Le demande de charbon ne refluera pas en 2022, bien au contraire

La demande de charbon, première source d'émissions de CO2, pourrait atteindre de nouveaux records historiques dès l'an prochain, après une forte hausse cette année, a mis en garde l'Agence internationale de l'énergie. Lancés dans la reprise post-Covid, la Chine et l'Inde pèsent en effet deux tiers de la demande mondiale.
Au troisième trimestre, l'extraction du fossile avait connu une accalmie en Chine, le champion mondial de la production.
Au troisième trimestre, l'extraction du fossile avait connu une accalmie en Chine, le champion mondial de la production. (Crédits : Jason Lee)

« Accélérer la sortie du charbon » a été l'un des engagements de la dernière COP26 de Glasgow. Mais avec la reprise post-Covid en 2022 et le poids colossal de la Chine dans la production et les émissions de cette énergie fossile, les espoirs de tenir cette trajectoire s'éloignent. L'an prochain, la demande de charbon, première source d'émissions de CO2, pourrait ainsi atteindre de nouveaux records historiques après une forte hausse déjà en 2021, a mis en garde l'Agence internationale de l'énergie (AIE).

Après une chute en 2019 et 2020, la production d'électricité à base de charbon devrait déjà rebondir de 9% cette année, pour atteindre un nouveau record historique (10.350 TWh), indique l'agence parisienne dans un rapport publié cette semaine.

Pourtant, au troisième trimestre, l'extraction du fossile avait connu une accalmie en Chine, le champion mondial de la production. Pour la première fois, les émissions de CO2 ont reculé sur cette période en Chine, selon une étude du Centre for Research on Energy and Clean Air (CREA). En cause, la forte chute du nombre de chantiers de construction dans un secteur immobilier secoué par la crise du géant Evergrande, mais aussi les pénuries de charbon qui ont entraîné des rationnements d'électricité.

« Le fossé énorme entre les ambitions et l'action »

Avec l'Inde, l'Empire du Milieu compte pour les deux tiers de la demande mondiale. Lors de la clôture de la COP 26, les deux pays sont parvenus au dernier moment à atténuer la formulation finale de l'objectif en "réduction" au lieu de "sortie" du charbon. La Chine - qui s'est engagée à atteindre la neutralité carbone en 2060 - et l'Inde devront "s'expliquer" sur cette décision, avait déclaré le président de la COP26, Alok Sharma.

Aussi, ailleurs dans le monde, la reprise économie mondiale rime bien avec attractivité du charbon, une source d'énergie moins chère que les sources d'énergie bas carbone. Autre contrainte, le déploiement des énergies renouvelables pour remplacer le charbon nécessite d'important moyens des pays développés pour les pays consommateurs.

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Résultat, la demande totale de charbon (incluant non seulement l'électricité mais aussi la production de ciment, d'acier...) devrait augmenter de 6% cette année, selon les calculs de l'AIE.

Elle sera encore inférieure aux niveaux records de 2013 et 2014 mais ces derniers pourraient être bientôt dépassés.

"Selon la météo et la croissance économique, la demande totale de charbon pourrait atteindre de nouveaux records dès 2022 et rester à ces niveaux les deux années suivantes, soulignant la nécessité d'actions politiques rapides et fortes", alerte l'AIE.

"Les engagement pour la neutralité carbone de nombreux pays - dont la Chine et l'Inde - devraient avoir des implications très fortes pour le charbon", souligne Keisuke Sadamori, un responsable de l'AIE cité dans un communiqué. "Mais cela n'est pas encore visible dans nos prévisions de court terme, reflétant le fossé énorme entre les ambitions et l'action", regrette-t-il.

Lors de la COP 26, une coalition de 190 pays s'est s'engagée à sortir progressivement du charbon à partir de 2030, et à « ne plus soutenir la création de nouvelles centrales ».

(Avec AFP)

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Commentaires 8
à écrit le 20/12/2021 à 15:38
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Et l'on nous cause en FR, comme si nous étions les premiers pollueurs. Il est évident que la douane des pays pollueurs bloque la pollution à ses frontières.

à écrit le 20/12/2021 à 6:17
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Et vive la COP 26 !!

à écrit le 20/12/2021 à 4:54
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Refusez d'ouvrir les yeux en refusant d'admettre que ce n'est pas un problème d'énergie mais de population mondiale est criminel. On ne peut pas passer de 3 milliards à 8 milliards en 70 ans sans avoir besoin d'énergie.

à écrit le 20/12/2021 à 3:48
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MERCI les écolos !!! non au nucléaire, qu'ils disaient !!!

à écrit le 19/12/2021 à 23:43
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La conséquence des problèmes écologiques, est que nous nous acheminons irrémédiablement vers un conflit généralisé. Seule méthode pour régler efficacement les problèmes, comme l'histoire nous l'enseigne.

à écrit le 19/12/2021 à 21:26
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Je pense que le charbon sera l'énergie du futur vu le prix du gaz ou de l'électricité.

à écrit le 19/12/2021 à 20:47
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L'Humanité est en plein suicide collectif et embarque la plupart du vivant avec elle.

à écrit le 19/12/2021 à 18:57
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La transition énergétique est un miroir aux alouettes

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