
Le premier équipementier automobile français ne déroge pas à la règle. Dans un contexte de crise, Faurecia défend de belles performances financières au premier semestre, à l'instar de Valeo ou Plastic Omnium qui ont publié leurs résultats la semaine dernière.
"Nous avons enregistré une solide performance au premier semestre, malgré deux effets négatifs majeurs : la pénurie de semi-conducteurs et l'inflation des matières premières", a ainsi déclaré Patrick Koller, PDG du groupe, cité dans un communiqué.
Un free cash-flow meilleur qu'en 2019
De fait, alors que l'industrie automobile s'est vu amputer près de 10% de ses volumes par rapport à une exercice normal (2019 en l'occurrence, le premier semestre 2020 ayant été fortement marqué par la crise sanitaire), Faurecia a enregistré une marge opérationnelle robuste de 6,6%. C'est seulement 0,6 point de moins par rapport aux premiers semestres 2019 et 2018. Le free-cash flow (flux de trésorerie) est même supérieur à 290 millions d'euros contre 257 millions sur les six premiers mois 2019. Seul le chiffre d'affaires semble encore impacté avec 7,8 milliards d'euros, contre 9 milliards au premier semestre 2019.
Patrick Koller estime que le plus dur est passé. La pénurie de semi-conducteurs a touché un point bas au deuxième trimestre et va progressivement remonter dans les six prochains mois. Il ne voit toutefois pas de normalisation avant 2022. Mais il juge que son groupe a les moyens de sortir renforcé de cette crise.
Un carnet de commandes plein
Car au-delà de cette maîtrise des coûts opérationnels, cet exercice se distingue surtout par le carnet de commande extrêmement fourni engrangé sur le semestre : plus de 12 milliards d'euros de prise de commandes. Patrick Koller vise les 26 milliards sur l'ensemble de l'année. A titre de comparaison, le spécialiste français des équipements intérieurs (tableaux de bords, sièges) et des équipements de dépollution avait réalisé un chiffre d'affaires de 18 milliards d'euros en 2019.
Plus intéressant, ces prises de commandes sont à 20% relatives à la production de voiture 100% électrique, ce qui positionne le Français sur ce segment porteur. Autre détail intéressant, un quart de ces prises de commandes sont effectuées en Chine, à 67% auprès de constructeurs chinois. Enfin, Faurecia commence à cueillir les fruits de ses investissements dans l'hydrogène. Avec 280 millions d'euros de prises de commande, le groupe vise les 500 millions avant la fin de l'année.
Le titre plonge sur fond de rumeur
Oui mais la résilience financière et les perspectives de croissance de Faurecia n'ont pas suffi à convaincre les marchés qui sanctionnent le titre depuis l'ouverture des échanges ce matin. En milieu de journée, l'action perdait entre 4 et 5%. Une rumeur semble courir autour d'une augmentation de capital.
"Une augmentation de capital en cas d'acquisition est la seule explication de la faiblesse du titre parce que les résultats, la 'guidance', tout est en ordre et serait plutôt de nature à pousser le titre à la hausse", a expliqué à Reuters Pierre-Yves Quemener, analyste chez Stifel Europe.
L'éventualité d'une augmentation de capital surgit six mois après que Stellantis a redistribué sa participation de 44% dans le capital de Faurecia. Cette action a augmenté le flottant de l'équipementier, l'exposant davantage aux fluctuations boursières. Lors de sa présentation des résultats financiers, Patrick Koller n'a cependant pas annoncé de projet d'augmentation de capital.
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