CDG Express : le gendarme du rail rappelle une "règle d'or" pour SNCF Réseau

L'Arafer a rendu un avis favorable au projet d'ordonnance pour créer le gestionnaire d'infrastructures de CDG Express mais a fait des observations sur le financement.
Fabrice Gliszczynski

Ce lundi, à deux jours de l'examen en conseil des ministres de la proposition d'ordonnance pour créer le gestionnaire d'infrastructure de CDG Express, ce projet de ligne ferroviaire directe entre l'aéroport Roissy Charles de Gaulle et la gare de l'Est à Paris prévu pour 2023, l'Arafer, le "gendarme du rail" français, a émis un avis favorable mais a fait état des observations sur le financement du projet. Pour rappel, Aéroports de Paris (ADP) et SNCF doivent être les deux actionnaires de gestionnaire d'infrastructure. Un troisième acteur n'est pas exclu.

Réforme ferroviaire

Dans un communiqué diffusé hier, l'autorité de la régulation des activités ferroviaires et routières a notamment a indiqué que la loi sur la réforme ferroviaire de 2014 "introduit un strict encadrement des investissements de SNCF Réseau", le gestionnaire d'infrastructure, ex-Réseau ferré de France (RFF), "afin de maîtriser l'évolution de sa dette" qui s'établissait à 36,78 milliards d'euros fin 2014. L'Arafer précise que "le gestionnaire d'infrastructure ne peut financer de nouvelles lignes ou des travaux (hors maintenance du réseau) si ces investissements dépassent un certain ratio financier (dette sur marge opérationnelle). C'est le principe de la règle d'or". Et d'ajouter : "le régulateur estime que la participation de SNCF Réseau au capital de la société de projet créée pour réaliser CDG Express doit être couverte par des financements publics".

Pas de règle d'or si le projet est rentable

Pour un proche du dossier au contraire, l'Arafer n'a fait que rappeler que cette fameuse règle d'or interdit à la SNCF d'investir dans des projets non rentables, et qu'elle ne s'applique pas si le projet est rentable, comme le table le business plan de CDG Express. Pour lui, la participation aux fonds propres de SNCF Réseau ne dépasse pas 250 millions d'euros car le gestionnaire d'infrastructure de CDG Express sera une filiale de la SNCF Réseau (ce dernier n'aura pas plus de 50% du capital) et que sa dette ne sera pas consolidée à celle de la SNCF.

L'Arafer a par ailleurs émis une observation concernant la tarification que le gestionnaire d'infrastructure de CDG Express pourra appliquer au futur exploitant en rappelant que le niveau des péages devait être différent selon qu'ils s'appliquent à des voies nouvelles ou existantes.

Fabrice Gliszczynski

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Commentaires 5
à écrit le 16/02/2016 à 13:33
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Bref encore une fois on va chercher une clientèle qui a un bon pouvoir d'achat, vu qu'elle se raréfie ils ont intérêt à se dépêcher...

à écrit le 16/02/2016 à 12:06
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Si nos aïeux avaient eu la même posture que notre cher libéralisme contemporain concernant la nécessité de ne réaliser que des projets "rentables" nous en serions encore à l'âge de pierre et exit les innombrables monuments, infrastructures qu'on leur...

à écrit le 16/02/2016 à 11:47
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Cela fait combien de décennies que l'on entend parler de ce CDG Express? L’idéal serait d'obtenir un financement et une exploitation totalement privé comme pour le tunnel sous la Manche. La SNCF à force de vouloir être partout est au final nulle part...

le 16/02/2016 à 13:29
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Justement le retard du CDG Express est en parti dû qu'on a voulu confier ce projet à un privé. C'était même le groupe Vinci qui avait remporté la concession et devait donc construire cette ligne puis l'exploiter. Mais ce dernier a préféré jeter l'épo...

le 16/02/2016 à 13:32
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"comme pour le tunnel sous la Manche." Siphon pour l'argent des petits épargnants donc, non merci.

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