Explosion mortelle à Carling (Moselle) : Total condamné à 200.000 euros d'amende

Le tribunal correctionnel de Sarreguemines a condamné la société Total Petrochemicals France (TPF) à 200.000 euros d'amende et l'ex-directeur de son usine de Carling (Moselle) à 20.000 euros d'amende et un an de prison avec sursis pour leur responsabilité dans la mort de deux employés survenue lors d'une explosion en 2009.
En 2009, une explosion du vapocraqueur dans une usine à Carling (Moselle) avait causé la mort de deux personnes.

Total Petrochemicals France (TPF), la branche spécialisée dans la chimie du groupe français, a été condamnée par le tribunal correctionnel de Sarreguemines à 200.000 euros d'amende dans l'affaire de l'explosion de l'usine de Carling (Moselle), près de sept ans après le drame qui avait causé la mort de deux salariés. La société et son ex-directeur, également condamné à 20.000 euros d'amende et un an de prison avec sursis, étaient poursuivis pour homicides et blessures involontaires.

Des défauts pointés dans un rapport

Le 15 juillet 2009, à 14 h 54, Jérome Griffoult, chef d'équipe de 28 ans, et Maximilien Lemerre de 21 ans, tentaient de rallumer manuellement le vapocraqueur, éteint depuis la veille après de violents orages, rapportait France Bleu Lorraine Nord au moment des faits. Une explosion s'était produite, entraînant le décès des deux jeunes hommes. L'accident avait également fait six blessés.

En juin 2012, un rapport des experts judiciaires pointait du doigt des défauts de sécurité. A l'audience, en février-mars derniers, plusieurs témoins étaient venus expliquer au tribunal que la direction était au courant de négligences dans la sécurité. Et que le contournement des procédures réglementaires - c'est-à-dire le fait de démarrer un surchauffeur sans avoir préalablement purgé les gaz présents dans cet équipement - était destiné à gagner du temps, et donc à maximiser l'utilisation de l'outil industriel.

Lors du procès, les avocats de Total ont plaidé pour leur part le non respect de la procédure comme origine de la catastrophe.

Un dispositif de sécurité hors circuit depuis des années

Lors de sa délibération, tout en reconnaissant que cet "irrespect" des procédures par les ouvriers était "la cause directe de l'explosion", le tribunal a estimé qu'elle trouvait sa cause "première" dans le fait que la direction du site, depuis de nombreuses années, avait délibérément mis hors circuit un dispositif de sécurité.

Le groupe TPF et l'ex-directeur de l'usine vont faire appel, car "on ne peut pas accepter une telle décision", vu sa "sévérité", a dit aux journalistes l'avocat de la société, Me Jean-Benoît Lhomme.

(M.C avec AFP)

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Commentaire 1
à écrit le 13/06/2016 à 14:39
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Aux USA, cela aurait été 20 millions d'euros de dommages et intérêts (surtout si la compagnie était étrangère).....

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