Recrutement : les cybermarchands en quête de perles rares

Toujours créateur d'emploi, le secteur de l'e-commerce peine à trouver les bons candidats pour des postes à pourvoir. Ingénieurs et statisticiens ne sont pas forcément les seuls à être recherchés.
42, l'école créé par le fondateur de Free, Xavier Niel est le reflet de cette tendance des professionnels du numérique à former leurs futures équipes.

Ils ont embauché plus que prévu l'an dernier, et se montrent encore plus optimistes pour 2015. A court terme au moins, les e-commerçants français voient l'avenir en rose. Cela se traduit par de probables nouvelles créations d'emploi, à un rythme anticipé par la Fédération e-commerce et vente à distance (Fevad) d'environ 10% par an. Une situation qui contraste avec celle du marché de l'emploi en général, mais aussi de l'emploi dans le secteur du commerce en particulier. Car même si les magasins physique se réinventent pour intégrer des services digitaux, la place de la main d'oeuvre humaine dans ces dispositifs reste incertaine.

100.000 emplois

Reste que le commerce électronique représenterait à lui seul quelque 100.000 emplois en France en 2015, d'après une estimation de la Fevad. L'Institut national de la statistique devrait prochainement publier un rapport complet sur la question.

Aux emplois créés directement par les e-commerçants, il faut en outre ajouter tous les emplois indirects dans la nébuleuse du monde numérique. "Nous sommes toujours en plein boom", affirme ainsi Eric Chemouny, Vice-President en charge de la clientèle européenne d'Hybris Software, ex-start-up du numérique rachetée par la multinationale du logiciel SAP et présent comme un millier de participants triés sur le volet aux rencontres "E-commerce one to one" à Monaco qui fêtent leur cinq ans.

Hybris Labs, sorte de laboratoire du magasin du futur créée, a vu sa taille décupler depuis 2010 et compte désormais plus de 1300 employés dans le monde. Aux distributeurs, il propose par exemple des outils et des logiciels visant à intégrer des puces Rfid dans les vêtements ou sur les objets vendu dans un magasin pour les géolocaliser.

Développer la géolocalisation en magasin et plus généralement les services mobiles sont justement les axes majeurs de développement de l'offre commerciale actuelle. Or, pour en tirer des bénéfices, il faut savoir comprendre et analyser toutes les données collectées par les appareils. Pour cela les analystes des données sont particulièrement recherchés.

Chasse aux compétences

"C'est compliqué de trouver les bons profils. Il y a des postes pour lesquelles il y a une chasse aux compétences. Notamment sur les postes de développeurs par exemple. Secteur un peu particulier parce qu'il y a des nouveaux métiers qui arrive où il n'existe pas forcément les formations adaptées donc il y a peu de personnes qui corrspondent au profil demandé donc les entreprises se les arrachent", explique Marc Lolivier, délégué général de la Fevad.

Conséquence de ce manque de main d'oeuvre adéquate, certaines entreprises ouvrent leur propres écoles, comme celle de l'e-marchand LDLC. Ou plus connue encore, 42, l'école créé par le fondateur de Free, Xavier Niel qui forme plus largement à tous les métiers de l'informatique.

Cela dit les "geeks" sont loin d'être les seuls candidats recherchés par les e-commerçants. Des postes de commerciaux sont également à pourvoir. En témoigne le cas de Vente-Privée qui pour son service "Le Pass" recrute plus de 200 commerciaux en France afin de convaincre les commerçants indépendants d'adopter ses boitiers de reconnaissance de smartphone et ainsi faire partie de son "club". "Nous cherchons aussi des commerciaux", explique de son côté Eric Chemouny chez Hybris Software.

"Autant pour des postes élevés, il n'y a pas vraiment problème pour recruter et autant pour les postes de cadres moyens, il est beaucoup plus difficile de trouver les bons profils", note Marc Lolivier.

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Commentaires 3
à écrit le 24/03/2015 à 11:00
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Ben oui, le commerce est un métier qui ne s'apprend pas à l'école, quand à trouver un développeur qui a les 2 casquettes, ça ne court pas les rues. En attendant si au moins il y avait des sites marchands pratiques, ergonomiques, sans animations ou a...

à écrit le 24/03/2015 à 9:57
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Rien ne les empechent d investir un peu et de former les gens ! si vous avez un developpeur dansle language X, il peut apres quelque temps passer au language Y sans gros probleme. Quand on lit qu il est difficile de recruter des developpeur en franc...

à écrit le 24/03/2015 à 9:36
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On recherche le mouton à cinq pattes payé au SMIC ! Dans notre business model, c'est le tarif auquel il doit être payé. Mais on ne le trouve pas. Quelle misère.

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