Plus 57% de hausse des ventes de véhicules électriques sur le seul mois de janvier en France après + 46% en 2021. Si le marché de l'automobile thermique traverse une forte période de turbulences, celui des voitures à batteries connaît une nouvelle dynamique sous l'effet de l'explosion des prix à la pompe.
Mais ce regain d'appétit des français pour la mobilité électrique pose une nouvelle fois la question du dimensionnement du réseau des bornes de recharge. « Pour correspondre aux prévisions de parc, une multiplication au strict minimum par huit du nombre de points de recharge ouverts au public va devoir se faire entre 2020 et à 2030 », rappelait il y a peu Cécile Goubet déléguée générale de l'Avere France.
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A ce stade, l'objectif est hors de portée. Selon le baromètre national établi par les services de l'Etat, la France comptait un peu plus de 55.500 points de charge ouverts au public au 28 février 2022 (hors ceux des particuliers). Pour autant, la cadence s'accélère, de l'aveu même de l'Avere. Les annonces se sont multipliées ces dernières semaines.
Carrefour vient ainsi d'acter le déploiement de 5.000 points de charge sur tous les parkings de ses supers et hypermarchés d'ici 2025. La dynamique gagne aussi les sociétés d'autoroutes, soucieuses de ne pas rater le coche. En janvier dernier, le groupe APPR (Autoroutes Paris Rhin Rhône) confirmait vouloir équiper la totalité de ses aires de service en l'espace d'un an. Un mois plus tard, Vinci Autoroute faisait la même promesse pour 2023.
Une recharge en 15 minutes
Aujourd'hui, c'est donc au tour de la Sanef, filiale du groupe espagnol Abertis, d'embrayer. A la tête d'un réseau de plus de 1.800 kilomètres en Normandie*, dans le Nord et dans l'Est, la société annonce le déploiement d'ici la fin de l'année de plus de 500 points de recharge ultra-rapide (+ de 150 Kw) sur l'intégralité de ses 72 aires d'autoroutes. Objectif affiché : « lever les freins à la recharge pour un passage à l'électrique serein et massif sur autoroute ».
Accessibles 24 heures sur 24, les dites bornes doivent permettre aux automobilistes de gagner 80% d'autonomie en un quart d'heure (sur les modèles récents). « Une durée de charge égale au temps de pause moyen sur une aire d'autoroute », précise le gestionnaire. Au terme d'un appel d'offres lancé pendant l'été, la Sanef a sélectionné trois opérateurs : deux énergéticiens français Engie et TotalEnergies et l'opérateur néerlandais Fastned qui se sont vus attribuer des lots de taille comparable.
Chacun de ces concessionnaires dispose donc d'une petite dizaine de mois pour équiper une vingtaine d'aires de services. Entre les permis de construire et les difficultés d'approvisionnements, autant dire que le temps leur est compté, ce que reconnaît d'ailleurs la société d'autoroute. « Pour ne pas prendre de retard, nous avons anticipé les raccordements électriques qui sont en cours depuis cet été », indique sa porte-parole.
Détail qui n'en est pas un pour les conducteurs, ce réseau de bornes proposera plusieurs modes de paiement dont un achat à l'acte par carte bancaire comme les pompes classiques. Quant au prix de vente du kilowatt, il sera laissé à la libre appréciation des exploitants. Compte tenu de la flambée des prix de l'énergie, gageons que celui-ci s'orientera plutôt à la hausse qu'à la baisse.
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*En Normandie, le réseau est opéré par la SAPN, filiale de la Sanef.
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