Airbnb à Paris : Brossat veut l'interdire dans les quatre premiers arrondissements

Dans une interview au Parisien ce 6 septembre 2018, le maire-adjoint (PCF) au Logement, Ian Brossat, propose d'interdire à la plateforme la location d'appartements entiers dans les quatre premiers arrondissements parisiens.
César Armand
La mairie de Paris veut interdire la location d'appartements entiers dans les Ier, IIe, IIIè et IVè arrondissements.
La mairie de Paris veut interdire la location d'appartements entiers dans les Ier, IIe, IIIè et IVè arrondissements. (Crédits : Pixabay / CC)

« Oui, Paris, c'est compliqué. Les relations sont tendues », disait le directeur général d'Airbnb en France, Emmanuel Marill, à La Tribune en juillet dernier. Les dernières annonces d'Ian Brossat, maire-adjoint (PCF) au Logement, dans Le Parisien de ce 6 septembre 2018, ne vont pas réchauffer le climat.

L'élu parisien entend en effet « interdire la location d'appartements entiers dans les arrondissements du centre de Paris et n'autoriser que la location de chambres ». Il estime que dans les Ier, IIe, IIIe et IVe arrondissements, « 26% des logements n'abritent plus de parisiens », avec une « perte sèche » de 20.000 logements depuis 2013.

À huit mois des élections européennes dont il est le chef de file pour le PCF, Ian Brossat, qui dit s'exprimer à titre personnel sans engager la mairie toute entière, propose même l'interdiction de l'achat des résidences secondaires dans la capitale :

« On ne peut plus accepter que des logements soient transformés en meublés touristiques ou en résidences secondaires occupées deux semaines par an, tonne l'élu parisien. Sur 1.400.000 logements à Paris, on compte 100.000 pied-à-terre. Ce chiffre énorme a considérablement augmenté ces dernières années. »

« Notre ville est pleine comme un œuf ! »

La loi Évolution du logement, de l'aménagement du numérique (Élan), en cours d'examen au Parlement, est censée renforcer les sanctions contre les loueurs qui dépassent le plafond des 120 nuitées, fixant des amendes de 5 à 10.000 euros pour les propriétaires, et de l'ordre de 50.000 pour les plateformes. Mais rien n'est prévu pour interdire la location d'appartements entiers ou l'achat de résidences secondaires dans certaines zones géographiques.

Ian Brossat espère néanmoins que sa proposition sera entendue par les parlementaires, puisque ce serait au Parlement de légiférer pour donner corps à sa proposition :

« Le législateur peut l'interdire, assure-t-il. Il faut parvenir à mobiliser les logements existants. Il n'y a pas d'autres solutions. Ceux qui nous expliquent qu'on pourra continuer à construire 10.000 logements par an à Paris mentent. Notre ville est pleine comme un œuf. Il n'y aura bientôt plus de foncier disponible. Il faut donc anticiper cette situation en mobilisant les logements existants pour qu'ils puissent profiter aux classes moyennes et qu'elles ne soient pas contraintes de partir. »

Paris demeure en effet la ville la plus prisée dans le monde par les utilisateurs d'Airbnb avec près de 60.000 logements en location, et ce malgré l'arsenal législatif qui limite déjà le nombre de nuits (ALUR en 2014) et impose un numéro d'enregistrement (Loi Lemaire en 2016).

César Armand

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Commentaires 20
à écrit le 29/09/2018 à 7:32
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C'est des bons les cocos il votent des lois anti-business, continue taxés tous le monde, mais c'est pas eux qui payent l'addition à l'arrivé faut être fou pour laisser ces gens au pouvoir !

à écrit le 09/09/2018 à 9:30
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Il faut surtout un plan de transport et une localisation de l'activité qui n'obligent plus à habiter Paris intra muros ni même à y transiter.

à écrit le 08/09/2018 à 11:43
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Certains commentaires sont affligeants. Airbnb c'est juste un système qui pousse les prix immobiliers parisiens à la hausse, incite à la fraude fiscale et fait partir de l'argent aux USA. Totalement inadmissible. L'argent de la fraude fiscale appar...

le 09/09/2018 à 9:35
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Si on veut résoudre le problème de fraude fiscale c'est facile, il suffit de ne plus imposer les loyers en augmentant en contrepartie la taxe foncière qui elle est très difficile à frauder. Sinon votre solution me semble inspirée du régime chinois.

à écrit le 08/09/2018 à 3:53
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Interdire les résidences secondaires et obliger les touristes à filer tout leur fric aux hôteliers, mais oui... ce petit marquis de l'hotel de ville devrait prendre ses sels !

le 08/09/2018 à 11:48
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Une résidence secondaire ... à Paris? Et on veut faire passer les hôteliers pour des rentiers?

à écrit le 07/09/2018 à 17:11
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Rien n'a changé depuis 1989 ; les descendants de STALINE n'ont que le mot "interdire" à la bouche comme solution . Il est interdit d'interdire comme en 1968 !

à écrit le 07/09/2018 à 13:21
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On pourrait aussi pondre une loi qui vire tous les retraités de la capitale pour libérer la place aux travailleurs qui se ruinent pour avoir un logement proche des lieux d'emploi. On renvoie les retraités à la campagne, ce qui créé des nouveaux besoi...

à écrit le 07/09/2018 à 8:43
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Bloquer des logements pour qui? les salariés de la ville, les ouvriers ou employés des entreprises implantées dans Paris libérer pour qui, le personnel hospitalier ou autres salariés qu‘ils soient ouvriers employés techniciens ou cadres moyens non ca...

à écrit le 06/09/2018 à 17:01
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Nouveau paradigme de la gauche socialo-coco : Interdire, puis interdire, puis interdire, puis interdire, puis interdire, puis interdire, encore interdire puis interdire, interdire, interdire, interdire, interdire, interdire, jusqu'à la nausée, oui, l...

le 06/09/2018 à 18:52
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Quelle caricature débile. Avez-vous une solution pour que tous les logements parisiens ne se transforment pas en logements temporaires pour touristes ?

le 07/09/2018 à 5:24
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@Phidias oui assez d'accord avec vous. C'est affligeant. Mais bon le PCF quoi

le 07/09/2018 à 7:58
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Je ne saurai dire plus! Et c est l apanage de toutes les tendances politiques.

le 07/09/2018 à 16:33
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Moins de binarisme... c'est cela qui pourrait nous éviter la nausée... l'idée donnée pose une direction intéressante pour peu que l'on réfléchisse pour le bien de tous... pas de son nombril... de ses rentes...

à écrit le 06/09/2018 à 16:47
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Bôf, il va surtout déplacer les Airbnb dans les arrondissements mitoyens...

à écrit le 06/09/2018 à 12:25
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IL faudrait plutot inciter les entreprises a s installer hors de Paris. Leurs employes revent de quitter la Region parisienne de toute facon. Apres il faut voir que AirB&B permet des rendement locatifs bien superieur donc permet de perpetuer la polit...

le 06/09/2018 à 16:50
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J'avoue avoir, à l'heure des télécoms, un peu de mal à comprendre pourquoi les entreprises continuent à s'agglutiner en Ile de France. On peine à voir quel avantage elles y trouvent. Tout y est plus cher et plus difficile qu'ailleurs.

le 07/09/2018 à 9:14
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Vous n avez probablement pas frequente beaucoup de cadre sup francais. Pour eux c est paris ou rien. le reste de la France c est des plouc. Rappellez vous les pleurs des enarques quand on a voulu delocaliser l ena a Strasbourg ... Le cote positif ...

le 07/09/2018 à 10:15
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Pour délocaliser les entreprises, une solution très simple : délocalisons les ministères. Dans un Etat jacobin à l'extrême, les roitelets suivent les monarques. L'Intérieur a Marseille, les Transports a Toulouse, les Affaires Etrangères a Strasbourg,...

le 07/09/2018 à 14:15
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Tout a fait. Et en plus ca permettrait de refinancer l Etat qui pourrait revendre fort cher tout ces batiments parisiens

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