Air France et le SNPL vont-ils dénouer in extremis le sac de noeuds du B787 ?

D'intenses discussions sont en cours entre la direction et le SNPL pour trouver un accord sur un sujet de sécurité des vols, lequel permettrait de débloquer la situation des Boeing B787 qui contraint la compagnie à clouer au sol l'un des ses 6 Dreamliner. Sans un accord rapide, l'appareil sera loué à Air Austral.
Fabrice Gliszczynski
En parallèle du bras de fer sur les hausses de salaires, le SNPL a refusé de prolonger au-delà du 30 avril l'accord sur la mise en ligne du B787 qui permettrait d'utiliser des instructeurs venant du secteur B777 pour former les pilotes et faire voler les avions.

Air France va-t-elle louer l'un de ses six Boeing 787 à un concurrent, comme elle l'envisageait jusqu'ici, si le blocage ubuesque lié à un différend avec le SNPL (Syndicat national des pilotes de ligne) persistait? Ou bien va-t-elle parvenir, contre toute attente, à trouver une solution in extremis qui permettrait à cet avion neuf, cloué au sol depuis près d'un mois, de reprendre son activité?

Manque de pilotes

Pour rappel, en parallèle du bras de fer sur les hausses de salaires, le SNPL a refusé de prolonger au-delà du 30 avril l'accord sur la mise en ligne du B787 qui permettrait d'utiliser des instructeurs venant du secteur B777 pour former les pilotes et faire voler les avions. Sans cette prolongation, la quasi-totalité des instructeurs B787 ont donc été contraints de retourner sur 777, et la compagnie n'a plus assez de pilotes pour faire voler les six B787. Un appareil est donc cloué au sol depuis début mai et sera loué si aucun accord n'est trouvé d'ici peu sur un autre dossier : celui de la sécurité des vols. Le SNPL demande, depuis plus d'un an, d'avoir une voix prépondérante au sein de la commission qui examine les retours d'expérience des pilotes (ASR ou Air Safety Report) et définit si ces derniers sont « acceptables » ou «inacceptables » en cas de manquement aux règles de sécurité.

La direction a toujours refusé jusqu'ici.

« Cela pose un problème de réglementation et d'exercice des responsabilités pour la direction », déclarait récemment Franck Terner, le directeur général d'Air France, par ailleurs l'un des trois DG d'Air France-KLM pendant la période nécessaire à la nomination du successeur de Jean-Marc Janaillac à la tête du groupe après la démission de ce dernier le 15 mai.

Pour obtenir gain de cause, le SNPL refuse de son côté de signer l'accord sur le B787.

Discussions actives pour trouver un terrain d'entente

Cette motion crée des tensions auprès des pilotes. Mercredi, lors du conseil du SNPL, un groupe de représentants syndicaux a déposé une motion pour prolonger sans conditions jusqu'à octobre l'accord sur le B787. Histoire de trouver un accord d'ici-là. Le vote a été négatif. Au contraire, le bureau du SNPL en a présenté une autre confortant sa stratégie de pas dissocier la question du B787 de celle de la sécurité des vols. Cette motion est passée.

Pour justifier sa position, le bureau du SNPL a expliqué qu'il était proche d'un accord avec la direction. Celle-ci a en effet envoyé, peu avant le conseil, une proposition d'accord sur la sécurité des vols (sur les compte-rendus d'évènements acceptables ou pas), lui même conditionné par la direction, explique un pilote, "à un autre accord sur le protocole d'analyses des vols permettant de traiter des données de vol à des fins de sécurité.

Pour autant, nuance Philippe Evain, le président du SNPL, "la direction n'a pas envoyé un projet d'accord soumis à signature mais un document de travail sur lequel des discussions actives sont en cours actuellement". Réunies ce vendredi toute la journée, les deux parties n'avaient pas trouvé d'accord.

La direction a décidé d'attendre l'issue de ces discussions avant d'acter la location d'un avion. Mais le compte à rebours est lancé. Les discussions avec Air Austral sont en effet très avancées.

Fabrice Gliszczynski

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Commentaires 7
à écrit le 28/05/2018 à 17:28
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Vous n'avez plus besoin d'aller au ciné..., la série américaine JR pleine de rebondissements est remplacée avantageusement par la série française AF !

à écrit le 27/05/2018 à 22:39
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Ubuesque ! Quand va-t-on faire cesser le diktat du SNPL et du cocher Evain ! Il faut que la nouvelle direction qui sera mise en place fasse cesser cette immixtion de ce syndicat fantoche dans l'organisation des vols !

à écrit le 26/05/2018 à 9:56
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La vérité c’est que si la direction n’avait pas essayé une nouvelle fois avec l’arrivée du 787 de raboter le salaire des instructeurs on en serait pas là. La vérité c’est que les effectifs pour faire voler un nouvel avion devraient être constitués ...

à écrit le 26/05/2018 à 8:22
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BRAVO le caprice d'enfants gaté voir gateux qui semble ne pas se rendre compte du desastre qu'ils causent !!!!! bref ils pourront pleurer apres quand la compagnie changera de statut et qu'ils seront au chomage bon courage les inconcients

à écrit le 26/05/2018 à 0:01
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Qu’une organisation de pilotes indépendante de la direction de l’entrepsie, quelle qu’elle soit, demande à être entendue sur des questions de sécurité aérienne, ce n’est peut être pas indécent... La direction d’air France préfèrerait peut être être ...

à écrit le 25/05/2018 à 23:17
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Pourquoi ne pas tout simplement refiler le Dreamliner à KLM en échange d'un appareil ancien pour les équipages SNPL ???

à écrit le 25/05/2018 à 16:28
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Ils vont arriver à la couler cette boîte

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