Le pneumaticien a sauvé les meubles en 2020. Dans le contexte de crise sanitaire, Michelin a fini son exercice sur une baisse contenue de son chiffre d'affaires à 20,4 milliards d'euros -15%). A l'inverse, les indicateurs de solvabilité enregistrent une baisse plus que proportionnelle puisque le résultat opérationnel a fondu de 48% d'une année sur l'autre, tandis que le résultat net a été réduit de 64% à 625 millions d'euros. Pour autant, la marge opérationnelle s'en sort avec un très honorable 9,2% (contre 12% en 2019). Le groupe de Clermont-Ferrand a également dégagé un confortable flux de trésorerie (2 milliards d'euros) et baissé de 11 points son ratio d'endettement.
Des prix défendus
La direction veut croire que le modèle Michelin a encore fait la démonstration de sa résilience. L'orientation du marché vers de plus grands pneus et plus haut-de-gamme a poussé à un meilleur mix-produit. Le fabricant de pneus estime également être parvenu à défendre ses prix premiums malgré le contexte.
De plus, et contrairement aux idées reçues, Michelin n'est pas directement corrélé au marché des voitures neuves qui a chuté de plus de 25% en 2020. Ce segment ne représente en réalité que 13% des ventes totales. Les trois quarts des ventes correspondent en fait au marché de remplacement.
L'équilibre géographique a également permis de mieux ventiler la performance. Les marchés asiatiques ont ainsi nettement rattrapé le premier trimestre marqué par la crise, tandis que l'Amérique du Nord, un marché très important pour Michelin, a retrouvé une forte dynamique au deuxième semestre.
Des économies engagées
Les mesures d'économies conséquentes ont également permis de ne pas dégrader davantage les comptes. Le report d'investissements de capacités de production a ainsi permis d'économiser près de 400 millions d'euros en 2020. Le groupe a également économisé 240 millions d'euros sur les frais généraux.
C'est sur ces bases plutôt solides que Florent Menegaux, PDG de Michelin, s'apprête à divulguer un plan de transformation du groupe à horizon 2030. Mais d'ici là, il est néanmoins resté prudent quant à la conjoncture à court terme et table sur une reprise progressive du marché.
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