"Nous observons un affaiblissement du recul conjoncturel"

Le patron du groupe mise sur la forte intégration locale de ses filiales pour profiter des plans de relance.Peter Löscher, président du directoire de siemens

- Ressentez-vous aujourd'hui dans les prises de commandes, notamment dans les secteurs industriels, une stabilisation de la situation économique ?

Ce que nous observons, c'est un affaiblissement ou un aplanissement du recul conjoncturel. C'est déjà un premier signe positif, mais nous ne disposons, à ce jour, d'aucun indicateur précis permettant de s'exprimer sur le moment d'une reprise ni sur la forme qu'elle prendra.

- Vous saluez les plans de relance gouvernementaux et vous dites espérer y récolter 15 milliards d'euros. Craignez-vous néanmoins des réflexes protectionnistes de la part des États ?

Je pense que nous avons compris que la liberté du commerce est une importante source d'impulsion de l'économie mondiale. En ce qui nous concerne, nous sommes très bien placés pour profiter de ces plans de relance, car nous sommes parfaitement intégrés à l'économie locale. C'est notamment le cas en France où nous employons 8.000 personnes et où nous disposons de 4 centres de compétences et de 8 centres de recherche.

- Vous insistez sur l'importance pour Siemens des technologies de l'environnement dans le cadre de ces plans de relance. Quels secteurs de l'économie durable pourraient en profiter en priorité ?

Le point essentiel est celui de l'efficience énergétique qui concerne l'ensemble des secteurs industriels de Siemens . Dans ce domaine, la palette des possibilités est très large : du transport au bâtiment, en passant par l'automatisation industrielle. Les technologies de l'environnement sont loin de se limiter aux énergies renouvelables et c'est l'ensemble de Siemens qui va devenir plus vert.

- Vous semblez beaucoup croire dans le projet Desertec, qui vise à utiliser l'énergie solaire du Sahara pour fournir de l'électricité en Europe. Ce projet ne reste-t-il pas cependant un rêve encore lointain ?

Il s'agit d'un projet européen qui existe depuis des années, mais des entreprises allemandes ont décidé de s'allier pour lui donner un nouvel élan et Siemens aura à y jouer un rôle important. Au XIXe siècle, les communications entre les continents pouvaient passer pour un rêve. Je pense qu'au cours de ce siècle, la transmission de l'électricité par-delà les continents deviendra possible.

- Pensez-vous que les plans de relance vont créer de l'emploi chez Siemens ?

Il est encore trop tôt pour donner une vision détaillée de l'impact sur l'emploi. Globalement, l'évolution de l'emploi dépendra essentiellement de l'évolution de la demande.

- Un mot sur vos relations avec Areva. Comment se passent les négociations concernant votre sortie d'Areva NP ? Vous aviez par ailleurs récemment montré de l'intérêt pour la filiale Areva T&D qui devrait être bientôt à vendre. Êtes-vous officiellement candidat à sa reprise ?

Les négociations avec Areva se poursuivent. Je ne peux rien ajouter sur ce point. Concernant Areva T&D, nous sommes prêts à analyser la situation qui est indépendante de ces discussions.
 

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