Moscou presse Renault d'aider Avtovaz, prochaine visite d'Estrosi

Poutine veut que le constructeur français, qui a acquis 25% d'Avtovaz, le producteur de la Lada, pour plus d'un milliard de dollars il y a deux ans, aide son allié russe, en grande difficulté. Le ministre de l'Industrie, Christian Estrosi, se rendra à Moscou les 5 et 6 octobre prochains. Officiellement, le sujet n'est pas à l'ordre du jour.

Vladimir Poutine a menacé Renault  vendredi pour l'inciter à aider l'Etat russe à renflouer le constructeur en difficulté Avtovaz.
"Soit ils ( Renault ) participent au financement de l'entreprise, soit nous devrons nous mettre d'accord sur la répartition de nos participations", a déclaré le Premier ministre russe à des responsables politiques.
 

"En ce qui concerne la modernisation, nous devons parler aux partenaires étrangers, Renault et Nissan. Nous avons déjà donné à Avtovaz la première tranche de 25 milliards de roubles et avons évité la dilution de leur participation (de Renault )", a-t-il ajouté.
Le constructeur français, qui a acquis 25% d'Avtovaz, le producteur de la Lada, pour plus d'un milliard de dollars il y a deux ans, s'est refusé à tout commentaire dans l'immédiat.
L'Etat russe détient 25% d'Avtovaz, le courtier Troika Dialog 25%, le restant étant côté en Bourse.
Avtovaz a annoncé il y a une semaine son intention de supprimer 27.600 emplois, soit un quart de ses effectifs, alors que les ventes de la Lada ont baissé de 44%.
 

Les espoirs de modernisation étaient apparus avec l'entrée de Renault au capital, mais, avec la crise, de nombreux plans de restructuration ont dû être remis à plus tard.
 

En se rendant chez Avtovaz il y a six mois, Vladimir Poutine a promis un milliard de dollars d'aides publiques pour éviter ce qu'il a présenté comme un scénario à la General Motors, avec 34.000 emplois supprimés.
Mais l'argent public a été vite dépensé à rembourser des dettes. Avtovaz s'attend à accuser une perte nette de plus d'un milliard de dollars cette année.
 

La direction d'Avtovaz a été obligée de réduire les horaires de travail et les salaires pour éviter des licenciements massifs, avant de se résoudre à annoncer un important plan social la semaine dernière et à demander des fonds publics supplémentaires.
Le ministre des Finances Alexeï Koudrine a déclaré que c'était la dernière fois que l'Etat aiderait Avtovaz, éventuellement en augmentant sa participation. Il a aussi dit qu'il allait demander une importante restructuration.
"Je ne pense pas qu'Avtovaz mourra", a déclaré Alexeï Koudrine.
 

Vendredi, le premier vice-Premier ministre Igor Chouvalov a demandé à Vladimir Poutine de lui donner deux semaines supplémentaires pour lui laisser le temps d'évaluer précisément les besoins de financement d'Avtovaz. Il a estimé qu'Avtovaz devrait supprimer 5.000 postes d'ici la fin de l'année.

Le sujet pourrait être abordé par le ministre de l'Industrie, Christian Estrosi, lors de sa prochain visite à Moscou, les 5 et 6 octobre prochains. "Cette visite fait suite à celle qu'avait effectuée en France, en septembre dernier, Anatoly Tchoubais, PDG de Rosnanotekh, organisme d'Etat russe chargé du développement stratégique des nanotechnologie" souligne le ministère de l'Industrie.

Il  ajoute : "ce déplacement permettra à Christian Estrosi d'exposer aux représentants de l'Etat russe ainsi qu'aux acteurs économiques moscovites la politique ambitieuse menée par la France pour favoriser le développement des nanotechnologies, base importante de son avenir industriel.  Il sera également l'occasion pour le ministre de rappeler que la France a adopté Nano 2012, un programme avec les partenaires scientifiques et industriels et les collectivités territoriales, qui représente un effort de R&D industriels de 2,3 milliards d'euros sur 5 ans.

Ce déplacement permettra de marquer l'intérêt de la France et des entreprises françaises pour la modernisation et la diversification de l'économie Russe et pour une coopération industrielle bilatérale renforcée.

Le Ministre assistera au forum « Nanotechnologies » en présence du Président Medvedev au cours duquel sera remis le prix « Rusnanoprize» de la société russe des nanotechnologies à trois entreprises dont l'entreprise française Riber, PME spécialisée dans les équipements pour la production des composants de la nanoélectronique, leader mondial sur son créneau.

Pas un mot officiellement sur Renault et Avtovaz mais on voit mal comment le sujet ne serait pas abordé.
 

 

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