La dérive d'une plate-forme de Shell relance les questions autour des forages en Arctique

Une plate-forme de forage de Shell vient de s'échouer sur les côtes d'une ile inhabitée d'Alaska. Mardi, aucune trace de fuite de pétrole n'avait été détectée. Les opposants aux forages pétroliers dans cette zone sensible montent au créneau.
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La plate-forme de forage « Kulluk » opérée par Shell s'est échouée lundi soir sur une plage d'une île inhabitée dans le golfe de l'Alaska. Mardi, les garde-côtes américains, en alerte, et Shell indiquaient qu'aucun trace de fuite d'hydrocarbures n'avait été repérée. L'appareil de forage transporte cependant 600.000 litres de mazout. La plate-forme est en difficulté depuis jeudi, après avoir été séparée du remorqueur qui l'emmenait à Seattle pour des travaux de maintenance. Malgré la tempête, toujours en cours, les dix-huit membres d'équipage ont pu être évacués.

La zone du naufrage de l'Exxon Valdez
Cet incident, qui intervient dans la zone où avait eu lieu l'accident de l'Exxon Valdez, relance les critiques des opposants aux forages pétroliers dans la zone difficile et sensible de l'Arctique. Le représentant démocrate Ed Markey, responsable du comité des ressources naturelles de la Chambre, s'est déclaré « préoccupé ». « Les compagnies pétrolières ne peuvent pas forer de façon sûre dans les conditions dangereuses qui prévalent en l'Arctique. Une extension des forages provoquerait un désastre pour cet environnement sensible », a -t-il déclaré. Shell mène un programme de forage de 4,5 milliards de dollars en Alaska.

Des conditions météo et maritimes très dangeureuses

« Shell et ses sous-traitants ne sont pas habitués au climat et aux conditions de mer en Alaska, que ce soit pendant les forages ou lors des transports », relève Lois Epstein, directrice du programme Arctique de l'association The Wilderness Society. Mardi, le vent soufflait toujours à 100 km/h, au dessus des vagues de 11 mètres. Lois Epstein appelle Shell à cesser « sa couteuse expérience de forage dans l'océan Arctique ».
Rick Steiner, ancien professeur de biologie marine et défenseur de l'environnement en Alaska, souligne que les risques encourus lors de la traversée du Golfe de l'Alaska sont largement sous-estimés, alors que c'est un passage obligé pour les compagnies. Il reproche à Shell de ne pas avoir ancré la plate-forme il y a plusieurs jours lorsque la tempête fut annoncée. « Comme tous les désastres, c'est une cascade d'erreurs humaines et mécaniques », a-t-il déclaré.

Une campagne de forage à problèmes
Ce n'est pas le premier problème que rencontre Shell dans sa campagne de forage en Arctique. Une autre plate-forme, Noble Discoverer, a été brièvement retenue par les garde-côtes américains en décembre en raison d'interrogations sur la sûreté. Une barge, Artic Challenger, échoue à obtenir un agrément des mêmes garde-côtes depuis des mois. Un autre navire a eu des problèmes avec l'équipement de sécurité qui doit permettre de reboucher un puits qui exploserait.
 

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Commentaires 4
à écrit le 04/01/2013 à 11:22
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"dangereuses" c'est mieux !

à écrit le 03/01/2013 à 22:12
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A tous les grincheux qui râlent pour la moindre coquille ou faute d'orthographe, le Monde parle d'un navire de forage alors qu'il s'agit bien d'une plate-forme de forage. Encore un grand merci à la Tribune pour ses articles et ses forums.

à écrit le 03/01/2013 à 12:01
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Mini tempête...100km/h et 11m de haut il y a pire en mer du Nord!! , cela dénote le haut degré de laxisme en matière de sécurité, et la course à l' économie . Encore une fois Greenpeace t' es où.....c'est plus facile en France...hein!

à écrit le 03/01/2013 à 10:47
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Tiens, çà ne déchaine pas de commentaires alarmistes... Vivement un incident même de niveau 1 dans une centrale nucléaire!

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