Crise du gaz : les ministres européens de l'Energie se réuniront le 26 juillet

Au menu de cette réunion extraordinaire, il sera question de la façon dont l'Union européenne doit affronter la crise du gaz russe qui se profile pour l'hiver prochain. Quelques jours après, la Commission européenne doit proposer un plan sur la manière de restreindre la demande en gaz en cas de nouvelles baisses des approvisionnements russes, dans le but de constituer des réserves plus importantes pour l'hiver.
(Crédits : DADO RUVIC)

Les pays de l'Union européenne auront-ils assez de gaz l'hiver prochain ? Alors que la Russie réduit toujours davantage les approvisionnements gaziers des Vingt-Sept, les ministres européens de l'Energie se retrouvent le 26 juillet pour une réunion extraordinaire, a annoncé la présidence tchèque du Conseil de l'UE. La République tchèque, qui occupe depuis le 1er juillet la présidence tournante de l'UE à la suite de la France, « vient juste de décider de convoquer cette réunion extraordinaire », a-t-elle indiqué mercredi sur Twitter. « Les ministres discuteront de la préparation de l'UE pour l'hiver prochain dans le domaine énergétique », a-t-elle ajouté, sans préciser où se tiendrait la réunion.

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Cette réunion est décidée alors que Moscou, en réponse aux sanctions occidentales à la suite de l'invasion de l'Ukraine, a sabré ces dernières semaines ses livraisons de gaz aux Européens, toujours très dépendants des hydrocarbures russes malgré leurs récents efforts pour diversifier leurs fournisseurs. En conséquence, les prix de l'énergie ont flambé, alimentant une envolée de l'inflation au risque de plomber durablement la consommation et la croissance.

Prague entend faire de la sécurité énergétique une priorité de sa présidence semestrielle, notamment en mettant en œuvre un plan de solidarité entre les Vingt-Sept, dont certains sont plus dépendants que d'autres au gaz russe, ou ne sont pas dotés de capacités de stockage. « La voie que veut emprunter la présidence tchèque est avant tout de travailler sur des projets européens communs qui nous libèrent de notre dépendance vis-à-vis de la Russie », a déclaré mercredi le Premier ministre tchèque Petr Fiala aux eurodéputés réunis à Strasbourg. « Nous devrons renforcer les sources d'énergie alternatives. Il va falloir beaucoup discuter, ce ne sera pas facile, mais notre objectif est le même : combattre l'inflation, les prix élevés de l'énergie et amortir l'impact sur nos citoyens », a-t-il également indiqué à la presse.

Se préparer à une coupure complète

« Nous devons nous préparer à de nouvelles perturbations de l'approvisionnement en gaz, voire à une coupure complète de la part de la Russie », a déclaré à ses côtés à Strasbourg la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen.

En effet, les réductions de livraisons de gaz vers l'Europe opérées ces dernières semaines par Moscou laissent craindre le pire, et doivent pousser le Vieux continent à se préparer dès maintenant à une rupture complète de l'approvisionnement. Et pour cause, en cas d'interruption totale, un rationnement pourrait être prononcé dès cet hiver, entraînant une destruction de la demande aux conséquences désastreuses pour l'économie des Vingt-Sept.

La France, moins dépendante au gaz russe que son voisin allemand, se prépare toutefois en cas d'arrêt brutal des flux. La première ministre Elisabeth Borne a officialisé la construction d'un nouveau terminal méthanier flottant au Havre visant à augmenter les capacités d'importation de GNL, afin de pousser les niveaux de stockage de gaz du pays à 100% d'ici la fin de l'été, contre 58% actuellement. Mais à l'heure d'un bouleversement du marché mondial du GNL et d'une flambée historique des prix sur les marchés, la partie reste loin d'être gagnée.

Dans ce contexte, après avoir présenté au printemps sa feuille de route (RepowerEU) pour imposer des objectifs minimaux de stockage de gaz aux Etats et développer à long terme les énergies renouvelables, la Commission doit dévoiler « dans deux semaines » un plan d'urgence sur la sécurité de l'approvisionnement pour rediriger les flux de gaz au sein de l'UE vers « là où ils sont le plus nécessaires » et accélérer les réductions de consommation d'énergie.

(Avec AFP et Reuters)

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Commentaire 1
à écrit le 15/07/2022 à 18:22
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Je pensais que l Europe voulait se débarrasser du gaz russe. Je ne vois par pourquoi les Dirigeants européens se plaignent quand Poutine exauce leur vœu de ne pas s alimenter en gaz russe.En matière politique les Usa sont plus pragmatiques que les Eu...

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