La France, premier pays en nombre de nuitées touristiques, se trouve en première ligne : elle a accueilli environ 2,2 millions de touristes chinois en 2018. La même année, en Île-de-France, 1 million d'entre eux ont dépensé au total 1 milliard d'euros, les positionnant comme la deuxième clientèle internationale en termes de dépenses, juste derrière celle venant du Moyen-Orient.
« Cette année, les recettes touristiques chinoises en France pourraient être inférieures d'au moins 30 % à celles de l'année précédente, mais cela va encore dépendre du contrôle de l'épidémie en Chine et en France », explique Pierre Shi, président fondateur de l'Acav (Association chinoise des agences de voyages), qui regroupe actuellement 51 membres : agences de voyages, tour-opérateurs, sociétés de réservation de billets ou de location de voitures...
Lors d'une récente conférence organisée par l'association, en partenariat avec le comité régional du tourisme Paris Île-de-France et l'Office du tourisme et des congrès de Paris, ces membres ont partagé leur inquiétude face aux nombreuses annulations ou aux reports des séjours de leurs clients - à destination de la France comme de la Chine -, sur les billets d'avion, les réservations d'hôtels, la visite des attractions, le shopping...
ajournement du china workshop China Workshop, un salon annuel visant à promouvoir les échanges entre les professionnels du voyage, essentiellement entre la Chine et l'Hexagone, a été ajourné. Près de 500 professionnels auraient dû y participer à Paris en février dernier - outre les acteurs du secteur déjà évoqués, le salon accueille également des offices du tourisme, des grands magasins, des marques...
Plus la taille de l'entreprise est importante, plus le défi semble sérieux, la plus grande partie des dépenses des entreprises étant constituée par la masse salariale. Jean-François Zhou, fondateur de Franchina Center, agence de voyages franco-chinoise, présente la situation en ces termes:
« Actuellement, nous nous trouvons face à une situation délicate. De nombreux professionnels chinois du tourisme sont en effet affectés par une baisse de leurs revenus. En ce moment, tout le monde essaie de mettre en place des mesures permettant de traverser cette période difficile : licenciements économiques, chômage technique, anticipation de congés de salariés ou bien travail à temps partiel... D'autres solutions sont également envisageables : solliciter sa banque ou l'Urssaf pour obtenir un prêt ou le report du paiement de cotisations, ou encore vendre certains biens de son entreprise comme les voitures ou les navettes... »
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Une activité en berne pour Airbnb
L'impact du coronavirus se fait également sentir sur des plateformes comme Airbnb. Le géant de la location de logements entre particuliers a suspendu son activité à Pékin jusqu'au 30 avril. Toutes les réservations existantes seront intégralement remboursées et sans frais d'annulation, selon la firme américaine. Airbnb n'a pas officiellement évalué ses pertes. Mais son activité en Chine serait déjà impactée de près de 80 % par rapport à l'année dernière, d'après le Wall Street Journal. A. C.
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