Le secrétaire d'Etat aux transports s'insurge contre les retards de trains dus à du matériel défectueux

Le trafic des TGV atlantique a été sérieusement perturbé par un incident de caténaires, probablement d'origine criminelle. Cet incident illustre la nécessité de la rénovation de ces câbles d'alimentation des trains dont le coût semble dépasser les possibilités financières de RFF, le gestionnaire des voies ferrées.
La SNCF et RFF mis en cause.

Le secrétaire d'Etat chargé des Transports Dominique Bussereau a vivement réagi à un nouvel incident de caténaire, ces câbles électriques qui alimentent les trains, qui a très sérieusement bloqué le trafic des TGV atlantique, samedi 1° novembre. Une cinquantaine de trains ont connu samedi soir, des retards qui ont pu atteindre jusqu'à six heures. Survenue vers 17H30, cette rupture de caténaire a provoqué l'arrêt de la totalité des circulations sur les deux voies de la ligne à grande vitesse qui dessert la façade Atlantique.

Cette rupture de caténaire, a-t-il relevé "est l'incident de trop", survenu après toute une série de défaillances durant l'été, citant ceux d'Aubagne (Bouches-du-Rhône), de la gare Montparnasse, de la région parisienne et de Toulouse lundi. "Il faut qu'il n'y ait plus d'incidents", a-t-il insisté dimanche sur RTL. "Quand des voyageurs ont cinq ou six heures de retard, la prochaine fois, ils prennent leur voiture", a encore regretté Dominique Bussereau, qui a toutefois salué la "réactivité" du PDG de la SNCF Guillaume Pepy, face à ces incidents.

Le caténaire a été réparée dans la nuit de samedi à dimanche et le trafic a repris normalement dimanche matin, a indiqué une porte-parole de la SNCF. Dès dimanche matin, la SNCF a annoncé qu'elle "dépose plainte à la suite de tirs de fusil ayant très certainement entraîné la rupture de la caténaire" samedi à hauteur de Marcoussis en région parisienne (Essonne).

Ce dernier incident en date fait suite à une série de défaillances depuis l'été: des milliers de passagers avaient été bloqués et des dizaines de trains retardés en août et septembre, en raison de plusieurs incidents majeurs de caténaires, notamment mi-août à Aubagne (Bouches-du-Rhône). Ces incidents sont dus, sauf le cas de Marcoussis, "à une mauvais entretien ou à une mauvaise utilisation du réseau existant", a assuré le secrétaire d'Etat aux Transports.

Après les pannes cet été, la SNCF avait dû entamer une inspection des caténaires. Selon un rapport d'étape remis début octobre, leur rénovation nécessiterait 400 millions d'euros sur quatre ans au moins. Un audit avait déjà mis en avant en 2005 la fragilité des infrastructure ferroviaires, liée à 30 ans de sous investissement.

Dominique Bussereau a indiqué que "l'argent existe" tant à la SNCF que chez réseau Ferré de France (RFF), propriétaire du réseau, pour financer cette rénovation. Il a indiqué qu'il signerait lundi, en compagnie du ministre de l'Ecologie Jean-Louis Borloo et avec RFF, un contrat de "plusieurs milliards d'euros". "Il faut que cet argent soit mis en oeuvre si nécessaire", a-t-il souhaité.

Le rapport d'étape recommande de faire passer l'enveloppe de 190 millions d'euros alloués en 2008 par RFF à la SNCF pour les caténaires à 240 millions d'euros pendant au moins quatre ans, les sommes supplémentaires allant au renouvellement plutôt qu'à l'entretien courant.
Il faut aussi 150 millions d'euros pour renforcer tout le système caténaire face aux hausses de trafics en de nombreux points.

Mais RFF, qui croule sous une dette de près de 28 milliards d'euros héritée de la SNCF et un déficit chronique, semble n'avoir aucune marge de manoeuvre financière. Ses ressources, qui proviennent des péages ferroviaires payés par les entreprises (essentiellement la SNCF) et de subventions de l'Etat, ne suffisent pas à financer les investissements nécessaires.
 

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Commentaires 2
à écrit le 09/10/2009 à 13:41
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A titre d'information, la dette héritée de la SNCF concerne la part infrastructure donc ce qui reviendra de droit à RFF compte tenu du désengagement de l'état à investir dans ces domaines. Il est toujours plus facile de se poser en victime comme M.BU...

à écrit le 09/10/2009 à 13:41
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De mémoire, tous les terrains appartenant à RFF devaient être vendus directement par RFF pour alimenter ses ressources. Et puis l'Etat a créé une structure intermédiaire qui empoche le produit des ventes et reverse des miettes à RFF. Quand on sait qu...

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