Rio Tinto rejette l'offre de fusion de Glencore et grimpe en Bourse

L'action du groupe minier anglo-australien Rio Tinto bondissait de 5,32% mardi en début de séance à la Bourse de Londres, après avoir annoncé qu'il avait rejeté en juillet une offre de fusion du géant suisse des matières premières Glencore.
Selon les analystes de Bernstein, Rio Tinto, évalué à 107,74 milliards de dollars (85,35 milliard d'euros), perd 1,5 milliard de dollar de capitalisation pour chaque dollar de baisse du prix du minerai de fer.

Rio Tinto a refusé de participer à la création du numéro un mondial des mines. Le groupe anglo-australien a annoncé mardi 7 octobre avoir rejeté en août une offre de fusion de son concurrent Glencore, laquelle aurait créé un géant du négoce et des mines pesant quelque 160 milliards de dollars (127 milliards d'euros) en Bourse, donc mieux armé pour résister à la baisse des cours du minerai de fer.

Contacté en juillet par Glencore, Rio Tinto a décliné l'offre le mois suivant et précise qu'il n'y a plus eu depuis de contact entre les sociétés sur le sujet. Ensemble, pourtant, les deux groupes réunis auraient ravi sa place à l'actuel numéro un mondial du secteur, BHP Billiton, un groupe également anglo-australien.

L'action de l'Anglo-australien prenait 5,32% mardi matin en début de séance à la Bourse de Londres, à 3.156,5 pence (4.020 euros).

Approbation de la Chine nécessaire

Rio Tinto a révélé cette approche après une dépêche de l'agence Bloomberg faisant état de discussions entre son premier actionnaire, le chinois Chinalco, qui détient 9,8% de son capital, et Glencore. En effet, une éventuelle offre formelle devrait recevoir l'aval préalable de la Chine.

Or, pour l'instant, Chinalco est lourdement perdant sur sa participation dans Rio Tinto, acquise en février 2008 pour 60 livres par action (soit le double du cours actuel de Rio Tinto à la Bourse de Londres) dans le but de bloquer une offre de 127 milliards de dollars de BHP Billiton.

Le cours du fer, nuisible à  Rio Tinto

Les analystes de Citi estiment qu'un rapprochement profiterait à Glencore en lui assurant à la fois une double cotation, une nouvelle dimension dans le minerai de fer, un renforcement des activités de négoce et un accès aux ressources financières de Rio Tinto.

"Globalement, un accord serait positif pour Glencore et pour le secteur au vu de la longue liste de bonnes raisons potentielles, mais un rejet n'est pas surprenant étant donné la difficulté de se mettre d'accord sur un prix, car le cours de Rio est influencé par les plus bas actuels du cours du minerai de fer."

Le minerai de fer a en effet généré 92% des bénéfices de Rio Tinto au premier semestre mais son cours a chuté à son plus bas niveau depuis cinq ans en raison d'une forte augmentation de l'offre mondiale.

En août 2014, la tonne de fer valait 92,6 dollars sur le marché des matières premières, contre 137,1 dollars un an plus tôt. Selon les analystes de Bernstein, Rio Tinto, évalué à 107,74 milliards de dollars (85,35 milliard d'euros), perd 1,5 milliard de dollar de capitalisation pour chaque dollar de baisse du prix du minerai de fer.

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