"Easyjet va passer une nouvelle commande d'avions dans plusieurs mois"

La compagnie qui inaugure à Toulouse et Nice deux nouvelles bases en France riposte à l'offensive d'Air France en province. Face à l'envolée du prix du baril, sa directrice générale Carolyn McCall explique étudier l'A320 Neo, le B737 Max et le C-Series de Bombardier.
Copyright Reuters

Pourquoi avez-vous choisi d'ouvrir des bases à Toulouse et Nice ?
Ces deux aéroports sont de très bons points d'ancrage pour Easyjet en France. Nous sommes déjà le deuxième opérateur dans chacun de ces deux aéroports qui fonctionnent aussi bien comme base de départ que d'arrivée et nous pensons qu'il y existe un fort potentiel de croissance.

Easyjet ouvre ces deux bases au moment où Air France lance à Toulouse et Nice son concept «de bases province », en réponse aux compagnies low-cost. Un développement de ces bases d'Air France à d'autres aéroports peut-il influencer vos opérations ?

Il faut d'abord attendre de voir ce qu'Air France va faire de ces bases. Tout peut changer après l'élection présidentielle du mois de mai. Nous attendons donc de voir pour savoir comment y répondre. Mais d'une manière générale, nous estimons que la concurrence est bonne. Nous sommes nés de la concurrence et y sommes habitués.

Comptez-vous créer d'autres bases en France ?
Avec l'ouverture de ces nouvelles deux bases, nous en possédons cinq en France. C'est le pays où nous en avons le plus après le Royaume-Uni. Entre Orly, Roissy, Lyon, Nice et Toulouse, cela fait donc une bonne couverture du territoire français. Nous pourrions l'élargir mais nous voulons d'abord voir comment cela se passera à Nice et Toulouse. Il y a clairement la possibilité de placer plus d'avions dans chacune de ces deux nouvelles bases en plus de l'A319 installé en permanence.

Le Syndicat national des pilotes de ligne (SNPL) vous accuse de ne pas proposer des contrats de droit français à Toulouse et à Nice. Qu'en est-il ?
En ce moment, le SNPL est très dur avec nous au niveau national à propos des pilotes de ces deux nouvelles bases. Il est très important pour nous d'y avoir des horaires flexibles pour nos pilotes. Toutes les compagnies en France, que ce soit Air France, British Airways et les autres, ont des horaires flexibles. Nous avons fait la demande pour en avoir aussi et les représentants locaux du SNPL pour EasyJet ont dit oui mais les représentants nationaux s'y opposent. Nous ne comprenons pas pourquoi : nous avons réalisés beaucoup d'investissements en France, nous avons créés des emplois, le tout selon les lois françaises ; nous payons nos impôts et nos charges sociales en France, et nous avons toujours eu des contrats de droit français. C'est le cas à Toulouse et Nice aussi. Nous ne faisons pas comme certaines compagnies aériennes qui travaillent depuis l'étranger et ne paient pas d'impôts. Nous ne comprenons donc pas pourquoi le SNPL veut nous empêcher de nous développer. C'est d'autant plus important pour nous que tout cela doit être financièrement viable pour que nous puissions continuer. Et c'est le seul obstacle que je vois en France.

Pensez-vous que cette attitude s'explique par l'implication du SNPL dans la réussite des bases province d'Air France ?
Je ne peux pas répondre à cela mais je trouve très étrange que toutes les autres compagnies aient droit à cette flexibilité et pas nous. Et que le SNPL tentent de nous freiner ici alors que nous voulons offrir plus de choix et de meilleurs prix aux consommateurs.

Comment se comporte le marché français ?
Nous avons eu une très bonne année en France l'an dernier avec une progression du nombre de passagers de 19%. L'économie est difficile mais cela nous aide : le coût du transport aérien est important et si les clients peuvent avoir des billets à bas prix avec des services, des bons réseaux et des bons horaires, c'est évidemment mieux pour eux. Les gens apprécient notre offre.. Cela se ressent sur nos résultats et nos réservations en France et à l'étranger même si je ne peux pas tellement en parler car nous annoncerons bientôt nos résultats semestriels.

Quel est l'impact de l'envolée du prix du kérosène?
Cette année, notre facture de kérosène est supérieure de 220 millions (260 millions d'euros) à celle de l'an dernier. Mais nous nous disposons de couverture carburant efficaces sur deux ans.En outre, nous exploitons une flotte jeune et donc moins consommatrice que celle des compagnies traditionnelles. Nous sommes donc moins touchés.

Pensez-vous à commander des avions encore moins gourmands en kérosène?
Oui, nous venons de lancer une revue de notre flotte. Nous n'avons pas à prendre de décision rapidement et il faudra du temps pour passer la validation technique et financière. Mais nous regardons le Neo d'Airbus, le Max de Boeing et le Bombardier CSeries. Nous annoncerons notre décision dans plusieurs mois.

 

Sujets les + lus

|

Sujets les + commentés

Commentaire 1
à écrit le 22/03/2012 à 11:48
Signaler
Sans Easyjet, je n'aurais jamais pu voyager en Europe comme je le fais aujourd'hui. Merci à eux :)

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.