Lamborghini voit ses ventes s'envoler et lance sa première voiture hybride

Le constructeur italien de voitures de sport, filiale du groupe Volkswagen, a dépassé pour la première fois la limite symbolique de 2 milliards d'euros de chiffre d'affaires. Après avoir livré près de 10.000 voitures à moteur thermique en 2022, il s'apprête à lancer cette année sa première hypersportive hybride.
L'usine de Sant'Agata Bolognese a produit près de 10.000 voitures en 2022.
L'usine de Sant'Agata Bolognese a produit près de 10.000 voitures en 2022. (Crédits : Stefano Giundani)

Tous les indicateurs sont au vert pour le constructeur italien de voitures de sport Lamborghini, filiale depuis 1998 du groupe allemand Volkswagen. L'entreprise établie à Sant'Agata Bolognese, en Emilie-Romagne, a réalisé un chiffre d'affaires de 2,375 milliards d'euros en 2022, en hausse de 22 %, et livré 9.233 voitures. Tous les records ont été battus. Le résultat d'exploitation (614 millions d'euros) effectue un bond de 56 %. La marge bénéficiaire s'établit à près de 26 % : un autre record dans l'industrie de l'automobile de luxe.

« La progression s'explique par le mix de nos produits. Les clients ont acheté des voitures équipées d'options plus nombreuses et ils ont eu recours à notre programme de personnalisation », analyse Stephan Winkelmann, président de Lamborghini, retourné en Italie après avoir dirigé pendant quatre ans Bugatti en Alsace. La progression du chiffre d'affaires découle aussi du taux de change favorable entre l'euro et le dollar. Les Etats-Unis (2.721 voitures vendues) sont le premier marché à l'exportation de Lamborghini, suivis par la Chine, Hong-Kong et Macao (1.018 voitures).

En 2022, Lamborghini a proposé une gamme construite autour de trois modèles, tous équipés de groupes motopropulseurs thermiques. Le SUV Urus a représenté l'essentiel des ventes (5.367 unités livrées, en hausse de 7 % par rapport à 2021). Les prix de vente des hypersportives Huracan (3.113 unités) et Aventador (753 unités) ont été dopés des séries limitées très lucratives. En France, aucun modèle standard n'est affiché en-dessous de 200.000 euros (hors malus écologique)L La série limitée Countach, dont le nom rappelle un modèle historique fabriqué entre 1974 et 1990, s'est pourtant vendue 2,2 millions d'euros. D'autres modèles "one-off" (exemplaire unique) ont pu être commercialisés entre 5 millions et 6 millions d'euros.

L'augmentation des volumes est-elle compatible avec une telle stratégie de montée en gamme ? Jusqu'à présent, le marché a réagi favorablement au marketing de Lamborghini. Les prix des modèles récents en seconde main, supérieurs au prix du neuf, attestent de marges de croissance toujours présentes. « Il s'agit de rester exclusif et d'équilibrer la demande avec la capacité de production. Il ne s'agit pas d'inonder le marché car nous devons aussi être attentifs à la valeur résiduelle des voitures d'occasion », prévient Stephan Winkelmann. La situation est comparable à l'industrie horlogère de luxe, où la pénurie sur certains produits de manufactures suisses entraîne actuellement une flambée des prix en seconde main.

L'hybride au mois de mai

Contraint par les réglementations environnementales, Lamborghini se tourne désormais vers de futurs modèles hybrides. La remplaçante de l'Aventador, dont Lamborghini a commencé à dévoiler les contours sous le nom de code LB744, sera présentée à l'occasion du soixantième anniversaire de la marque, cette année au mois de mai. La partie thermique du nouveau groupe motopropulseur proposera un moteur 12 cylindres, signature technologique de Lamborghini depuis la naissance de l'entreprise en 1963. Trois moteurs électriques additionnels permettront d'abaisser le niveau des émissions de la voiture, conformément aux normes européennes et aux directives techniques sur les marchés d'exportation. Une telle architecture apparaît comme un pied de nez aux règles en vigueur : avec 6,5 litres de cylindrée et un régime maximal de rotation de 9.500 tours/minute, ce 12 cylindres à essence confèrera aux Lamborghini « un bruit encore plus cool » que la génération précédente, selon Stephan Winkelmann. Comprenez : la bande son hurlante, signature acoustique de Lamborghini, sera respectée.

Une version remodelée de l'Urus, best-seller de Sant'Agata Bolognese, arrivera un an plus tard en configuration hybride. Un nouveau groupe motopropulseur hybride est également promis pour le successeur de la sportive Huracan. Les modèles électriques arriveront plus tard, vers la fin de la décennie. Sans annoncer les dates de leur lancement, Lamborghini promet ce choix technologique un quatrième modèle dans une configuration inédite : une voiture "GT" moins extrême, « utilisable au quotidien » selon la définition de Stephan Winkelmann, dotée d'une carrosserie à deux portes mais capable de transporter cinq personnes. « A la fin des années 2020, nous possèderons dans notre gamme deux voitures électriques qui permettront de réduire nos émissions de 80 % », résume Stephan Winkelmann.

« Le marché réagit favorablement aux voitures hybrides », a déjà observé le président de Lamborghini. « Sur le modèle qui succèdera à l'Aventador, nous enregistrons déjà des précommandes qui représentent plus de deux ans de production. Pour l'électrique, il faut encore attendre. La technologie peut encore devenir plus légère. Pour l'instant, les voitures électriques sont focalisées sur les accélérations longitudinales. Elles sont moins performantes en termes d'accélération latérale. Il est de notre devoir de continuer de construire des voitures de rêve. C'est notre objectif. Nous avons entre dix et douze ans pour y parvenir ».

Reste la question de la bande son des futures Lamborghini. Pour Stephan Winkelmann, le bruit fait partie de la « performance émotionnelle » chère aux acheteurs de telles voitures, au même titre que le design. « Sur une voiture 100 % électrique, on ne peut pas espérer un bruit comparable au moteur thermique. Il faut bien l'accepter. La seule chose qu'on pourrait imaginer, c'est de recréer un bruit artificiel. La décision n'a pas encore été prise ».

Sujets les + lus

|

Sujets les + commentés

Commentaires 4
à écrit le 20/03/2023 à 9:21
Signaler
Le president qui se deplace dans un renault aventis parce que depuis le DS19 n'y a plus une voiture reprensentant sous le pavillon nationale. Oui, je comprends bien votre jalousie.

à écrit le 20/03/2023 à 9:10
Signaler
c'est de belles voitures, le pb c'est que t'as plus le droit de rouler! alors avoir un veau de 2 metrres de large, qui va a 300 pour pouvoir rouler a 80/90/100 sur des petites routes sinueuses trop etroites, bof.....bon, y a bien le circuit...qui fa...

le 20/03/2023 à 11:49
Signaler
Les circuits sont remplis d'amateurs difficile de trouver une place pour courir, les pays Asiatique et Arabes sont envahie de voitures de 2 mètres de large, les citadines n'y existent pas et encore moins les vélos.

le 20/03/2023 à 19:59
Signaler
vous voudriez rouler à 300km/h où ? Entre 2 villes pour remplacer le TGV ? Prévoir une grande visibilité pour la distance de freinage d'urgence. 80/90 vous oubliez les 50 et 30 en ville voire 70 sur route sinueuse. Même sur autoroute allemande y a de...

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.