L'essai auto du week-end : Audi A1, une petite allemande snob

Sur la base d'une Volkswagen Polo, Audi offre une petite voiture "classe". Mais attention : pour du luxe, il faut acheter la versions la plus chère. Sinon, on a certes droit à la rigueur de conception et de fabrication, mais pas au luxe ni au raffinement. Ou alors, il faut recourir aux onéreuses options.

C'est fait. Audi descend en gamme. La firme aux anneaux se lance dans les petites voitures. Plus petite qu'une Renault Clio, la nouvelle A1 veut occuper le créneau lucratif des citadines chic et snob. La firme d'Ingolstadt entend marcher sur les plates-bandes des Mini (BMW) ou autres Citroën DS3, mais aussi des versions les plus chères d'une Volkswagen Polo ou d'une Peugeot 207. Sur la plate-forme, justement, d'une Polo, Audi vend une ligne indéniablement réussie, une finition rigoureuse (avec des bémols), un certain plaisir de conduite et... un label flatteur, synonyme de réussite sociale.

Elle en jette

Cette mini-A3 ne déparera pas une gamme à succès. On la remarque dans la rue et ce sera sans problèmes la deuxième ou troisième voiture d'un foyer aisé, fier d'afficher son aisance et son statut. A condition d'utiliser très occasionnellement les places à l'arrière à cause d'une garde au toit limitée. Seulement voilà : si on veut en jeter et accéder réellement à l'élégance et au luxe, il faut impérativement se diriger vers la version haut de gamme Ambition Luxe de l'A1. Ou alors puiser dans le catalogue des options.

Présentation austère

Car, notre modèle d'essai, en finition Ambition (le troisième niveau quand même), était particulièrement austère. Avec sa planche de bord uniformément noire et ses sièges gris foncé au tissu très ordinaire, l'A1 de notre test ne se démarquait guère d'une simple Polo. Si l'on est allergique au sinistre noir-gris, d'une banalité à pleurer, on peut certes choisir un mélange de noir et de vert. Mais, le résultat n'est pas spécialement chic. Et c'est tout. Ou alors, il faut recourir aux... suppléments. Le cuir, lui, est de série sur l'Ambition Luxe. Mais, sur une simple Ambition, il en coûtera à travers l'option Pack Média Style 2.400 euros. Dissuasif ! Certes, tout est correctement assemblé - sauf le plastique dur recevant le cendrier, sur la console, mal fixé sur notre modèle en test -, mais pas accueillant, ni vraiment raffiné. Rien à voir avec la gaieté chaleureuse d'une simple Fiat 500, beaucoup moins chère ! Par ailleurs, nous avons quand même déploré quelques crissements de plastiques, agaçants à ce tarif.

Vivacité et fermeté

Côté dynamique, on retrouve les réactions typiques d'une voiture du groupe Volkswagen. C'est vif, rigoureux et un peu rugueux. Equipée du 1,6 litre TDi de 105 chevaux déjà vu chez Volkswagen ou Skoda, notre A1 était pleine d'allant, voire carrément sportive une fois la mécanique lancée dans les tours. Les commandes sont ultra-précises. Mais fermes. L'embrayage est même assez brutal. Gare aux calages au démarrage ! Et les verrouillages de la boîte de vitesses se montrent assez rudes. Rien à redire en revanche sur le "stop and start" (arrêt et redémarrage automatiques au feu rouge) qui fonctionne parfaitement. Les consommations sont également bien maîtrisées, ce qui vaut à l'A1 diesel un bonus de 500 euros. La tenue de route ne pose pas le moindre problème. On se sent en parfaite sécurité. Et les enchaînements de virages se révèlent un exercice fort plaisant. Mais ce n'est, au fond, pas mieux qu'une Polo.

Loin de la douceur d'une Clio

En plus, l'A1 n'est pas seulement sèche dans ses réactions mécaniques, mais aussi en suspensions. On est loin de la douceur d'une Renault Clio. La suspension sport de série sur les versions les plus chères, à partir de l'Ambition, ainsi que les pneus taille basse n'arrangent rien. Drôle d'idée de faire rimer haut de gamme et confort ferme ! En ville, on sent trop les pavés et les ralentisseurs.

Facture salée

Inutile de le cacher plus longtemps : nous avons été un peu déçus. En elle-même, la voiture est un bon cru. Mais nous espérions davantage de bien-être et de différenciation. D'autant plus que les tarifs sont salés, avec un catalogue d'options interminable. 22.300 euros pour une A1 TDi Ambition, c'est quand même très cher. Surtout que l'équipement de série est inférieur à celui de la plupart de ses rivales. La version d'entrée de gamme Attraction, plus dépouillée encore, est à 19.400 euros.

Modèle essayé : Audi A1 TDi 105 Ambition : 22.300 euros (-500 euros de bonus)
Puissance du moteur : 105 chevaux (diesel)
Dimensions : 3,95 mètres (long) x 1,74 (large) x 1,42 (haut)
Qualités : voiture rigoureusement conçue, tenue de route sûre, moteur dynamique et sobre, ligne personnelle
Défauts : présentation austère et triste (hors options), confort ferme, manque d'onctuosité des commandes, tarif.
Concurrentes : VW Polo TDi 105 Sportline : 19.160 euros ; Renault Clio dCi 105 Exception : 19.550 euros ; Mini Cooper D : 21.300 euros ; Citroën DS3 1,6 HDi Sport chic : 21.500 euros

Note : 13 sur 20

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Commentaires 2
à écrit le 05/07/2011 à 13:12
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Combien de ceux qui parlent ici ont au moins essayé le modèle... Article à charges contre cette voiture (beaucoup en raison du prix qui n'intéresse pas trop les autres journalistes). Pour info, elle se vend beaucoup en essence (86 ch) à un prix compa...

à écrit le 09/06/2011 à 16:59
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Loin de la douceur d'une Clio : C'EST UNE AUDI !! Si vous voulez le confort de votre canapé et vous tapez un mal de dos carabiné , achetez une Renault.

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