Le marché automobile français rattrape la tendance européenne... dans sa chute. Après un mois de janvier en baisse contenue (-6% contre -24% en Europe), les immatriculations neuves de l'Hexagone plongent en février de près de 21%, ce qui porte la chute à 15% sur deux mois.
Une chute attendue
Cette chute traduit l'attentisme des Français face à une conjoncture macroéconomique incertaine. François Roudier, porte-parole du Comité des constructeurs français d'automobiles, a déclaré à l'AFP que les « Français repoussaient leurs achats lourds ». Autrement dit, ils préfèrent épargner. Selon lui, cette chute était déjà anticipée ce semestre avec un plus bas au premier trimestre. La reprise du marché n'est pas attendue avant le second semestre.
Une autre tendance participe à cette chute : les loueurs de courte durée ont baissé leurs achats (-55% d'après l'institut AAA Data cité par l'AFP). Au CCFA, on observe également une baisse structurelle des ventes de démonstration et des politiques de remises après des choix stratégiques très forts. L'adoption par Renault de cette stratégie dans le cadre du plan Renaulution amplifie le phénomène.
Le diesel s'effondre
Sur la répartition des ventes par type d'énergie, le mois de février a confirmé l'effondrement des ventes diesel constaté en janvier : 25% des immatriculations sur deux mois contre 33% un an auparavant. Il s'agit d'un niveau jamais vu depuis les années 1980.
Les ventes de voiture essence se sont érodées passant de 48 à 44%. Les voitures hybrides ont doublé leur part passant de 11 à 22%, avec une nette accélération pour les versions rechargeables (multipliées par trois à 7% du marché). En revanche, les voitures 100% électriques, elles, reculent de 7 à 6%.
Les Français à la peine, Dacia en pleine forme
Les marques françaises sont particulièrement touchées par cette chute. Renault perd 35%, Citroën 26%, et DS voit ses ventes s'effondrer de moitié en février, portant sa chute à 45% depuis le 1er janvier. Peugeot fait mieux que le marché avec une baisse de 17%.
Toujours à contre-courant, Dacia enregistre une hausse de 26% de ses immatriculations neuves mais c'est nettement moins qu'en janvier, ce qui porte sa progression à 55% sur deux mois, et lui fait doubler sa part de marché de 4 à 8%.
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