Volvo exige des fortes baisses de prix auprès de ses fournisseurs

Volvo fait passer un message brutal à ses fournisseurs. 400 sous-traitants doivent baisser leurs prix de 20% en trois ans, écrit le journal économique suédois Dagens Industri.
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Le constructeur automobile suédois Volvo a fait passer un message on ne peut plus clair à ses fournisseurs. 400 sous-traitants doivent baisser leurs prix de 20% en trois ans, écrit le journal économique suédois Dagens industri ce vendredi. Le nouveau directeur des achats, Axel Maschka, adopte donc d'emblée une ligne dure. Pis pour les fournisseurs européens: le constructeur de Göteborg, propriété aujourd'hui du chinois Geely, affirme que, en 2020, un quart de ses achats seront effectués auprès de fournisseurs... chinois. 

Danger pour la qualité

La plupart des sous-traitants sont incapables de satisfaire à ces exigences, souligne le Dagens Industri. Une exigence d'autant plus mal reçue que Volvo a tendance à payer avec beaucoup de retard ses fournisseurs, selon le journal. Les politiques brutales auprès des founisseurs sont souvent périlleuses pour le donneur d'ordres. On se souvient du grand gourou des achats de GM dans les années 90, l'espagnol Jose "Inaki"  Lopez de Arriortua qui s'était fait fort d'obtenir des baisses brutales de prix auprès des fournisseurs. Résultat: la qualité avait aussitôt plongé et GM avait mis des années pour remonter la pente à cet égard. La poltique de réduction de coûts de Carlos Ghosn à son arrivée à la tête de Nissan au début des années 2000 s'était également traduite par une baisse de la qualité.

Petit bénéfice opérationnel

La marque scandinave avait annoncé un  tout petit bénéfice opérationnel de 239 millions de couronnes (28 millions d'euros) sur les six premiers mois de 2012, divisé par six par rapport à la même période de 2011. Le chiffre d'affaires semestriel a légèrement progressé de 3,9%, à 65,3 milliards de couronnes (7,7 milliards d'euros), mais les ventes en volume on reculé de 4% à 221.309 unités. Malgré la qualité reconnue de ses véhicules, Volvo cars reste un petit constructeur produisant essentiellement dans des pays à coûts relativement élevés (Suède, Belgique), avec de faibles économies d'échelle. Il fabrique 3,5 fois moins de véhicules qu'Audi, lui-même adossé au groupe Volkswagen.

Faibles marges

C'est pour cela que les Volvo, développées sur des plates-formes partagées avec l'ex-actionnaire Ford, génèrent des marges beaucoup moins élevées que celles des constructeurs allemands. Très loin de là. Volvo a atteint à peine les 0,4% au premier semestre. Dans le même temps, Mercedes atteint une marge opérationnelle de 8,7% , BMW et Audi 11,5%. Le constructeur suédois espère doubler ses ventes mondiales à 800.000 unités d'ici à 2020 et porter ses ventes en Chine de 47.000 unités l'an dernier à environ 200.000 d'ici à 2014.

(source: Dagens Industri)

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Commentaires 2
à écrit le 14/09/2012 à 16:07
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Les suédois ont déjà perdu 10 à 15 % de leurs sous traitants en nombre. La stratégie du sino-américain Geely est de planter ses usines en Hollande tout en conservant le seul centre de recherche et d'essais en Suède. L'usine Mitsubishi/PSA serait une ...

à écrit le 14/09/2012 à 14:07
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Vous avez très bien fait de citer les erreurs que peut commettre un acheteur. Et si, en plus, ils trainent dans les paiements, ils vont vers la catastrophe.

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