Nicolas Sarkozy boucle le plan de sauvetage des ports

Nicolas Sarkozy vient saluer ce jeudi sur le Port du Havre l'achèvement de la réforme portuaire qu'il avait lancée en juin 2007. Objectif : restaurer la compétitivité des ports français face à leurs rivaux européens.
Infographie La Tribune/CLACHKAREFF

 Après avoir provoqué plusieurs semaines de grève dans les ports au début de l'année, le très délicat chantier de la réforme portuaire vient d'être discrètement bouclé. Le 15 avril dernier a été signée la nouvelle convention collective régissant le travail des 10.000 personnes employées dans les ports français. Elle entrera en vigueur le 3 mai prochain. C'est la dernière étape de cette réforme, initiée par Nicolas Sarkozy dès les premières semaines de son quinquennat, lancée officiellement par une loi votée en juillet 2008.

L'enjeu n'est pas mince. La France, pourtant dotée de trois larges façades maritimes, voit les parts de marché de ses ports s'effriter inexorablement. Entre 1989 et 2006, les parts de trafic des ports hexagonaux sont passées de 18 à 14 %. Le Port de Marseille, plus grand port français en tonnage, a dégringolé du 3e au 5e rang européen en se faisant doubler par les ports néerlandais, belge et allemand. Sa part de marché sur la façade méditerranéenne a chuté de 18,8 % à 5,5 % pour les conteneurs, dans un marché qui affichait une croissance de plus de 5 % par an en Europe.

Très vite, les pouvoirs publics ont identifié la cause : le manque de « fiabilité sociale » des ports. En clair : les grèves trop fréquentes des dockers affiliés, sauf à Dunkerque, à la puissante CGT. Avec, en corollaire, la faible productivité de ces personnels qui mène à un surcoût. Un récent rapport de la Cour des comptes sur le Port de Marseille soulignait que le temps de travail effectif des conducteurs de grues et de portiques se situe entre 12 et 14 heures hebdomadaires, pour un salaire net qui peut atteindre, grâce aux primes « illégales », entre 3.500 et 4.500 euros.

Bilan : outre la modification de la gouvernance des établissements publics qui gèrent les ports, le gouvernement a placé au coeur de cette réforme le transfert sous statut privé des outils et du personnel chargé de la manutention (1.000 personnes, au total). Cela sera-t-il suffisant pour regagner le terrain perdu ? Selon les calculs de l'industrie pétrolière (Ufip), livrer du pétrole à Rotterdam en 2006 coûtait deux fois moins cher qu'au Havre tandis que Fos-sur-Mer était 40 % plus onéreux. La CGT, de son côté, déplore depuis des années un manque d'investissements.

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Commentaire 1
à écrit le 28/01/2014 à 9:25
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greg.txt;1;3

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