L'ESSAI AUTO DU WEEK-END BMW Série 5, le haut de gamme allemand par excellence

Harmonieuse et raffinée, la nouvelle berline de BMW est très bien conçue et sérieusement construite. La marque à l'hélice fait preuve d'un redoutable savoir-faire. Un vrai haut de gamme. Mais la conduite n'est pas irréprochable et ses équipements ultra-sophistiqués déroutent parfois.
BMW Série 5

Après les bizarreries esthétiques de l'ère Bangle - le très controversé patron du design aujourd'hui parti - , la série 5 revient à un classicisme de bon ton. Les lignes harmonieuses sont d'un équilibre et d'une "classe" folles. Elles ont l'air simples, évidentes, et, pourtant, elles sont beaucoup plus travaillées qu'elles n'y paraissent. Bref, l'exact contraire de la surcharge clinquante de certaines concurrentes. Comme Mercedes et Audi, chacun dans son genre, BMW arrive à dessiner de très belles voitures statutaires et dynamiques, sans vulgarité, et que l'on identifie immédiatement comme étant un véhicule de la marque.

Intérieur flatteur

A l'intérieur, c'est tout aussi flatteur, avec des formes nettes, propres, sans chichis, des matériaux, à quelques vénielles exceptions près, d'excellente qualité et une rigueur d'assemblage exemplaire. C'est à la fois de bon goût et robuste. Les rivales - sauf celles que nous avons citées plus haut - sont encore très loin derrière. Après tant de louanges, quelques critiques tout de même... Et non des moindres.

Console envahissante

La position de conduite, plutôt basse, ne conviendra pas à tous. Et l'imposante console centrale donne une impression de confinement, de manque d'espace, troublant sur un véhicule aussi gros. Une fois glissé dans le cockpit, on a un peu l'impression qu'on ne plus trop en bouger, comme sur un coupé. Les claustrophobes n'apprécieront pas. L'habitabilité est honnête, mais n'a rien de généreux par rapport à la taille (4,90 m de long).

Commandes peu intuitives

Quant à l'ergonomie, elle n'est pas ce qui se fait de mieux. La fameuse molette centrale, qui commande toutes les fonctions sur l'écran, reste toujours aussi complexe et peu intuitive. Il faut rentrer dans des menus et des sous-menus. On s'y perd. C'est lent et agaçant. On a ici l'exemple de ce qu'il ne faut pas faire. Un écran tactile serait une bien meilleure solution. Pestons aussi, pendant qu'on y est, sur l'aide au stationnement, intrusive, vociférante. Elle crie avant d'avoir mal.

Dès l'amorce de la moindre man?uvre, on est harcelés de bips-bips qui déconcentrent. Si on suivait le système jusqu'au bout, on n'arriverait jamais à se garer en ville. Il existe bien une caméra de recul, mais qui fonctionne avec les bips-bips. Si on les coupe, la caméra s'éteint aussi. Malin. Quant à l'arrêt du radar de stationnement en appuyant sur une touche, il ne dure pas longtemps, car, sitôt qu'on remet la marche arrière, le système se redéclenche automatiquement. Horripilant.

Complexité pas toujours pratique

Déplorons aussi le frein de stationnement électrique, qui, lui, ne se désenclenche pas automatiquement comme sur une simple Renault. Alors, à quoi ça sert ? Enfin, le système mains libres pour démarrer, c'est très bien. Mais, il ne fonctionne pas pour rentrer dans le véhicule. Bref, toute cette complexité n'est finalement pas pratique. Heureusement, la plupart de ces joujoux sont en option.

Embrayage peu progressif

Mais, démarrons ! Une BMW, c'est fait pour donner du plaisir de conduite, non ? Et là, le premier abord n'est pas probant. La pédale d'embrayage est ferme, avec une course trop longue. Une vieille habitude maison. Il faut donc doser ledit embrayage. D'autant plus que notre motorisation de base diesel de 184 chevaux est un peu étouffée par le poids. En ville, dans les embouteillages ou les man?uvres, ce n'est pas très agréable. Recommandons d'emblée l'excellente transmission automatique, qui gomme ces défauts, mais c'est 2.500 euros de plus !

Bon moteur sobre

Sitôt qu'on démarre, toutefois, le sourire revient. Instantanément. Le moteur accélère bien et procure même des envolées étonnantes. A mi-régime, il se révèle souple, vigoureux, réactif. La boîte manuelle (sur notre véhicule d'essai) est un peu sèche, mais les passages de vitesses sont d'une précision chirurgicale. Et tout ça ne consomme que 7,4 litres aux cent en moyenne (sur notre parcours).

Autant dire rien pour une voiture aussi imposante ! Remarquable. Le système "Stop and start" (arrêt et redémarrage automatiques du moteur au feu rouge) participe à cette sobriété. Ce "Stop and start" marche d'ailleurs parfaitement. Il n'est jamais pris en défaut. Mais le léger temps de réponse et la secousse au redémarrage le rendent lassant dans les encombrements.

Les trains roulants donnent entière satisfaction. La tenue de cap en ligne droite et en virage n'appelle aucune réserve. Certes, ce n'est pas une voiture de sport, notamment à cause du gabarit. Mais, rouler est un réel bonheur. Avec, en, prime, un confort de haut niveau.

Très chère

Magnifiquement présentée et finie, séduisante, la BMW 5 est très chère. Une autre coutume maison. Il faut en effet compter, pour une 520d Confort de base, 41.500 euros. Pour accéder à une finition vraiment luxueuse (cuir), c'est 45.700 euros en version Excellis. Enfin, pour un équipement pléthorique, la Luxe requiert 50.600 euros. Le très beau break Touring, pas immense mais fonctionnel, est à 53.140 euros (Luxe). Sans parler du surcoût déjà mentionné pour la transmission automatique, quasi-obligatoire.

Enfin, si vous voulez un moteur un peu plus puissant à six cylindres, davantage en accord avec le statut de cette superbe voiture, le constructeur vous demandera 4.400 euros supplémentaires (525d Luxe). La facture, salée au départ, grimpe très vite. Mais, en échange, on a une voiture réputée fiable, dont la valeur de revente sera toujours élevée. Gare, cependant, aux tarifs d'assurance, dispendieux.
 

Prix du modèle essayé : BMW 520d Excellis: 45.700 euros

Puissance du moteur (diesel) : 184 ch (Diesel)

Dimensions : 4,90 (long) x 1,86 (large) x 1,46 (haut)

Qualités : Elégance des lignes, finition soignée et flatteuse, bon comportement routier, confort satisfaisant, moteur sobre et agréable (à mi-régime)...

Défauts :.. mais amorphe (au démarrage), embrayage ferme, réglage peu intuitif des commandes sur écran, aides au stationnement horripilantes, tarif élevé.

Concurrentes : Volvo S80 D3 Summum : 41.250 euros ;
Audi A6 2,0 TDi 170 Ambition luxe : 43.300 euros ; Mercedes E 220 CDI Elégance Exécutive : 47.800 euros.

Note : 14 sur 20
 

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