Pilote, jeune, expérimenté, portrait du nouveau boss de Lufthansa (Carsten Spohr)

La compagnie allemande a choisi Carsten Spohr pour succéder à Christoph Franz à la présidence du directoire. Agé de 47 ans, ce responsable de l'activité passagers du groupe depuis 2011 après avoir dirigé l'activité cargo pendant quatre ans, doit continuer la restructuration du groupe pour résister aux compagnies du Golfe et aux low-cost.
Carsten Spohr, Lufthansa. / DR

Lufthansa ne change pas. La compagnie allemande, numéro un en Europe, a une nouvelle fois recruté son patron en interne. Alors que la presse allemande a tour à tour évoqué les possibles candidatures de l'ancien chef de Deutsche Telekom, René Obermann, de l'ex-patron du conglomérat Siemens, Peter Löscher, ou encore d'Axel Heitmann, qui quittera fin février la tête du chimiste de spécialité Lanxess, c'est finalement Carsten Spohr, 47 ans, chef de sa division passagers depuis 2011, qui a été nommé président du directoire du groupe. Il prendra ses nouvelles fonctions le 1er mai 2014. Il va ainsi succéder à Christoph Franz, en poste depuis 2011, qui avait créé la surprise en septembre en annonçant sa décision de quitter les commandes de Lufthansa pour celles du laboratoire helvétique Roche à compter de fin mai.

Restructuration

Carsten Spohr, qui a sa licence pour piloter des Airbus A320, devra assurer la continuité dans la conduite de sa restructuration pour lutter contre les compagnies du Golfe et les transporteurs low cost. Un chantier qui n'a rien d'une promenade de santé. Le programme de restructuration SCORE est à mi-chemin. La compagnie compte dessus pour atteindre un bénéfice d'exploitation de 2,3 milliards d'euros en 2015, contre 524 millions en 2012. D'ici 2015, la compagnie aérienne entend tailler dans ses coûts, améliorer sa rentabilité, réduire ses dettes et supprimer 3.500 postes, le tout dans un environnement de concurrence accrue, de grèves à répétition dans la branche et de pressions politiques persistantes. Pour 2013, La compagnie a récemment confirmé ses objectifs d'un résultat opérationnel compris entre 600 et 700 millions d'euros, ce qui marquerait une progression allant de 14% à 33% par rapport à 2012.

"Carsten Spohr est un excellent choix pour assurer le rôle de patron (...), et pas seulement grâce à sa longue expérience dans l'industrie, ses incroyables capacités de management et sa passion et sa loyauté envers Lufthansa. Nous savons que le futur de Lufthansa est entre de bonnes mains", a fait valoir Wolfgang Mayrhuber, le chef du conseil de surveillance.

"Le candidat parfait"

Le futur patron a quant à lui déclaré vouloir "faire face aux défis avec confiance, avec le désir de prendre à bras le corps le changement", se disant "préparé" à rendre Lufthansa plus résistant pour les batailles à venir. Marié et père de deux enfants, Carsten Spohr est "le candidat parfait", estimait avant cette nomination Jürgen Pieper, co-directeur de la recherche au sein de la banque Metzler et spécialiste du secteur. Qualifié par les médias allemands d'excellent communiquant, il est également un fin connaisseur du monde de l'aérien et un vétéran du groupe, rompu aux présentations chiffrées autant qu'aux négociations avec le personnel. Entré chez Lufthansa en octobre 1994, après avoir obtenu ses ailes de pilote sur un Airbus A320, Carsten Spohr a gravi les échelons au sein du groupe, occupant successivement les postes d'assistant de direction, de responsable des partenariats, puis de chef des services et du personnel au sein de la division passagers. Propulsé à la tête de Lufthansa Cargo, l'activité de transport de fret, en janvier 2007, il est devenu le patron de la division passagers quatre ans plus tard, le 1er janvier 2011, succédant déjà à ce poste à Christoph Franz.

104,6 millions de passagers transportés

Depuis, il peut se prévaloir de bons résultats à la tête de cette entité. En 2013, le groupe aérien a transporté 104,6 millions de passager, soit une hausse de 1% sur un an, et a vu son bénéfice opérationnel progresser sur les neufs premiers mois de l'année de 170% sur un an, à 300 millions d'euros. Ombre au tableau, il n'est guère populaire parmi les 115.000 salariés du groupe, qui l'associent plus que jamais aux réductions de coûts et aux suppressions de postes, rapporte le quotidien économique Handelsblatt.

Un obstacle de plus à franchir pour celui qui se décrit lui-même comme un "homme né et élevé chez Lufthansa".

Sujets les + lus

|

Sujets les + commentés

Commentaire 1
à écrit le 11/02/2014 à 9:45
Signaler
simplement pour souligner que pour le top management aussi bien qu'en politique, un âge de 47 ans est considéré comme "jeune", très bien! ce qui est plutôt l'opposé sur le marché du travail dans notre pays où après 45 ans vous êtes considéré comme "...

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.