En ce mois de juin chez la foncière Frey, une nouvelle chasse l'autre, peut-être pour mieux faire oublier la première. Après l'abandon du projet "Shopping promenade" dans le cadre d'"Ode à la Mer" à Montpellier par le maire sortant Philippe Saurel, qu'Antoine Frey qualifie auprès de La Tribune de "mépris pour le monde économique", le président-directeur général du groupe éponyme a présenté ce 23 juin 2020 sa stratégie environnementale d'ici à dix ans.
Une construction qui représente 47% de ses émissions
A la tête de 1,2 milliard d'euros de patrimoine, l'aménageur, le développeur, l'investisseur et le gestionnaire spécialisé dans les centres commerciaux de plein air (retail park, Ndlr) veut jouer sur les scopes 1, soit les émissions directes de CO2, ensuite sur les scopes 2 (émissions indirectes liées aux consommations énergétiques) et enfin sur les scopes 3 (émissions des utilisateurs) pour "atteindre la neutralité carbone à horizon 2030".
Déjà détenteur des labels et certifications Haute qualité environnementale (HQE), HQE Aménagement et BREEAM (Building research establishment environmental assessment method-méthode d'évaluation d'environnementale du bâtiment, Ndlr), Antoine Frey entend désormais améliorer la construction de ses retail park, qui représente 47% de ses 276.000 tonnes équivalents CO2 de 2019.
Une forêt de 104 hectares en Côte d'Or
Pour cela, la foncière vient de créer son propre groupement forestier baptisé... Forey via lequel elle investira 35 millions d'euros sur dix ans pour acheter des forêts françaises et intégrer ce matériau biosourcé dans la construction de ses centres commerciaux de plein air. Le 4 juin, elle a déjà acquis en Côte d'Or 104 hectares - soit 3.100 tonnes équivalents CO2 captés en un an selon Antoine Frey - et en viserait, selon nos informations, 500 hectares à horizon 2020.
Le président-directeur général refuse en revanche de parler de la concurrence dans ce domaine. "Ça ne m'intéresse pas. Je me fous (sic) de ce que font les autres", lâche-t-il. En réalité, à y regarder de plus près, cela fait déjà cinq ans que le promoteur Altarea Cogedim a livré un retail park 100% bois à Marques Avenue à Aubergenville (78).
Peu de bois (encore) chez les géants et les plus petits
Les géants du secteur n'ont, eux, pas ou peu de centre commercial érigé avec ce matériau, comme le leader mondial Unibail-Rodamco-Westfield coté au CAC 40. Ce dernier signale toutefois à La Tribune un partenariat avec Hoffman Green Cement Technologies, une jeune pousse qui produit du ciment bas-carbone.
Quant au leader européen Klépierre (23,7 milliards d'euros de portefeuille en 2019), il en possède deux avec des structures en bois situés à Blagnac et à Saint-Orens, dans la métropole toulousaine.
Plus petit acteur, Etixia, la foncière du groupe Kiabi (324.000 m², 680 millions d'euros de patrimoine), indique, lui, à La Tribune avoir un projet sur Mérignac qui intègre une ossature et une façade bois tout en misant sur ce matériau pour la réversibilité des bâtiments. "Il pourra être exploité dans leur évolution, en accompagnant la migration vers de nouvelles fonctions (logements, tertiaires, loisirs, services....)" , ajoute-t-on.
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