échec.on peut se demander d'ou vient tout ce cash

à écrit le 09/10/2009 à 13:41
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Cet ensemble de manoeuvres est bien entendu positif pour les entreprises françaises du secteur car elles vont bénéficier à court terme des moyens de compensation. Il serait enfantin de penser qu'elles laisseraient faire, d'abord les japonais avec les...

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