Un médicament dans le collimateur des autorités après la mort de 5 patients en France

Les autorités de santé française et européenne ont lancé des investigations sur l'Uptravi, un médicament contre l'hypertension pulmonaire. Johnson & Johnson compte sur ce potentiel blockbuster, acquis suite au rachat de la biotech Actelion, comme relais de croissance.
Jean-Yves Paillé
L'Uptravi a généré 230 millions d'euros en 2016. Ses ventes sont attendues en forte croissance dans les années à venir.

Un nouveau médicament onéreux dans le collimateur des autorités de santé. Mardi 14 février, l'Agence européenne des médicaments a annoncé lancer une investigation sur l'Uptravi, amené à devenir un blockbuster dans quelques années. L'institution va "réexaminer la sûreté" de cette molécule contre l'hypertension artérielle pulmonaire (pathologie qui entraîne une pression sanguine anormale dans les artères pulmonaires), après la mort de cinq patients en France suivant le traitement. L'autorité de santé a toutefois estimé que l'Uptravi "peut continuer à être utilisé", sur les anciens et nouveaux patients.

Le médicament porté par le marché américain

L'avis de l'autorité européenne est plus modéré que celui rendu par l'Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM), le 24 janvier. Celle-ci avait demandé aux prescripteurs "de ne pas initier de nouveaux traitements par Uptravi".
Et ce, "dans l'attente d'investigations complémentaires sur les cas de pharmacovigilance rapportés". En clair, elle attend l'avis de la partie pharmacovigilance de l'Union européenne, en cours d'investigation. L'autorité de santé a également demandé "de réévaluer le bien-fondé et la tolérance de la poursuite des traitements en cours" pour ce médicament disponible en France depuis mai 2016, en autorisation temporaire d'utilisation.

Un coup dur pour Actelion ? Pas nécessairement. D'une part, le traitement n'est pas encore menacé sur le marché français, puisqu'il est encore prescrit. D'autre part, la biotech suisse, rachetée par Johnson & Johnson, compte avant tout sur les Etats-Unis. Le traitement a généré 245 millions de francs suisses (230 millions d'euros) de chiffre d'affairesen 2016, porté par les ventes dans le pays. La biotech expliquait en janvier 2016 souhaiter en tirer 160.000 à 170.000 dollars (151.000 à 160.800 euros) par patient aux Etats-Unis.

Si Johnson & Johnson a dépensé 30 milliards de dollars pour racheter la biotech suisse, c'est notamment pour bénéficier des revenus de l'Uptravi et de l'Opsumit, un autre traitement contre l'hypertension pulmonaire.

Jean-Yves Paillé

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Commentaires 4
à écrit le 15/02/2017 à 18:56
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Et le lobbying ? ? ? ? ?

à écrit le 15/02/2017 à 18:01
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"après la mort de cinq patients en France suivant le traitement" Si on ajoute au nombre croissant de morts en essais cliniques les 15 à 20000 morts annuel due aux effets secondaires des médicaments sommes nous vraiment sûrs que les laboratoires p...

le 15/02/2017 à 21:53
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non pas du tout ,avons l impression que c est le contraire :et le gros problème, , c est ceux qui se font de l argent avec cela comme aussi nous pousser a faire des vaccins ?

le 16/02/2017 à 8:58
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Vous faites le lien avec du coup la crédibilité des vaccins. Normalement les vaccins sont sains et depuis qu'ils ne sont plus obligatoires, pour que la sécu et autres assurances puissent faire des économies surtout, nous voyons le retour de vieil...

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