Rosatom veut donner une deuxième chance à Areva en République Tchèque

Après son élimination de l'appel d'offres tchèque pour la construction de deux réacteurs, Areva se fait courtiser par le russe Rosatom, très friand d'alliances avec la filière nucléaire française.
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Après l?élimination d?Areva de l?appel d?offres tchèque, annoncée ce vendredi, le très puissant constructeur russe Rosatom offre une seconde chance au groupe dirigé par Luc Oursel. « Si le recours que lance Areva pour contester son élimination n?aboutit pas, Rosatom est prêt à étudier un partenariat sur ce projet », affirme à La Tribune une porte-parole du groupe russe. C?est une proposition très intéressée de Rosatom engagé depuis plusieurs années dans une stratégie d?alliance avec des Européens, et en particulier des acteurs français (Siemens, Alstom, EDF, le CEA, Areva) afin de faciliter l?exportation de ses centrales en dehors de la sphère d?influence russe. Pour la centrale bulgare de Belene, dont le projet a été abandonné, Rosatom avait confié 20% du chantier à Areva/ Siemens, puis Areva tout seul.

Areva "n'a pas satisfait aux exigences légales"

En attendant, Areva forme un recours contre la décision de la compagnie d'électricité tchèque CEZ qui a annoncé vendredi à Prague l?avoir éliminé de l'appel d'offres pour la construction de deux tranches supplémentaires de la centrale nucléaire de Temelin (sud-ouest). Selon CEZ, Areva "n'a pas satisfait dans son offre aux exigences légales" pour construire ces deux tranches. Areva était en compétition avec l'américain Westinghouse (contrôlé par le japonais Toshiba) et le consortium des russes Atomstroïexport et Gidropress alliés au tchèque Skoda JS (contrôlé par le russe OMZ).
Areva "n'a pas rempli non plus d'autres critères définis", a affirmé CEZ (Ceske Energeticke Zavody) dans un communiqué."Il s'agit de raisons commerciales et légales d'un caractère fondamental", selon CEZ qui refuse d'en publier le détail avant de recevoir d'éventuelles objections de la part d'Areva.

Un appel d'offres de 8 à 12 milliards d'euros
De son côté, le groupe français a indiqué qu?il « croit fermement avoir satisfait tous les critères de l'offre et répondra aux questions soulevées par CEZ ». « Nous sommes persuadés que l'offre que nous avons faite à CEZ est la plus compétitive et notre engagement dans le projet d'extension de Temelin reste entier », déclare Areva.
Les trois candidats à cette commande géante, d'une valeur évaluée à entre 200 et 300 milliards de couronnes (8 à 12 milliards d'euros) ont officiellement déposé leurs offres formelles début juillet. La décision finale est attendue en 2013 et les nouvelles tranches de Temelin devraient être opérationnelles vers 2025.
Temelin est aujourd'hui doté de deux réacteurs VVER à eau sous pression de conception russe, d'une puissance de 1.000 mégawatts chacun, fabriqués par le tchèque Skoda et munis de systèmes de sûreté et de contrôle de Westinghouse.
Mise en service en 2000, cette centrale nucléaire est située à une centaine de km au sud de Prague et à 60 km de la frontière de l'Autriche, farouchement anti-nucléaire. Les deux centrales nucléaires tchèques, Temelin et Dukovany (sud-est); couvrent actuellement un tiers de la production d'électricité du pays. Cette part devrait augmenter à environ 50% après la construction de nouvelles tranches à Temelin.

 

 

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Commentaires 2
à écrit le 08/10/2012 à 11:45
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Décidément le nucléaire français n'a d'avenir qu'avec les très démocratiques chine ou russie.. Super encourageant !

à écrit le 06/10/2012 à 13:15
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Projet un peu hasardeux avec l'arrivée du gaz Polonais ...

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