Immobilier : les prix dans l'ancien ont baissé au premier trimestre, du jamais vu depuis 2015

Les prix de l'immobilier ancien ont reculé de 0,2% au premier trimestre 2023, selon l'indice Notaires-Insee qui fait référence. C’est la première baisse enregistrée d'un trimestre à l'autre depuis juin 2015. La tendance est à la baisse au niveau national, particulièrement dans les grandes villes dont Paris. Pour autant, les ventes affichent un recul en raison de la montée rapide des taux d’intérêt, conséquence directe de la politique de resserrement monétaire menée par la Banque centrale européenne pour lutter contre l’inflation.
Sur un an par contre, les prix ont augmenté de 2,7%. C’est toutefois une très nette décélération par rapport à fin 2022 (+4,6%).
Sur un an par contre, les prix ont augmenté de 2,7%. C’est toutefois une très nette décélération par rapport à fin 2022 (+4,6%). (Crédits : DR)

Ce n'était pas arrivé depuis juin 2015 : les prix de l'immobilier ancien ont reculé au premier trimestre 2023 par rapport au quatrième de 2022. De 0,2% selon l'indice Notaires-Insee, qui fait référence, publié ce mardi 30 mai.

Sur un an par contre, les prix ont augmenté de 2,7%. C'est toutefois une très nette décélération par rapport à fin 2022 (+4,6%). Cette hausse est portée par les maisons. Celles-ci continuent de progresser plus vite que les appartements (+3,1% contre +2,2%), comme c'est le cas depuis 2020, mais l'écart se comble rapidement par rapport aux trimestres précédents. D'ailleurs, sur le seul premier trimestre 2023, la tendance s'est inversée : le prix des maisons baisse plus que celui des appartements (-0,3% contre -0,1%).

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Les différents acteurs de l'immobilier ne sont toutefois pas d'accord sur les chiffres. Selon le baromètre de la Fédération nationale de l'immobilier (Fnaim), qui prend en compte les données de ses adhérents, mais aussi celles des portails en ligne, les prix de vente au mètre carré dans l'ancien ont augmenté de 4,5% par rapport au premier trimestre 2022. Or, pour plusieurs réseaux d'agences, les prix au mètre carré ont commencé à reculer de 1% au niveau national au premier trimestre, estimaient mi-avril Orpi et Laforêt.

Des baisses surtout dans les grandes villes

Les prix de l'immobilier ancien ont surtout baissé dans les grandes métropoles. 8 des 10 plus grandes villes françaises affichent en effet des prix en baisse, selon Orpi, Marseille et Nice étant les exceptions. Dans les villes moins grandes, en revanche, les prix continuent de grimper, le réseau d'agences enregistrant ainsi de fortes hausses à Vichy, Bourges ou Caen.

Du côté de Paris, les prix continuent de baisser nettement, selon Orpi. Une tendance amorcée depuis deux ans que l'on retrouve maintenant aussi en banlieue. Ce que confirme en partie l'indice Notaires-Insee. D'après ce dernier, les prix sur un an sont désormais en baisse en Ile-de-France (-0,6%), alors qu'ils progressent encore en province (+3,9%) malgré une décélération prononcée.

D'après le portail d'annonces Bien'ici, 7 des 10 villes où les prix ont le plus baissé depuis un an se trouvent en Ile-de-France : Massy, Villejuif, Rueil-Malmaison... Le portail relève une baisse de la tension sur les marchés, avec davantage de biens proposés à la vente sans que la demande ne suive.

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Des ventes en recul

Le nombre de transactions sur 12 mois est estimé à 1,07 million par l'indice Notaires-Insee. Soit un net recul par rapport au trimestre précédent (1,12 million) mais toujours très au-dessus de la moyenne historique. La Fnaim, Laforêt et Orpi notent aussi tous un nombre de transactions en recul.

« Il y a un gros attentisme, parce que le marché immobilier se cherche un nouveau cadre », commentait mi-avril pour l'AFP Yann Jéhanno, président de Laforêt.

Après les vendeurs, qui avaient du mal à accepter que leur bien valait moins qu'espéré, « les acquéreurs refusent également d'acter la réalité de la baisse de leur pouvoir d'achat », explique-t-il.

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Dans un contexte d'inflation, l'immobilier pâtit de la remontée rapide des taux d'intérêt qui pénalise lourdement les ménages devant emprunter pour acquérir un bien. Ainsi, les primo-accédants à la propriété représentent désormais 27% des acquéreurs selon Laforêt, contre « plus de 50% auparavant ». La majorité du marché est constituée par les « secundo-accédants », qui vendent leur bien pour en acheter un autre plus adapté à leurs envies.

Les acquéreurs, enfin, négocient davantage. Selon Laforêt, les biens partent en moyenne pour 5,25% de moins que le prix affiché au départ. Pour Orpi, c'est environ 3,5%.

(Avec AFP)

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Commentaires 10
à écrit le 30/05/2023 à 19:58
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Ajustement logique mais il ne faut pas se leurrer les biens de qualité ne baisseront pas .

à écrit le 30/05/2023 à 15:00
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C'est indispensable pour les villes la spéculation y a fait des ravages mais nous sommes encore très loin du compte surtout avec un pouvoir d'achat qui ne cesse de baisser.

à écrit le 30/05/2023 à 14:52
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C'est salutaire surtout si ça accélère et ça dure pour au moins deux ans.

à écrit le 30/05/2023 à 14:33
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Très bonne nouvelle mais ce n'est pas assez. Il faudrait que les prix baissent de 20%.

le 30/05/2023 à 16:53
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Faut pas rêver !

à écrit le 30/05/2023 à 13:14
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Wow c'est la fête !! -0,2% alors que ca prend 10% par an depuis 20 ans Ca va envoyer du lourd...

à écrit le 30/05/2023 à 12:53
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Plus rien à vendre en raison de la crise du foncier , les maires avec la suppression de la TH , ne veulent pas de nouveaux habitants qui ne financeront plus les infrastructures. Plus de locations à cause des normes environnementales que personne ne...

le 30/05/2023 à 13:37
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La crise c'était quand les prix montaient de façon inouïe sous l'action de la BCE (quantitative easing = planches à billets) ; des prix qui reviendraient à l'étiage long terme, je n'appelle pas ça une crise mais une normalisation bienvenue. Ceux qui ...

le 30/05/2023 à 13:46
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vous avez lu l article ? et l avez vous compris ? vu la hausse des taux, les gens ne peuvent plus acheter aux prix actuels. c est exactement l inverse de ce qiu c est passé les 10 dernieres annees : les taux baissaient et les prix de l immo montaient...

le 30/05/2023 à 17:04
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"evidement les vendeurs vont refuser de baisser" : MDR ! il n'auront pas le choix et auraient d'ailleurs intérêt à se dépêcher sous peine de devoir rattraper le couteau qui tombe vraiment (quand tout le monde aura compris que l'inéluctable s'est prod...

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