GM veut encore réduire les emplois en Europe

Le mastodonte américain veut supprimer des emplois de cols blancs sur le Vieux continent. Chroniquement déficitaire en Europe, GM a recours au chômage partiel.
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GM va encore réduire les emplois en Europe. Décidément! Stephen Girsky, récemment nommé patron de GM Europe par intérim, affirme dans un entretien au New York Times que le groupe américain prépare une réduction "importante" de ses effectifs administratifs sur le Vieux continent. Le mastodonte du Michigan emploie environ 40.000 personnes en Europe, dont la moitié en Allemagne. Un tiers des effectifs européens relèvent des emplois dits administratifs. Pour rentabiliser des usines chroniquement surcapacitaires, Stephen Girsky a notamment souligné que le groupe étudiait la façon d'augmenter la production. Une piste serait d'y fabriquer des véhicules "non-Opel", notamment de la marque Chevrolet et jusu'ici importés en Europe de Corée.

Vendredi dernier, le directeur financier de GM, Dan Amman, avait estimé que le redressement serait "douloureux, plus compliqué, plus long dans le secteur en Europe que ça ne l'a été ici" aux Etats-Unis. "Des fermetures d'usines sont des choses qui sont mises en place sur des périodes correspondant au cycle de vie des produits", avait-il notamment souligné.

1.000 postes menacés?

Opel, filiale allemande de l'américain General Motors, pourrait supprimer 1.000 postes administratifs à son siège de Rüsselsheim, selon ce qu'annonçait la semaine dernière le quotidien allemand Frankfurter Allgemeine Zeitung (FAZ). Le constructeur germanique affirmait alors: "Nous avons dit à plusieurs reprises qu'il y aurait une réduction du personnel mais nous ne consentons pas à entrer dans le domaine des chiffres concrets".  Dans un communiqué, Opel avait confirmé  "l'existence d'un plan clair concernant les coûts, dont les coûts de personnel", ajoutant que des négociations étaient en cours avec le syndicat IG Metall.

Le constructeur américain avait affirmé en juin qu'il excluait tout licenciement sec et toute fermeture d'usine en Allemagne jusqu'à fin 2016. En plein marasme, déficitaire depuis plus d'une décennie, Opel a déjà mis plus de 11.000 salariés au chômage partiel en Allemagne depuis le mois dernier. Le chômage partiel concernera aussi les cols blancs à Rüsselsheim, dans la banlieue de Francfort, à partir d'octobre.

Valse des dirigeants

L'allié de PSA va mal et sa stratégie erratique n'améliore pas les choses. Opel a encore une fois changé de patron en juillet dernier. General Motors y a nommé en effet le quatrième président en moins... de trois ans. Et il y en aura un cinquième, puisque le groupe américain affirme qu'il s'agit d'un président par intérim! L'allemand Thomas Sedran, 47 ans, a pris la suite de Karl-Friedrich Stracke, "jusqu'à ce qu'un successeur soit trouvé". Karl-Friedrich Stracke, qui avait noué des relations privilégiées avec Philippe Varin, patron de PSA dont GM détient 7% du capital, avait démissionné contre toute attente à la mi-juillet, après un peu plus d'un an à peine à la tête d'Opel en grave crise.

Déficits en Europe

Opel et sa marque soeur britannique Vauxhall ne parviennent pas à enrayer la chute de leurs parts de marché en Europe (6,8% sur les six premiers mois de 2012 hors utilitaires, contre plus de 10 % il y a dix ans) et en Allemagne. La firme se trouve toujours en surcapacités, malgré des plans de restructuration à répétition. Fin juin, le conseil de surveillance d'Opel avait validé le plan stratégique de Karl-Friedrich Stracke. Celui-ci prévoyait notamment un arrêt de production dans l'usine allemande de Bochum. L'usine emploie 3.100 personnes, pour une capacité de production de 160.000 unités annuelles.

Le patron démissionnaire avait aussi décidé que la nouvelle génération de compactes Astra sortirait des usines de Ellesmere Port (nord-ouest de l'Angleterre) et de Gliwice (sud de la Pologne) et qu'elle ne serait plus fabriquée en Allemagne. Au grand dam des syndicats. GM avait déjà fermé l'usine belge d'Anvers. GM a annoncé 400 millions de dollars (300 millions d'euros) de pertes au deuxième trimestre sur le Vieux continent.  Sur l'ensemble du premier semestre,  l'actionnaire du Michigan affiche 656 millions (500 millions d'euros) de déficit en Europe.

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Commentaires 3
à écrit le 21/09/2012 à 15:08
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On ne s'étonnera pas de la baisse des commandes de cette filiale de GM sur la zonne germanique qui profite dans l'immédiat au seul généraliste allemand. PSA qui reprend en main la marque ne compter pas favoriser un concurent à ses enseignes propres s...

à écrit le 21/09/2012 à 14:45
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Je comprend pas comment Opel avec l'apui de GM n'arrive pas a trouver des synergies pour rentabiliser mieux ses structures? sauf si bien sure GM ce moque d'OPEL (lui preferant Chevrolet). ps: rien a voir, mais j'aime bien la photo avec le logo Opel a...

le 26/09/2012 à 12:08
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D'apres ce que j'ai entendu, si GM se séparé de GM europe, le titre prendrait +50% de plus value a la bourse de NY, les analystes financiers et actionnaires n'attendent que ça... wait and see.

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