La saison des résultats des grandes sociétés américaines commence par une mauvaise nouvelle. Alcoa a enregistré au quatrième trimestre sa première perte en six ans, avec un déficit de 1,19 milliard de dollars. Et il faut remonter au premier trimestre 1994, soit près de dix-huit ans plus tôt, pour retrouver trace d'une perte hors éléments exceptionnels pour le numéro un américain de l'aluminium.
Par action, la perte du groupe ressort à 1,16 dollar par action, bien plus que les 10 cents attendus par les analystes. Sur l'ensemble de l'année, le groupe a perdu 74 millions de dollars. En 2007, le premier producteur américain d'aluminium avait dégagé un bénéfice de 632 millions de dollars sur les trois derniers mois de l'année. Et ses profits annuels avaient atteint 2,56 milliards de dollars.
Alcoa est fragilisé par la baisse de près de moitié des cours de l'aluminium depuis juillet mais aussi par le fort ralentissement de la demande mondiale en raison du ralentissement économique. Sur la période, son chiffre d'affaires a ainsi chuté de 19% à 5,69 milliards de dollars. Du coup, son cours de Bourse a plongé de 69% l'an passé, enregistrant la deuxième plus mauvaise performance annuelle du Dow Jones.
Pour faire face à ses difficultés, le producteur américain a annoncé la semaine dernière la suppression de 13.500 emplois dans le monde, soit 13,5% de ses effectifs. Et le groupe va encore réduire sa production de 18%. Il va en outre geler ses salaires et ses embauches au niveau mondial, vendre des actifs jugés non stratégiques et réduire ses investissements de moitié en 2009.
A la Bourse de New York, Alcoa a reculé ce mardi de 4,17% à 9,64 dollars. Lundi, le titre avait déjà perdu de 7% dans l'attente de ces résultats et en raison d'un abaissement de recommandation de la part de Deutsche Bank.
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