Lamborghini cultive sa rentabilité insolente et reste fidèle aux 12 cylindres

Le constructeur italien de voitures sportives affiche une rentabilité brute de 29,6 % au troisième trimestre, avec des ventes toujours en hausse. Son premier modèle hybride sera lancé en 2023. Il sera toujours équipé du moteur 12 cylindres en V qui a établi la réputation de la marque depuis 1963.
Les trois modèles présents dans la gamme Lamborghini seront convertis à l'hybride d'ici deux ans.
Les trois modèles présents dans la gamme Lamborghini seront convertis à l'hybride d'ici deux ans. (Crédits : Stefano Guindani)

Le segment du luxe automobile et des supersportives se porte bien. Le constructeur italien Lamborghini, détenu par Volkswagen, a poursuivi sa croissance au troisième trimestre 2022, et ses ventes ont battu un nouveau record. « Nous avons vendu 7430 voitures au cours des neuf premiers mois cette année, soit 528 unités de plus qu'en 2021 », se réjouit Stephan Winkelmann, président d'Automobili Lamborghini. Le chiffre d'affaires du constructeur de Sant'Agata Bolognese s'est établi à 1,926 milliard d'euros sur les trois premiers trimestres, en hausse de 445 millions d'euros par rapport à 2021. Avec un résultat opérationnel de 570 millions d'euros, la rentabilité atteint 29,6 %. « C'est notre meilleur historique en termes de performances de l'entreprise », observe Stephan Winkelmann.

En 2022, la gamme comprenait trois modèles : deux supersportives (Huracan, Aventador) et un SUV (Urus). Lancé en 2018, ce dernier représente à lui seul 65 % des ventes. La production de l'Aventador a cessé cette année au mois de septembre. Sa remplaçante, annoncée au premier trimestre 2023, sera la première Lamborghini à motorisation hybride. La chaîne cinématique de la nouvelle Aventador restera établie sur une architecture à 12 cylindres en V, signature exclusive de la marque depuis sa naissance au début des années 1960. « La mise au point n'a pas été pas facile en termes de respect des émissions, mais nous avons réussi. Le moteur V12, c'est ce qui fait notre singularité. C'est un élément essentiel pour Lamborghini, mais aussi pour nos clients. Il le restera au mois jusqu'à la fin de cette décennie », annonce Stephan Winkelmann. Les deux autres modèles, Urus et Huracan, seront eux aussi déclinés en versions hybrides d'ici 2024. Un quatrième modèle, électrique, est attendu en 2028. « Il s'agira d'une GT, avec une garde au sol augmentée par rapport à nos supersportives », a laissé entendre Stephan Winkelmann.

Lire aussiLamborghini intègre l'abandon progressif du moteur thermique

La Countach, un collector en 112 exemplaires

La situation financière du constructeur, qualifiée de « solide » par son dirigeant, lui permettra de financer intégralement le renouvellement de son catalogue. « Les bénéfices augmentent beaucoup plus vite que notre chiffre d'affaires. Cela traduit précisément notre positionnement. Les déclinaisons les plus récentes de nos modèles, telle que la Huracan Super Trofeo Omologata, présentent des prix de vente élevés et permettent de réaliser de fortes marges », reconnaît Stephan Winkelmann.

Depuis l'arrivée en 2020 de ce transfuge de chez Bugatti, l'autre pépite sportive du groupe Volkswagen cédée en 2021 au croate Rimac, les clients de Lamborghini ont pu accentuer leurs exigences de personnalisation des modèles (éléments en carbone, peintures exclusives). Une stratégie génératrice de marges unitaires élevées : fin 2021, Lamborghini a lancé en série limitée une exclusive Countach, célébrant le cinquantième anniversaire de ce modèle iconique des années 1970. Produite en 112 exemplaires et vendue entre 2,2 millions et 3 millions d'euros, l'essentiel de cette série « collector » a été livrée en 2022.

Profitant au sein du groupe Volkswagen de synergies avec certains modèles sportifs de la gamme Audi, Lamborghini cherche à cultiver une technologie et un positionnement encore plus exclusifs. L'Audi R8, qui disposait du même moteur que la Lamborghini Huracan, ne sera pas reconduite. « La nouvelle Aventador et la prochaine Huracan seront construites sur une plateforme spécifique Lamborghini », annonce Stephan Winkelmann. Le constructeur italien entend malgré tout profiter de l'expertise technologique du groupe Volkswagen, en équipant ses futurs modèles de softwares et d'une électronique embarquée made in Germany. « Cela nous aidera beaucoup en termes de qualité. Nous allons même mutualiser davantage que par le passé », reconnaît Stephan Winkelmann.

Jusqu'où ira l'indépendance de Lamborghini ? Interrogé sur l'éventualité d'une introduction en bourse, Stephan Winkelmann joue la prudence : « Chez Lamborghini, on en parle depuis plusieurs années. C'est à nos actionnaires de décider si nous devrons le faire, et quand nous pourrions le faire ». Le 29 septembre, le constructeur allemand Porsche a réussi son entrée à la bourse de Francfort, établissant une valorisation record dans l'industrie automobile nationale à plus de 76 milliards d'euros, supérieure à BMW (47 milliards d'euros) et Mercedes Benz (58 milliards d'euros).

Sujets les + lus

|

Sujets les + commentés

Commentaires 2
à écrit le 07/11/2022 à 17:03
Signaler
Il.y a donc 7 340 personnes qui peuvent se permettre de gaspiller 200/ 300 000 € pour une voiture qui ne sert quasiment à rien. Sauf Vroom...vroom! Idem pour Porsche...Ferrari...Un ego mal placé, c'est juste de la connerie.

à écrit le 07/11/2022 à 14:38
Signaler
Une Lamborghini électrique (comme une Ferrari, Porsche...), ça limite beaucoup l'intérêt du véhicule.

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.