La Russie bloque encore les vols vers la Chine d’Aigle Azur

La Russie refuse à Aigle Azur de survoler l'espace aérien russe pour se rendre en Chine avec un avion loué à une compagnie chinoise. Aigle Azur ouvrira ses vols vers Pékin en moyens propres en 2015.
Fabrice Gliszczynski

Nouveau retard pour l'ouverture des vols Paris-Pékin d'Aigle Azur. Avec toujours la Russie comme empêcheur de tourner en rond. Alors que Moscou refuse de mettre fin aux royalties demandées aux compagnies étrangères pour le survol de la Sibérie, lieu de passage obligé pour se rendre le plus rapidement en Chine, en Corée du sud ou au Japon, Aigle Azur pensait avoir trouvé une alternative avec la route sud (qui survole la Russie, mais pas la Sibérie) pour débuter ses vols Paris-Pékin le 28 juin prochain.

Certes, cette route allongeait le temps de la rotation de 1h15, mais elle avait l'avantage d'être "gratuite" et de lancer au plus vite cette liaison annoncée déjà depuis 18 mois.

L'opposition de Moscou

Sauf que la Russie ne l'entend pas de cette oreille. Alors qu'Aigle Azur comptait démarrer son activité en louant un A330-200 et son équipage à Hainan Airlines (la compagnie chinoise dont la maison-mère, le groupe HNA, détient 48% de son capital) avant de prendre le relais en janvier 2015, en moyens propres, Moscou s'oppose à ce schéma.

"Aigle Azur fait face, de nouveau, à une position de blocage concernant le survol du territoire de la Fédération de Russie. Selon l'interprétation des autorités françaises, l'accord aérien signé entre les deux pays en juillet 2001 permet de survoler le territoire russe par la route sud, y compris avec un avion affrété en Chine. Pour les autorités russes, le survol de leur territoire ne peut se faire qu'avec un avion immatriculé en France", explique la compagnie française dans un communiqué. Et d'ajouter : "dans ces circonstances, Aigle Azur ne peut prendre le risque d'être l'otage d'un désaccord entre les deux pays, dans un contexte de relations bilatérales tendues suite à la crise ukrainienne".

Ouverture des vols en 2015

`Du coup, la compagnie reporte à nouveau l'ouverture de la ligne au premier trimestre 2015, date à laquelle elle aura reçu les deux A330-200 loués à Dubaï Aerospace Entreprise. Une libéralisation du survol de la Sibérie étant impossible dans le contexte actuel, Aigle Azur devra donc emprunter la route sud.

En 2012, les compagnies européennes ont payé environ 350 millions d'euros de royalties à la Russie pour survoler la Sibérie. 

Fabrice Gliszczynski

Sujets les + lus

|

Sujets les + commentés

Commentaires 7
à écrit le 17/04/2014 à 15:16
Signaler
Belle démarche du camarade Poutine! Encore une délocalisation pour ne pas payer les charges sociales! Si on veux encore un peu de travail pour les français , il faut mettre fin à ces pratiques douteuses, immorales et contreproductives. Bien fait

à écrit le 16/04/2014 à 9:49
Signaler
Je remarque que personne ne crie très fort de cette surtaxe "sibérienne" quand ce sont des menaces de rétorsions importantes en cas de surtaxes européenne due au CO2 !

le 16/04/2014 à 12:57
Signaler
il n' y a pas de surtaxe sibérienne... le ciel n' est pas gratuit, partout il y a une redevance aérienne, en France, en Europe etc.. c' est une autoroute qui met des outils à disposition et cela est facturer... partout !

à écrit le 16/04/2014 à 9:36
Signaler
Tiens, ça râle beaucoup moins internationalement au sujet des "taxes" Russes qu'à propos des taxes carbone voulues par les européens...

à écrit le 16/04/2014 à 9:31
Signaler
En France nous voulons toujours le beurre et l'argent du beurre. Le Quai d'Orsay fait la guerre à Poutine, crée des sanctions commerciales contre la Russie, menace de boycotter la vente de deux porte-hélicoptères déjà achetés par Moscou et puis on s'...

à écrit le 16/04/2014 à 8:21
Signaler
pourquoi aigle azur n'achèterait-elle pas un A330 avec une immatriculation en France pour effectuer ces vols, maintenant que son actionnaire entend la développer ? Il serait par ailleurs intéressant de connaître le coût d'un survol de la Sibérie pou...

le 26/06/2014 à 22:43
Signaler
De toute façon, il n'y aura pas d'A330, pas de Chine, pas de long courrier, nada !! Il semblerait que tout ne soit pas très clair entre Aigle Azur et son investisseur chinois La refonte des accords collectifs sont un des paramètres de ce recul com...

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.